Le « WOW ! » de la semaine
Maison Nesbitt, témoin de l’élégance du Second Empire
Un toit mansardé, une profusion de détails raffinés et une stature imposante qui reflète la prospérité de ses occupants: la Maison Nesbitt à Cowansville incarne de manière remarquable l’architecture du Second Empire.
Comme la pierre millésimée sur sa façade l’indique, la résidence trône fièrement sur la rue du Sud depuis 1881. La construction de cette somptueuse résidence résulte d’un défi lancé par George Nesbitt et deux autres notables: construire la villa la plus prestigieuse de la région. Le vainqueur de cette compétition reste un mystère mais, parmi les trois prétendants, seule la Maison Nesbitt tient encore debout.
À l’extérieur, les yeux des passants passent d’une décoration à l’autre. Le toit octogonal de l’avant-corps central attire le regard avec sa couronne en métal ouvragé, que l’on appelle dans le jargon une crête faîtière. Les colonnes, les corniches, la galerie aux piliers ornementés et les nombreuses lucarnes ne passent pas non plus inaperçues. Le savant mélange de pierre, de bois et de fer ajoute au charme de la demeure.
Initialement baptisée Lismore House, la maison prend par la suite le nom de son premier propriétaire, George Knight-Nesbitt.
Cet homme d’affaires, qui a également été maire de Cowansville pendant deux ans, était tout un personnage. Fils de fermier, il achète en 1869 le moulin de Cowansville et équipe la ville de générateurs électriques en 1891 et 1892. À la suite d’un différend avec les élus municipaux, il coupe sans cérémonie le courant. La panne dure six longs mois, jusqu’à ce qu’il revende ce service en 1903.
Après son décès, en 1909, la maison est occupée par sa femme Mary Jane Dunn, qui y habite elle aussi jusqu’à sa mort, en 1916. Leur fille Nina May Nesbitt prend ensuite possession des lieux et elle y reste toute sa vie.
En 1956, la propriété est léguée au diocèse anglican de Montréal, qui la transforme en résidence pour personnes âgées. La Nesbitt Anglican Residence ouvre ses portes un an plus tard et demeure en activité jusqu’en 1989, après avoir été légèrement modifiée selon les plans de l’architecte Kater R. Blatherwick. Elle abrite aujourd’hui une clinique médicale.