Photo: Marie-Julie Gagnon

10 choses que vous ne savez (peut-être) pas à propos de Métis-sur-Mer

À une dizaine de kilomètres des Jardins de Métis, Métis-sur-Mer nous fait remonter le temps. Entre les opulentes demeures victoriennes et les couchers de soleil époustouflants sur le fleuve, cette ville à l’histoire captivante conserve un charme suranné.


1- Les premiers colons écossais sont arrivés à bord de la goélette Rebecca il y a plus de 200 ans

Concédée à Jean-Baptiste Peiras par le gouverneur Frontenac en 1675, la seigneurie de Mitis est achetée en 1807 par John McNider, qui veillera ensuite au développement de la colonie. On raconte que la transaction aurait servi à régler les dettes de son cousin Matthew McNider… Aidées par le nouveau propriétaire, une quarantaine de familles écossaises cherchant à fuir la crise économique s’installent à l’embouchure de la rivière Mitis en 1818. John McNider est considéré comme le fondateur de trois municipalités du coin.

2- Le village devient une station balnéaire à la fin du 19e siècle

Très prisé des Anglo-Montréalais, Métis-sur-Mer devient une destination de villégiature grâce au flair du seigneur John Ferguson dès les années 1870. En plus des résidences d’été, où s’installent des familles aristocrates pendant la belle saison, de grands hôtels sont construits par les descendants des colons écossais. À l’époque, les visiteurs arrivent en train ou en bateau. On compte une douzaine de centres de villégiature de la fin du 19e siècle à la moitié du 20e.

3- Plusieurs chercheurs ont vécu à Métis-sur-Mer

Considéré comme le premier scientifique canadien de renommée internationale et reconnu pour son mandat à la direction de l’Université McGill, le géologue et paléontologue John William Dawson vient étudier les fossiles et les coquillages dans la région dans les années 1870. «L’engagement de Dawson dans la recherche d’une nouvelle espèce d’éponges fossiles, découverte le long de la rive sud du fleuve Saint-Laurent, coïncide avec sa quête de l’endroit idéal pour y installer sa résidence d’été», raconte Heritage Lower Saint Lawrence. D’autres chercheurs suivent ses traces les années suivantes. Des familles bien nanties comme les McGill et les Molson y prennent également leurs quartiers.

4- Deux municipalités composent l’actuelle Métis-sur-Mer

Majoritairement francophone, Les Boules fait depuis 2002 partie de la ville de Métis-sur-Mer, surnommée Métis Beach.

Depuis 2002, les Boules fait partie de la ville de Métis-sur-Mer. Photo: Marie-Julie Gagnon

5- Le nom «Les Boules» viendrait de sa géologie

On attribue le nom de cette municipalité à ses rochers de forme arrondie. Dans un superbe texte rédigé pour Québec Science en 2012, l’historien Serge Bouchard raconte, en réponse à la question «Pourquoi s’arrêter aux Boules?»: «À cause du fleuve et de ses grandes marées, des îlots battus par les vagues du temps, des goélands à manteau noir trouant le brouillard blanchâtre des petits jours marins. À cause des roches orphelines que les errances ont menées sur ces plages ingrates, grosses boules dispersées comme des jouets par un géant de glace qui se serait amusé, jadis, à les transporter dans ses poches avant de les jeter pêle-mêle sur la grève.»

Coucher de soleil à les Boules. Photo: Marie-Julie Gagnon

6- De nombreux bateaux se sont échoués dans le secteur

«En face des Boules, on devine les épaves qui dorment et rouillent au fond de l’eau, écrit Serge Bouchard. On distingue les fantômes des goélettes et les silhouettes d’anciens pêcheurs. On verrait presque, sur la côte, l’humble beauté du vieux bâti, les épinettes giflées par les rafales de l’hiver, les pruches penchées dans le sens de la lune.»

7- Le phare de Métis est le second à se trouver à cet emplacement

En 1874, après plusieurs années de pression de la part des propriétaires de navire et des habitants du secteur, un phare est érigé à la Pointe-Mitis. «S’avançant loin dans le Saint-Laurent vers le nord, la pointe rocheuse était bien visible depuis les navires circulant en direction est et ouest sur le fleuve, explique le site web qui lui est consacré. L’endroit était aussi le lieu de dangereux îlots et récifs submergés, ennemis des marins.» L’accroissement du trafic maritime a entraîné la construction d’un second phare, avec un système d’éclairage plus efficace. Il fait partie du paysage depuis le printemps 1909.

Maison et phare à Métis-sur-Mer vers 1930. Photo: Chemin de fer national du Canada, BAnQ

8- Il est possible de visiter le site du phare, mais pas de monter dans la tour

Acheté au gouvernement du Canada en 2016 par la Ville de Métis-sur-Mer, le phare est actuellement loué par l’Association des résidents de la Pointe-du-Phare (ARPP), un groupe sans but lucratif constitué principalement de résidents de l’endroit. Bien que le site soit ouvert au public, il n’est pas possible de monter dans la tour. Il est toutefois possible de louer la maison du gardien, qui compte quatre chambres.

9- Plusieurs artistes ont été inspirés par Métis-sur-Mer

Dans l’exposition La lumière et la brume, présentée cet été aux Jardins de Métis, on découvre des aquarelles d’Anna Lois Dawson (1851-1917) et des photographies d’Ewa Monika Zebrowski. Fille de sir John William Dawson, fondateur du collège du même nom, Anna Lois Dawson a peint les paysages de Métis pendant plus de 40 ans. Elle effectuait aussi des dessins pour illustrer les écrits de son père. La commissaire Hélène Samson a ressemblé quelques-unes de ses 200 œuvres conservées au Musée McCord Stewart. En parallèle, les photos d’Ewa Monika Zebrowski offrent un regard actuel sur ces lieux qui ont tant séduit Anna Lois Dawson, qui rêvait d’une carrière scientifique, mais qui s’est effacée derrière les hommes de sa vie. On peut également voir les paysages de Métis dans d’autres institutions, dont la toile Les Boules d’Anne Savage au Musée des Beaux-Arts de Montréal.

Aquarelles de l’exposition «La lumière et la brume» présentée cet été aux Jardins de Métis. Photo: Marie-Julie Gagnon

10- Des résidences d’artistes sont possibles à Métis-sur-Mer

À la fin de 2019, les propriétaires d’une superbe demeure autrefois appelée la Villa Tournesol, Ariane Riou et Réal Plourde, ont fait don de leur propriété au Festival international de jardins des Jardins de Métis afin que l’événement puisse accueillir des artistes en résidence. «C’est pour les artistes émergents qui ont dix ans de carrière et moins», précise Alexander Reford, directeur des Jardins de Métis.

La villa Tournesol. Photo: Marie-Julie Gagnon

(Sources: Radio-Canada, URBANIA, Répertoire du patrimoine culturel du Québec, Jardins de Métis, Le Laurentien, Transport Québec, Heritage Lower Saint Lawrence, Voir)