Le « WOW ! » de la semaine
Retour en Nouvelle-France à la Maison Saint-Gabriel
Propriété de Marguerite Bourgeoys et de la congrégation de Notre-Dame, lieu d’accueil des filles du Roy et première école ménagère en Amérique: la Maison Saint-Gabriel préserve plus de 300 ans d’histoire entre ses murs. Incursion dans le passé rural de Montréal.
La Maison Saint-Gabriel est l’une des plus anciennes maisons de la métropole. En 1662, Paul de Chomedey de Maisonneuve cède une terre à la Pointe-Saint-Charles à Marguerite Bourgeoys. Six ans plus tard, celle-ci étend son domaine en achetant les terres et la maison de son voisin, François Le Ber. La propriété loge les sœurs de la congrégation de Notre-Dame de Montréal, qui exploitent la ferme.
C’est là, entre le fleuve Saint-Laurent et le canal de Lachine, dans un décor champêtre, que les religieuses accueillent les filles du Roy qui débarquent à Ville-Marie. Catherine Crolo, la première métayère d’une longue lignée — elles sont 86 à se succéder comme intendantes, jusqu’en 1955 —, les prépare à leur nouvelle vie. Entre 1668 et 1681, les jeunes filles y apprennent notamment à lire, à compter, à coudre, à cuisiner ainsi qu’à s’occuper du jardin et des animaux.
Un incendie détruit en grande partie la demeure en 1693. Seuls la laiterie et l’appentis résistent au feu. La maison en pierre de deux étages est toutefois reconstruite sur les mêmes fondations en 1698. Avec son toit incliné à deux versants percés de lucarnes, ses deux cheminées dans les murs pignons et ses fenêtres à petits carreaux, elle reflète exceptionnellement bien l’architecture rurale du régime français. À l’intérieur, le plancher aux larges planches, les poutres imposantes du plafond et les foyers de pierre témoignent aussi de cette époque.
Le musée ouvre ses portes en 1966, un an après que la maison et la grange furent classées monuments historiques. Depuis, des milliers de visiteurs plongent chaque année dans le quotidien de la Nouvelle-France, en compagnie de guides en costumes d’époque.