Le « WOW ! » de la semaine
Centre culturel Dar Al Maghrib: un coin du Maroc à Montréal
Plus de 100 000 personnes d’origine marocaine vivent au Canada, dont environ 81 000 au Québec. L’architecture du pays au couchant lointain se fait discrète en sol canadien, mais saviez-vous qu’on en retrouve néanmoins un joyau à Montréal? Visite des lieux.
De l’extérieur, le 515, avenue Viger Est n’attire pas le regard. La façade sobre de l’édifice datant des années 1960 s’enjolive uniquement du logo du Centre culturel marocain Dar Al Maghrib, et celui-ci ne fait pas dans le clinquant.
Une fois le seuil franchi, on entre toutefois dans une oasis chaleureuse, colorée et vivante. On doit cet aménagement intérieur à la firme montréalaise ACDF, qui a réussi à marier les traditions marocaines et le modernisme québécois.
Les architectes ont rénové de fond en comble le bâtiment de quatre étages en 2012. Les changements à l’enveloppe sont minimes, mais bienvenus: la lumière naturelle entre désormais à flots.
L’intérieur, méconnaissable, s’inspire du riad, la maison traditionnelle marocaine. Cette habitation a la particularité de s’ouvrir sur un jardin central. Selon les concepteurs, l’espace ouvert au cœur du bâtiment définit ici le complexe. Le grand hall sur deux étages ainsi formé mène aux différentes fonctions, qu’il s’agisse des salles multifonctionnelles, de la bibliothèque de 12 000 volumes, de l’espace d’exposition ou des salles de classe.
Ce sont néanmoins les mosaïques de céramique, appelées zelliges, qui volent la vedette. Les petits morceaux décoratifs ont été fabriqués au Maroc avant d’être posés de main de maître par une douzaine d’artisans en visite. Les couleurs changent au gré des étages. On retrouve aussi le moucharabieh (un concept de ventilation qui filtre la lumière) dans une facture contemporaine, ici en aluminium perforé.
Les motifs de fleur de lys et de feuille d’érable côtoient les formes traditionnelles marocaines et l’imposant escalier en érable du Québec contraste joliment avec la délicatesse des céramiques. L’ensemble crée un dialogue entre les deux cultures.