Des idées un peu folles pour la ville de demain
Alors que l’ONU prévoit que 68% de la population mondiale vivra en zone urbaine d’ici 2050, architectes et planificateurs municipaux rivalisent d’originalité pour régler les problèmes de logement et de densité auxquels devront rapidement faire face les villes.
De Hong Kong à Londres, les grandes villes du monde sont aux prises avec de nombreux défis reliés à l’urbanisation, notamment en matière de logement et de transport. La plupart des plans proposés se rangent du côté traditionnel, mais certains penseurs n’hésitent pas à sortir des sentiers battus quand vient le temps de trouver des solutions. En voici quelques-unes qui sont hors du commun.
La fin des maisons unifamiliales?
Minneapolis deviendra la première grande ville américaine à mettre fin au zonage des maisons unifamiliales. Le conseil municipal a en effet adopté Minneapolis 2040, un plan visant à autoriser les triplex dans les quartiers résidentiels de la ville. Ce qui semble en apparence uniquement un changement de zonage est pourtant important: celui-ci permettra dans la foulée la construction d’immeubles à haute densité le long des corridors de transport en commun et supprimera les minimums de stationnement pour toutes les nouvelles constructions.
Le déploiement du projet prendra plus d’un an, mais en autorisant la construction de multiplex dans d’autres quartiers, il devrait à terme créer de nouvelles options de logement pour les locataires et les personnes vieillissantes, tout en réduisant le déplacement des résidents à faible revenu. Le plan n’a pas non plus été improvisé. Ce dernier est le fruit de trois ans d’effort et il intègre plus de 10 000 commentaires des citoyens.
Une illusion
Comment densifie-t-on une ville sans coincer les gens comme des sardines? C’est une des questions auxquelles les étudiants du programme de maîtrise Laboratoire de recherche sur le design à la London’s Architectural Association School of Architecture veulent répondre.
Pour le centre de Londres (ou Inner London, un ensemble de districts au cœur de la capitale britannique), un groupe d’étudiants propose une solution qui permettrait selon eux d’héberger jusqu’à 4 000 personnes par hectare dans des zones qui n’en hébergent actuellement que 1 500, sans pour autant que les habitants se sentent à l’étroit. En utilisant des formes courbes complexes pour transformer des structures unifamiliales en logements partagés, les futurs architectes donneraient une illusion d’espace. Le concept est difficile à expliquer, mais les images sont prometteuses.
Des cabanes dans les arbres… à Londres
Toujours à Londres, l’architecte Matthew Chamberlain propose de son côté une idée beaucoup plus farfelue, les «Street Tree Pods». Ces structures en bois, qui ressemblent à des canots tordus, sont conçues pour fusionner avec les arbres de la ville. Chaque cabane, qui occuperait le même espace qu’une place de stationnement, fournirait un hébergement de courte durée pour une personne. Selon l’architecte, ce serait le logement idéal pour les étudiants, les jeunes professionnels ou même les sans-abri.
L’unité comprendrait quatre étages. Le premier serait consacré aux appareils, comme le réservoir d’eau de pluie et les pompes, alors que le second abriterait une cuisine, un salon, une salle de bains et un balcon. Au troisième étage, on retrouverait une douche, un espace de travail et du rangement. La chambre occuperait pour sa part le dernier niveau.
L’architecte estime que son projet pourrait augmenter la verdure et le nombre de logements à Londres, tout en permettant aux résidents d’être entourés par la nature. Le tronc d’arbre traverserait le cœur de chaque structure pour assurer sa stabilité, tandis que les feuilles feraient de l’ombre.
La vie en tube
Pour James Law Cybertecture, le logement du futur ressemble à un tube de béton. Pour atténuer les problèmes de logement abordable à Hong Kong, le studio a imaginé l’OPod, une micro unité de logement expérimentale à faible coût. Le projet transforme une conduite d’eau en béton en appartement pour une personne (ou deux amoureux qui n’ont pas besoin d’espace personnel!). Dans seulement 100 pieds carrés, on retrouve des espaces de vie, où le banc se transforme en lit, une cuisine et une salle de bain.
La structure pèse une tonne, évidemment, mais elle requiert peu d’installation. Les tubes peuvent aussi être reliés les uns aux autres et empilés facilement pour en faire une communauté modulaire. Les concepteurs soulignent également que ce type de logement pourrait être érigé pratiquement n’importe où, même dans une ruelle étroite. Si le projet voit le jour, un OPod devrait coûter 20 000$.