Le Biodôme revampé
Je sais que vous voudrez y amener vos enfants, voire vos petits-enfants, ce n’est pas comme si les activités familiales rassembleuses étaient si foisonnantes. Ça faisait d’ailleurs deux ans qu’il avait fermé ses portes, ce Biodôme de Montréal, afin de se refaire une beauté, d’être top, en accord avec l’époque 2.0.
Comme on tenait à ce trésor culturel montréalais, on tapait du pied dans l’attente de sa réouverture, le 31 août dernier. J’y suis enfin retournée avec mes petites bêtes à moi, dont mon fiston de bientôt quatre ans, qui n’y avait jamais mis les pieds de sa vie. Nos réactions.
Trente années avaient passé déjà depuis sa naissance. Cet édifice hérité des Jeux olympiques de 1976 méritait bien ce très coûteux cadeau de 37 M$. On a donc repoussé souvent la reprise officielle des services avec, en prime, les méfaits de la pandémie en cours de travaux.
L’attente aura-t-elle valu la peine? Oui. Bien sûr. Je veux dire… c’est somptueux. On n’a probablement rien à envier à d’autres endroits de la sorte présents dans de grandes villes américaines ou européennes.
Fini les affiches géantes gondolées sur les murs, les espaces sombres, l’utilisation inadéquate de certains lieux, etc. Pour vrai, l’architecte responsable du projet, Rami Bebawi, a bien fait de miser sur la lumière, parce qu’en entrant, avant même d’y voir les animaux, c’est ce bain de clarté sur la peau qui nous séduit.
Les lieux pouvant être ouverts ont été ciblés pour décloisonner l’espace, si bien que «ça respire» enfin, c’est presque comme être en nature. Je n’ai pas pu en profiter, car c’était fermé quand j’y suis allée la semaine de l’ouverture, mais des mezzanines et des passerelles offrent désormais différents points de vue aux visiteurs sur les écosystèmes qui ont subi des changements.
Les espèces animales présentes sont fabuleuses, elles ont comblé mes enfants (4 et 7 ans), toujours, bien sûr dans le respect des normes environnementales liées aux valeurs mises de l’avant par Espace pour la vie.
Ne cherchez pas certains mammifères emblématiques des écosystèmes des Amériques comme le loup ou le béluga… – par chance qu’ils n’y sont pas, les pauvres, car on ne veut pas, pour leur santé, qu’ils y soient. Grâce à une application mobile, ils apparaissent toutefois en réalité augmentée. Bon, ce n’est pas tout à fait au point, ils mériteraient d’être plus «réels», mais c’est un bon départ, j’ose espérer.
Satanée techno
Concernant la fameuse application mobile à télécharger, le Biodôme a opté pour ça plutôt que pour les traditionnels panneaux informatifs muséaux pour renseigner les visiteurs sur les espèces animales présentes. Hum. Pas sûre. J’ai tellement cherché à me retrouver là-dedans (je suis peut-être techno-twit, mais quand même pas la pire) que pendant que je cherchais à distinguer si j’avais affaire à un boa ou à un anaconda, mes enfants étaient déjà rendus aux chauves-souris, je les perdais de vue… Bref, quels enfants vont attendre que vous ayez trouvé vos infos, que vous leur lisiez, etc.? Ça ne fonctionne juste pas. Ça prend encore, même en 2020, des panneaux partout comme complément pour éviter le «niaisage» sur les écrans. Ben oui. Ce n’est pas si mal non plus de prendre une pause de cellulaire, le temps d’une visite en famille. Ce sera ma seule lamentation du jour, mais elle n’est quand même pas si banale.
Néanmoins, les normes sanitaires en temps de COVID étaient super respectées, pas contraignantes du tout, contrairement à celles d’autres musées du Québec où nous piétinions sur place lors de certaines de nos visites estivales, incapables d’avancer à notre rythme ou de revenir en arrière pour revoir un tableau X ou Y, menacés à tout bout de champ par des gardiens zélés dont se méfiaient les enfants. Et moi aussi, j’avoue. Désagréable au quintuple. Bien sûr, vous vous en doutez, au Biodôme, la capacité d’accueil est réduite à 30%. Il faut donc réserver vos billets en sélectionnant une date et une heure. Seulement 300 personnes par heure pourront parcourir l’endroit. Le port du masque est aussi obligatoire.
Oh. Faites gaffe en entrant dans la boutique en fin de parcours. J’ai dû réhypothéquer ma maison. Je ne suis jamais capable de rien refuser à mes enfants.