8 choses que vous ne savez (peut-être) pas à propos du quartier Petit-Champlain
Quand Samuel de Champlain arrive à Québec en 1608, il s’installe à l’endroit qu’on appelle aujourd’hui Place-Royale. À deux pas de là se trouve le quartier Petit-Champlain, qui n’a pas toujours eu les airs de carte postale qu’on lui connaît. Au pied de la falaise du cap Diamant, il s’étend de l’escalier Casse-Cou à sa jonction avec le boulevard Champlain. Aujourd’hui très prisé des touristes, qui adorent flâner dans ses rues piétonnières, le Petit-Champlain fait partie des incontournables de tous les guides de voyage. Mais connaissons-nous vraiment son histoire?
1- La rue du Petit-Champlain est la plus ancienne artère de Québec.
Au 17e siècle, un sentier relie une fontaine érigée par Samuel de Champlain et «l’Abitation», qui comprend sa résidence, un fort et un poste de traite. Le site patrimonial de l’Habitation-Samuel-De Champlain correspond à l’emplacement du lieu de fondation la ville. Selon les archéologues, la seconde habitation de Champlain a été érigée au même endroit que la première.
2- La rue du Petit-Champlain s’est aussi appelée rue des Meulles et… «Little Champlain Street».
Peu après la fondation de Québec, la rue du Petit-Champlain est baptisée rue des Meulles. «En 1688, ce sentier devient la rue De Meulles, en l’honneur de Jacques de Meulles (vers 1650-1703), intendant de la Nouvelle-France de 1682 à 1686, nous apprend le site de la Ville de Québec. Au recensement de 1792, la rue De Meulles est inscrite sous le nom de rue Champlain. »
Au 19e siècle, des Irlandais ayant fui la famine viennent s’installer à Québec. Plusieurs hommes trouvent du travail dans les chantiers maritimes, en plein essor. Les familles s’entassent dans des appartements insalubres du quartier. Ce sont les Irlandais qui rebaptisent la rue «Little Champlain Street». Le «little», inscrit sur une carte de 1874 permet de la distinguer de la nouvelle grande rue Champlain. Son nom est par la suite traduit et officialisé dans les années 1960.
3- L’escalier Casse-Cou a été le premier lien entre la haute-ville et la basse-ville.
Une cinquantaine d’années après que Champlain eut tracé la côte de la montagne, en 1620, un sentier abrupt permet d’effectuer le trajet. C’est à cet endroit que des marches sont construites à partir de 1680 afin d’en faciliter l’accès. «Vers 1880, le vieil escalier de bois officiellement nommé Champlain, mais aussi surnommé "du quêteux"», devient si dangereux que des guides touristiques londoniens le qualifient de "Breakneck Steps", ou "escalier casse-cou" en français», relate le site de la Ville de Québec. Une structure en fer plus large remplace l’ancien escalier en 1893.
Rénové dans les années 1960, il devient officiellement «l’Escalier Casse-Cou». Plusieurs éléments peuvent avoir influencé le choix de son nom, dont les défis d’entretien qu’il a toujours posé. On raconte également qu’au 17e siècle, des jeunes dévalaient la côte avec leur charrette à cheval…
On l’emprunte par la côte de la Montagne et la rue du Petit-Champlain.
4- Le funiculaire relie le Petit-Champlain à la terrasse Dufferin depuis 1879.
L’ascenseur incliné permet lui aussi de se rendre de la basse-ville à la haute-ville. Si, le 17 novembre 1879, le premier funiculaire construit par William Griffith transporte les passants grâce à un système à la vapeur et de contrepoids à l’eau, il connaît plusieurs transformations au fil des années. Détruit par un incendie en 1945 et reconstruit l’année suivante avec une cage métallique, il est aujourd’hui à la fine pointe de la technologie. On y accède par la maison Louis-Jolliet (un sacré personnage, d’ailleurs!), au 16, rue du Petit-Champlain. Idéal pour avoir une vue panoramique de la ville!
5- La rue du Petit-Champlain a failli devenir un stationnement.
Dans les années 1960, alors que les bâtiments tombaient en décrépitude, la rue du Petit-Champlain est passée à un cheveu d’être rasée par la Ville pour devenir un stationnement. Une poignée de visionnaires l’ont alors sauvée in extremis. Au milieu des années 1970, l’homme d’affaires Gerry Paris et l’architecte Jacques de Blois achètent et rénovent quelques immeubles du quartier. Quand, en 1985, des investisseurs américains proposent de les acheter, une cinquantaine d’artisans et de commerçants décident de se regrouper pour faire l’acquisition du parc immobilier. La signature de la charte mène à la création d’une coopérative de producteurs.
Plus de 30 ans plus tard, la Coopérative du Quartier Petit Champlain veille toujours à entretenir le secteur, à l’améliorer et à en faire la promotion. Aujourd’hui, une quarantaine de boutiques, des cafés et des restaurants y ont pignon sur rue. En 2019, la coopérative a reçu le prix de l’Industrie touristique de l’année en collaboration avec l’Office de tourisme de Québec.
6- Une série coréenne a contribué à faire de Québec une destination de choix auprès des Asiatiques.
Série culte dont le succès dépasse les frontières de la Corée du Sud, Goblin: The Lonely and Great God a convaincu des hordes de fans de venir découvrir la ville. Ne vous étonnez pas si vous apercevez un attroupement près de la porte de secours rouge du théâtre Petit Champlain, puisqu’elle fait partie des lieux clés de la série.
7- Le magazine Architectural Digest a inclus Petit-Champlain dans sa liste des plus belles rues au monde.
Cinq ans après avoir été élue «la rue la plus remarquable du Canada» par l’Institut canadien des urbanistes (ICU), la rue du Petit-Champlain se retrouve cinquième sur la liste d’Architectural Digest. La rue côtoie d’autres artères mythiques comme Rua do Bom Jesus à Recife, au Brésil, et les rues de l’Abreuvoir et des Saules, à Montmartre, Paris.
8- L’histoire se poursuit!
Le nombre de touristes ne cesse d’augmenter à Québec. Le port, qui se trouve à deux pas du Petit-Champlain, a accueilli 236 700 croisiéristes en 2019.
Plusieurs initiatives dynamisent régulièrement le quartier du Petit-Champlain, peu importe la saison. Pendant les étés 2018 et 2019, des «guirlandes» de parapluies ont ravi les passants qui ont emprunté la rue du Cul-de-Sac. En hiver, des «stations chaleureuses» permettent de se réchauffer autour de deux feux de foyer les samedis et dimanches. Des chaises Adirondacks sont mises à la disposition des gens et des animations sont proposées sporadiquement dans les parcs Petit-Champlain ou Félix-Leclerc. Pendant le carnaval, différentes activités soulignent la fête dans le secteur.
À proximité du quartier se trouvent par ailleurs certains des hôtels les mieux cotés de la ville, dont Le Germain, l’Auberge Saint-Antoine et l’Hôtel 71.
(Sources: Ville de Québec, Le Soleil, Cap-aux-Diamants, L’Initiative, Journal de Québec)
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