Le « WOW ! » de la semaine
Manoir Papineau: la vie faste d’un seigneur
Sur le cap Bonsecours, à Montebello, se dresse un impressionnant manoir de pierre. Sa toiture ornée des initiales LJP rappelle à quiconque visite les lieux le nom de son illustre propriétaire: Louis-Joseph Papineau. Coup d’œil sur une demeure intimement liée à notre histoire.
C’est en 1848 que Louis-Joseph Papineau entreprend la construction du manoir. Forcé à l’exil en raison de son rôle dans la rébellion des patriotes en 1837-1838, il rentre au bercail avec le désir de développer la seigneurie de la Petite-Nation, qu’il a achetée de son père en 1817.
Le chef des patriotes ébauche les plans lui-même alors que l’architecte français Louis Aubertin se charge de les réaliser. Digne de la stature de son occupant, la résidence est vaste et son style, bien élaboré.
La conception s’inspire de nombreux courants architecturaux. La façade avant est, par exemple, de style Regency. La façade arrière prend de son côté des airs de château médiéval, avec ses tours d’angle en bois. L’ensemble emprunte aussi au style pittoresque, puisqu’il s’implante harmonieusement dans le paysage. L’emplacement au sommet du cap Bonsecours et les multiples fenêtres offrent aux résidents des vues panoramiques de la région et de la rivière des Outaouais.
À l’intérieur, les domestiques occupent le rez-de-chaussée. Les maîtres, eux, habitent les deux étages supérieurs. L’annexe à cinq faces, coiffée d’un toit en appentis, abrite le salon bleu. Les remarquables escaliers en colimaçon se trouvent dans la tour ronde alors que la serre se situe dans la tour octogonale. La tour carrée loge la bibliothèque, à l’abri du feu.
Le manoir subit plusieurs transformations lorsqu’il devient le Seigniory Club, de 1929 à 1970. Parcs Canada, qui gère les bâtiments depuis 1993, lui a toutefois redonné tout son lustre.
Outre les initiales sur le toit, le balcon en fer forgé est aussi à l’effigie des Papineau. D’autres personnages importants du clan y sont d’ailleurs associés. Napoléon Bourassa, le gendre de Louis-Joseph, qui était peintre, sculpteur, romancier et architecte, y a par exemple élu domicile, tout comme son fils cadet, Henri Bourassa, fondateur du Devoir.
Le site historique national regroupe également un musée familial, un hangar à grains et la chapelle funéraire des Papineau. Le pavillon de thé a malheureusement été démoli récemment, même s’il était en théorie protégé.