Le « WOW ! » de la semaine
327 ans et toujours debout
Le village de Batiscan, en Mauricie, recèle une curiosité architecturale: une résidence construite en 1697, qui serait l’unique maison d’établissement coloniale de l’époque de la Nouvelle-France à encore se dresser au Québec. Plongeon 300 ans en arrière pour en savoir plus.
Aux débuts de la colonie, les agriculteurs érigent une maison temporaire pour se loger en attendant que la terre soit défrichée. Ces cabanes en bois rond, construites rapidement et conçues pour répondre aux besoins de base, sont pour la plupart abandonnées au profit d’une demeure permanente, plus grande et plus résistante au climat. C’est ce qu’on appelle la maison d’établissement, comme l’explique l’historien René Beaudoin à Radio-Canada.
Elles ont aujourd’hui presque toutes été rayées de la carte. Seule la maison d’établissement du 1571, rue Principale, à Batiscan, existe encore. Cette résidence est sortie de terre à Sainte-Anne-de-la-Pérade à la fin du 17e siècle. On ignore plusieurs détails, comme le nom de son premier occupant ou son sort dans les années suivantes, mais on connait tout de même quelques éléments.
Comme les autres demeures de son époque, la maisonnette comprend un seul étage. Le comble, qui abrite présentement un lit, sert de grenier pour entreposer des choses. Les multiples décorations, que l’on retrouve par exemple dans les maisons victoriennes, ne sont pas encore en vogue. La maison d’établissement mise plutôt sur le côté pratique et ne présente aucune ornementation.
Dans les années 1980, la petite habitation au toit à deux versants est démantelée et elle quitte son lieu d’origine. Elle est ensuite reconstruite quelques kilomètres plus loin, dans le village de Batiscan. Son propriétaire d’alors, l’ébéniste Serge Brousseau, la restaure avec soin. La maladie l’aurait toutefois empêché dans les dernières années d’entretenir ce véritable témoin de la Nouvelle-France. Étrangement, la résidence n’est pas classée patrimoniale malgré son âge.
En regardant les photos, on ne peut nier que la maison a grandement besoin d’amour. Reste que son âtre et sa cheminée, tout comme les planches qui la recouvrent ou les fenêtres à petits carreaux, sont imprégnés de siècles d’histoire. Cette propriété unique en son genre est maintenant à vendre. Espérons qu’un passionné du patrimoine saura lui redonner son air de jeunesse.