Que feront les snowbirds cet hiver?
Habitués à migrer vers le Sud dès que le froid s’installe, les snowbirds canadiens voient leur mode de vie complètement chamboulé par la pandémie. Alors que l’été s’achève, les questions restent beaucoup plus nombreuses que les certitudes.
La frontière canado-américaine restera-t-elle fermée au-delà du 21 septembre? La deuxième vague que tout le monde redoute tant frappera-t-elle aussi fort qu’on le craint? Les assureurs adapteront-ils leur offre au contexte? Qu’adviendra-t-il des quarantaines obligatoires?
Devant tant d’interrogations, plusieurs Québécois avaient déjà pris la décision d’annuler leur long séjour en Floride avant même la fin des beaux jours, tel que l’a rapporté la journaliste Marie Poupart, installée aux États-Unis, à Michel Jean à TVA. La situation a aussi amené des couples de retraités à vendre leur motorisé et à revoir leurs plans de retraite.
Parmi les éléments qui pèsent lourd dans la balance, il y a les avertissements répétés du gouvernement canadien, qui soutient ne pas prévoir de rapatriements si la situation s’envenime de nouveau. Il incombe aux citoyens de s’informer adéquatement des conséquences possibles de leurs décisions.
L’Ouest canadien ou un chalet au Québec?
Où iront tous ces retraités qui partaient vivre au chaud la moitié de l’année? Alors que certains se résignent à acheter des pneus d’hiver pour leur VR, d’autres choisissent de troquer leur vie de nomades sur roues pour revenir à une certaine sédentarité.
Fait étonnant, en Colombie-Britannique, les concessionnaires de véhicules récréatifs continuent d’enregistrer des ventes à la hausse, même à l’approche de la saison froide. Les réservations de camping vont aussi bon train dans l’Ouest, tant du côté de l’Alberta que de la Colombie-Britannique.
Pour cette raison, ceux qui considèrent mettre le cap sur l’Ouest si les frontières restent fermées pourraient se retrouver avec peu d’options s’ils attendent à la dernière minute. Dans un reportage de Radio-Canada, le 24 août dernier, des Québécois ont rapporté avoir du mal à trouver un terrain de camping sur l’île de Vancouver pour l’hiver tant la demande est forte.
Les entreprises de location de chalets risquent aussi de connaître un hiver exceptionnel. Aux quatre coins de la province, on observe des réservations plus hâtives. D’ailleurs, pour les vacances de Noël et la relâche scolaire, il est parfois déjà trop tard.
Les locations de longue durée ont plus que jamais la cote. En plus des retraités qui opteront pour un long séjour en région plutôt qu’au chaud, les télétravailleurs sont nombreux à rechercher une base loin des villes. Dany Papineau, fondateur de WeChalet, sorte de Airbnb québécois de l’hébergement en nature, recommande de réserver de trois à six mois à l’avance pour obtenir un prix intéressant.
Les irréductibles
Ceux qui rêvent encore de passer l’hiver en sandales peuvent, pour le moment, continuer à s’informer. Inondée de questions, la Fédération québécoise de camping et de caravaning (FQCC) recommande de surveiller les sites gouvernementaux.
L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes souligne pour sa part que «même si le pays d’accueil ouvre ses frontières, les compagnies ne paieront pas les soins de santé puisqu’elles s’appuient uniquement sur les recommandations du gouvernement canadien», tel que rapporté par Radio-Canada.
Chose certaine, il est temps de se pencher sérieusement sur un plan B, si ce n’est pas déjà fait. Tel que l'a rapporté La Presse le 11 septembre, des Québécois continuent malgré tout de se rendre aux États-Unis, puisque les restrictions terrestres ne semblent pas s’appliquer aux passagers qui arrivent par voie aérienne. Espérons que des mesures plus cohérentes seront bientôt adoptées et que les voyageurs ne mettront pas la vie des autres en danger.
Sur son site Web, l’Association canadienne des «snowbirds» partage des actualités de manière sporadique. On trouve aussi des informations à propos de MEDIPAC, l’assurance voyage qu’elle recommande et qui inclut la couverture de la COVID-19. La Croix Bleue a également annoncé qu’elle couvre désormais le coronavirus. Il faut toutefois correspondre à tous les critères d’admissibilité. Rappelons également qu’il est nécessaire de souscrire à une assurance quand on voyage dans une province canadienne autre que la sienne. Peu importe le déplacement envisagé, mieux vaut contacter sa compagnie d’assurance… et lire les petits caractères.