Une maison pour entretenir sa petite flamme olympique personnelle
Il y a quatre mois, on était en pleine fièvre olympique. Chaque jour, nos athlètes s’illustraient, si bien qu’à la fin des Jeux de PyeongChang, en Corée, le Canada s’est retrouvé en troisième place avec 29 médailles, derrière la Norvège (39) et l’Allemagne (31), et devant les États-Unis (23). À partir de cette semaine, on peut se raviver la flamme olympique intérieure en se rendant à la Maison olympique canadienne, qui a finalement ouvert ses portes au 500, boulevard René-Lévesque.
La Maison olympique canadienne avait eu droit à une inauguration en grande pompe en juillet 2015. Plus de 200 athlètes étaient présents, le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach avait fait le déplacement, la rue avait été fermée, un spectacle du Cirque du Soleil avait été conçu pour l’occasion. Mais peu de temps après, Marcel Aubut, l’initiateur de ce projet, est emporté par un scandale sexuel. Le départ du premier francophone à diriger le mouvement olympique canadien stoppe toutes les opérations. En langage de sport, on appelle ça un faux départ.
Ce n’est que cette semaine, trois ans plus tard (!), que la fameuse Maison olympique peut commencer à recevoir le public.
Qu’est-ce qu’on y trouve? Un musée interactif constitué de trois zones qui offrent trois expériences différentes conçues et produites par la firme GSM Project.
Dès qu’il pousse les portes de la Maison, le visiteur est invité à mesurer son potentiel d’athlète et à le tester sous la supervision de médaillés célèbres en version virtuelle. Par exemple, Mikaël Kingsbury vous expliquera comment faire votre descente en ski acrobatique et Bruni Surin comment réussir votre départ dans les blocs. On peut aussi s’essayer à l’escrime et au bobsleigh. Vous pouvez aussi, comme moi, vous contenter de regarder les autres performer ou… se planter!
Le deuxième espace sollicitera davantage votre curiosité puisqu’il s’agit d’un parcours qui raconte l’histoire des Olympiques, les exigences pour y participer et comment les Canadiens y ont brillé.
Le parcours se termine par un spectacle multimédia qui exploite la fibre émotive que génèrent le contexte olympique et le dépassement des participants. Le document vidéo, diffusé sur un écran panoramique, permet de voir 185 athlètes à l’œuvre dans les moments de plus grande tension ou d’exaltation. Le choix des séquences et le montage ont nécessité plus d’une année de travail de la part de l’équipe de GSM Project. En plus de montrer l’archive idéale, il fallait s’assurer que la diversité du mouvement olympique canadien soit représentée: hommes, femmes, anglophones, francophones, autochtones, et bien sûr le plus de disciplines possibles. C’est très réussi.
Un mot sur GSM Project, une compagnie montréalaise trop peu connue à mon goût. Sa création remonte à 1958. C’est alors le premier bureau de design pluridisciplinaire au Canada. Une de ses premières réalisations sera le MR-63, le mythique wagon du métro de Montréal qui tire sa révérence ces jours-ci. Aujourd’hui, GSM Project se spécialise dans la création et la production d’expériences visiteurs. Au Canada, on leur doit récemment l’Observatoire de Place Ville Marie, le Musée de l’ingéniosité J. Armand-Bombardier de Valcourt, le Musée de la Banque du Canada à Ottawa. À l’étranger, GSM Project travaille beaucoup dans les Émirats. Elle a d’ailleurs des bureaux à Dubaï, où elle s’est fait connaître en réalisant les observatoires de la tour Burj Khalifa, la plus haute du monde.
La Maison olympique canadienne bénéficie donc de la grande expertise de ce fleuron de la technologie montréalaise. On peut la visiter du mercredi au dimanche de 10h à 18h. Les frais d’entrée varient entre 9$ et 13$ pour une visite qui peut facilement durer d’une heure à une heure et demie selon que vous êtes un sprinter ou un marathonien.