Un été dans le feu de l’action en Colombie-Britannique

La Colombie-Britannique a connu cet été sa pire saison de feux de forêt. Notre journaliste et historienne Marie-Lyse Paquin, qui travaille au sein de l'équipe des communications de la Croix-Rouge, était sur les lieux. Elle vous livre ici un récit personnel des événements.



Au début du mois de juillet, lorsque de graves feux de forêt ont forcé l’évacuation de milliers de personnes en Colombie-Britannique, je savais que mon été ne serait pas de tout repos.

Je travaille au sein de l’équipe des communications de la Croix-Rouge, principalement à la gestion des médias sociaux et du site Web. Depuis les dernières années, lorsqu’une catastrophe majeure survient au pays, on assiste à une véritable explosion du nombre de messages sur les médias sociaux, tant de la part de ceux et celles qui ont besoin d’aide que des personnes qui souhaitent aider. Heureusement, en plus de bénéficier de bénévoles dûment formés et de matériel d’urgence pouvant être rapidement déployé, la Croix-Rouge peut compter sur une équipe dédiée aux médias sociaux et apte à répondre aux nombreuses questions.

Refaire le plein d'énergie

Lors d’une situation d’urgence, l’information peut changer rapidement et la présence de responsables des médias sociaux sur le terrain facilite grandement les communications. J’ai donc été affectée à Victoria, deux semaines après le début des feux de forêt. Les heures de travail étaient longues et tenter d’aider des gens qui traversent des épreuves difficiles, et qui sont parfois carrément en détresse, n’est pas facile. Refaire le plein d’énergie chaque soir en marchant sur le bord du Pacifique devenait nécessaire.

Photo: Marie-Lyse Paquin
Photo: Marie-Lyse Paquin

Une rencontre touchante

Après une dizaine de jours, j’ai été mutée à Prince-George, l’un des centres névralgiques des opérations de la région de Cariboo. Au centre d’accueil, j’ai fait la rencontre d’Olivia et de sa fille Talia, née le même jour que moi, le 12 juillet, alors que sa famille devait fuir Hanceville. Lorsque la petite m’a serré le doigt, j’ai dû retenir mes larmes. La fatigue n’aidant pas, je devenais de plus en plus émotive.

Photo: Marie-Lyse Paquin
Photo: Marie-Lyse Paquin

Direction Kamloops

Après une petite pause au Québec, j’ai refait mes valises pour Kamloops. Dans l’avion vers Calgary, je me suis retrouvée assise à côté d’un pompier québécois de la SOPFEU qui partait combattre des feux dans la même région. Cette heureuse rencontre m’a ouvert les portes du camp de pompiers de Clinton qui regroupe près de 400 pompiers et membres du personnel venus d’un peu partout au Canada, mais aussi du Mexique, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Ces gars bûchent 13 heures par jour, 7 jours sur 7 sur des périodes de deux semaines et vous imaginez peut-être qu’ils s’ouvrent une petite bière en rentrant le soir? Eh bien non! L’alcool est interdit sur le camp.

L’été tirait à sa fin, mais plus de 120 feux brûlaient encore à travers la province. De nouvelles évacuations étaient en cours près de la frontière américaine et des milliers de personnes demeuraient sous alerte. Certains soirs, la fumée enveloppait la ville de Kamloops, au grand malheur des gens qui souffrent d’asthme ou de difficultés respiratoires.

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Visite au parc national des Glaciers

Vers la fin de mon déploiement, je me suis dit que je ne pouvais pas quitter la Colombie-Britannique sans voir les Rocheuses. Le parc national des Glaciers n’était après tout qu’à trois heures de Kamloops. Heather, une travailleuse sociale ontarienne, qui a troqué ses vacances pour un déploiement comme bénévole pour la Croix-Rouge, embarque dans mon plan de journée de congé pas reposante.

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Un peu avant d’arriver à Salmon Arm, des pompiers nous arrêtent et nous nous retrouvons aux premières loges d’une opération pour maîtriser un feu au bas de la route. Impressionnées, nous filmons tous les avions-citernes qui nous passent au-dessus de la tête, surtout ceux qui arborent le drapeau québécois. Deux heures plus tard, nous reprenons la route pour aller monter une montagne au pas de course. Il m’a fallu au moins trois jours avant de pouvoir descendre des marches normalement, mais l’effort en valait la peine. Je me suis d’ailleurs promis de retourner au parc national des Glaciers avec une tente-roulotte.

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L’été n’a effectivement pas été de tout repos, mais j’ai rencontré tant de gens inspirants, dont plusieurs employés et bénévoles de la Croix-Rouge, qui m’ont transmis une belle dose d’humanité et de bonté pour plusieurs années.