Les pires voisins d’avion
Je fais partie des chanceux qui s’endorment avant même que l’avion décolle. Je rejoins Morphée dès que le moteur se met à faire «ronron». Pour moi, voler est synonyme de temps d’arrêt. Travailler à bord? Hors de question! Entre deux siestes, je regarde plutôt des films, privilégiant les navets aux grands crus, histoire de roupiller sans la moindre trace de culpabilité.
Dans un monde idéal, mon voisin d’avion aurait un profil similaire au mien (dans un monde idéal, je serais aussi assez riche pour voler tout le temps en classe affaires, mais c’est une autre histoire). Dans le monde actuel, je croise régulièrement des spécimens qui semblent s’être donné comme mission de m’éloigner des bras du dieu des songes. Huit voyageurs que j’espère ne plus avoir comme voisins. Les reconnaissez-vous?
1- Le bavard
Ai-je vraiment besoin d’élaborer? C’est celui dont vous saurez tout, des habitudes alimentaires de son chat au récit de sa virée à Fort Lauderdale, en passant par la fois où il a oublié son passeport dans les toilettes de l’aéroport, avec beaucoup trop de détails. Quand ils sont deux ou trois de cette espèce dans les parages, l’exaspération est décuplée. (Soupir.)
2- L’hyperactif
C’est pourtant simple: on s’assoit, on boucle sa ceinture et on relaxe. Mais non. Lui, il se lève toutes les dix minutes, agite ses bras dans tous les sens et, surtout, envahit votre espace vital. Enfant de quatre ans? Pas toujours…
3- Le «cliqueur» compulsif
Il tapote sur son écran personnel comme s’il s’agissait d’un clou à enfoncer. Pendant ce temps, vous, qui êtes de l’autre côté, ne pouvez pas cogner les vôtres comme vous le souhaiteriez…
4- L’homme des cavernes
C’est le voisin de derrière qui vous tire les cheveux en s’agrippant à votre siège, que vous entendez éructer entre deux gorgées de bière et dont la dernière douche semble remonter à quelques milliers d’années. (Merci à l’inventeur des boules Quiès et à celui du brumisateur parfumé.)
5- Le territorial
Il n’est ni grand, ni gros, mais il prend de la place. Il s’approprie l’accoudoir comme s’il se fût agit d’un droit acquis. Gare à celui qui osera s’en approcher! Dans le compartiment destiné aux bagages, il accapare les deux tiers de l’espace. Attention: il risque aussi de s’endormir sur votre épaule.
6- L’ami des bêtes
Il voyage avec son chien, dans un joli petit sac qu’il glisse à ses pieds. Jusque là, tout va bien. Le hic, c’est qu’il place ses jambes de chaque côté dudit sac, empiétant ainsi sur l’espace de ses voisins. Quand il se penche pour susurrer des mots doux à l’animal, posant presque sa tête sur votre cuisse, vous avez envie de japper. Fort.
7- Le bébé braillard
Ce joli poupon repéré au moment de l’embarquement s’est soudainement muté en monstre hurleur aux cordes vocales surdéveloppées. Ses parents vous lancent des regards désolés – ils ont tout essayé. Vous vous mettez à pleurer à votre tour.
8- La Madeleine
«La Madeleine» peut très bien être un homme. C’est la personne qui choisit systématiquement le film le plus triste du répertoire et se retrouve immanquablement secouée de sanglots, oubliant l’endroit où elle se trouve. Ne vous reste plus qu’à lui tendre un mouchoir et à lui suggérer le dernier film de Mike Myers.
Vous, quel a été votre pire voisin d’avion?