Camper sur une île du lac Saint-Jean
Ce n’est pas parce que le printemps joue au yo-yo des températures qu’il ne faut pas rêver aux beaux jours… et réserver ses sites de camping! Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vous emmène sur une île du parc national de la Pointe-Taillon, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Du parc national de la Pointe-Taillon, sur la rive nord du lac Saint-Jean, on connaît surtout l’incroyable plage de sable coloré de minéraux du secteur… Pointe-Taillon. Entre Saint-Henri-de-Taillon et Sainte-Monique, le parc préserve une presqu’île qui barre l’entrée de la rivière Péribonka et dont on peut faire le tour en empruntant une piste cyclable de 32 km. Trois campings sont installés à proximité du centre de découverte et de services, plus un sur l’île Bouliane, à l’entrée de la rivière.
Depuis l’an passé, il est aussi possible de dormir en camping sur une île du secteur Camp-de-Touage-Les-îles, qui protège depuis 2017 un territoire un peu plus au sud, à la confluence de la baie des Cauchon et de la rivière La Petite Décharge. Non loin de Saint-Gédéon, il est remarquable que la SEPAQ ait pu préserver cette zone de la pression immobilière qui «sévit» plus au sud.
Le secteur Camp-de-Touage-Les-Iles est parsemé de petites plages de sable, isolées par des promontoires rocheux, et compte déjà un camping de 80 emplacements, proche du centre de découverte et de la piste cyclable qui fait partie de la Véloroute des bleuets. Dans le secteur Les-Amicaux, entre Saint-Cœur-de-Marie et Saint-Henri-de-Taillon, plusieurs chalets Écho et prêts-à-camper occupent la longue rive sablonneuse.
La trentaine d’îles et d’îlots intégrés au secteur Camp-de-Touage-Les-Iles constituent un archipel à haute valeur écologique, encore à l’état presque sauvage. La SEPAQ aménage petit à petit certaines d’entre elles avec des sites de camping rustique. Les ornithologues amateurs y trouveront un habitat de prédilection pour des oiseaux tels que la sterne pierregarin et la mouette de Bonaparte.
Pour l’instant, trois îles ont des sites de camping, au nombre de 18 au total: l’île Beemer, tout au nord du secteur Camp-de-Touage-Les-Iles, avec six emplacements; l’île Connelly, l’une des plus proches de la rive, avec six plateformes; la Petite Île-Verte, l’une des plus au sud du parc, avec six sites de camping.
Pour y accéder, on peut faire appel au service de navette nautique Tax-Îles, de Saint-Gédéon (418 347-5371), qui vous transporte en Zodiac avec armes et bagages (matériel de camping) ou simplement pour passer la journée sur une plage tranquille avec son pique-nique. Deux départs par jour (11h et 13h, avec retours à 15h ou 16h) sont offerts. L’autre option est de vous rendre par vous-mêmes sur l’une de ces îles, en kayak de mer ou planche à pagaie (pour les plus valeureux), en faisant éventuellement transporter ses bagages par Tax-Îles.
En «route» nautique pour l’île Connelly
C’est en kayak de mer double qu’avec mon ami Yves nous partons un beau matin de la tranquille plage du secteur Camp-de-Touage-Les-Iles, face à la baie Forest. Les premières îles, dont celle des Cauchon, ne sont pas loin de la rive. L’île Beemer, par contre, est à 6,5 km de pagaie. Nous bifurquons plutôt vers la gauche, traversant la baie des Girard et longeant un peu la rive où les maisons sont nombreuses. Le vent se lève et les vagues se soulèvent… Il faudra souquer un peu ferme en s’éloignant de la rive et passer entre les petites îles aux Poires et aux Sternes.
Plus au sud encore, on navigue vers la Petite île Verte (à 3 km du départ), histoire de voir le camping installé en bordure d’une belle rive sablonneuse, à l’abri du vent. Nous en ferons un demi-tour, laissant sur la gauche les îles du Capitaine et celles aux Goélands, pour contourner ensuite par le nord la Grosse île Verte, raser l’île Pierre-à-chaux et viser ensuite l’île Connelly, qui joue les solitaires dans le grand lac Saint-Jean.
Deux kilomètres de navigation nous rapprochent de sa rive sud. Pas de camping à l’horizon, mais une belle langue de sable fin! Par la gauche, l’île s’élève en dévoilant un couvert forestier plutôt dense. Passée une petite plage et une pointe rocheuse, nous découvrons une jolie baie. On comprend pourquoi elle fut choisie pour l’installation des plateformes de camping! Le cadre est superbe, face à l’immensité du lac Saint-Jean, côté ouest, avec cette baie protégée par des avancées rocheuses.
Nos bagages (transportés par Tax-Îles) nous attendent sur le haut de la plage. C’est l’heure du déballage et du transport de nos sacs vers nos plateformes de camping. Je choisis la plus éloignée (à moins de 100 m du kayak), mais en hauteur. La plateforme de bois surplombe en effet la petite baie, avec la forêt en arrière. Une fois la tente montée, reste la baignade obligatoire, puis le «tour du propriétaire temporaire». L’île n’est pas grande, mais elle a son sentier qui court en forêt du nord-ouest au sud-est, ouvrant sur la belle plage, aperçue plus tôt en kayak.
Au retour, ce sera l’heure de l’apéro et de la préparation du souper, puis l’heure magique du coucher du soleil et celle, qui ne l’est pas moins, du feu de camp! Quand viendra le temps d’aller se coucher (tôt), je rejoindrai ma plateforme, du haut de laquelle «j’écouterai» la nuit bien silencieuse, seulement bercée par un léger clapotis de vagues. Dans la nuit, la pluie tambourinera sur la toile, mais elle aura heureusement cessé au matin.
Le camping a ses bonheurs et ses impératifs d’organisation. Avant de sortir de la tente, on dégonfle son matelas, on range son sac de couchage et tout ce qu’on a apporté dans des sacs étanches. Après le petit déjeuner, il faudra encore faire sécher la tente, avant de la replier dans son sac, puis transporter le tout de la plateforme à la plage, faire de même avec l’auvent protecteur, laver et ranger la vaisselle, préparer son lunch et ranger les aliments dans la glacière, puis organiser les gros sacs pour le transport du retour en bateau ou de plus petits sacs pour rejoindre l’intérieur du kayak…
Ouf! Vient le temps, enfin, de contempler encore un peu la nature environnante, côté île ou côté lac, voire de plonger de nouveau dans son eau fraîche, avant de prendre le chemin du retour pour rejoindre la baie Forest, à 2,5 kilomètres à vol d’oiseau. C’est le retour à la civilisation après 24 heures d’immersion insulaire loin de tout, et peut-être le temps de changer de «monture», en enfourchant un vélo pour partir en exploration sur la belle piste qui relie les trois secteurs du parc, en grande partie avec vue sur l’eau.
Infos pratiques
- On peut louer canots, kayaks de mer, kayaks récréatifs ou planches à pagaie au parc.
- Le secteur Camp-de-Touage-Les-Îles ajoutera cet été 10 prêts-à-camper Étoile à son offre d’hébergements.
- Les sites sur les îles sont équipés de toilettes sèches, de tables de pique-nique et d’emplacements pour les feux.
- Il est possible de réserver une excursion en kayak-camping sur l’île Connelly avec Equinox Aventure ou de louer kayaks, canots ou planches à pagaie auprès de l’entreprise à Saint-Gédéon.
Dernières nouvelles du Québec
- Vélo Québec lance pour mai son défi «Mois du vélo» pour démarrer le printemps sur deux-roues en beauté et, pourquoi pas, gagner des prix, dont un vélo, des cartes-cadeaux Décathlon et des cartes annuelles de la SEPAQ! Déjà 2660 personnes et 228 organisations sont inscrites.
- Le Tournée des Cantons de Rawdon, dans Lanaudière, organise le 6 mai sa corvée printanière pour nettoyer ses sentiers de vélo de montagne. Belle occasion de les découvrir… à pied, avec fête à la fin!
- Les Amis de la montagne (Montréal) invitent les utilisateurs du mont Royal, qu’ils soient marcheurs ou cyclistes, à NE PAS sortir du chemin Olmsted et de la boucle du sommet du parc, pour des raisons de sécurité après les graves dommages occasionnés par la chute de verglas du mois dernier et laisser une chance à la nature fragile de se régénérer.
- L’organisme Aventure Écotourisme Québec (AEQ), qui œuvre à renforcer le professionnalisme du secteur du tourisme d’aventure et de l’écotourisme (entreprises et parcs régionaux), a récemment publié son rapport annuel. On y souligne notamment une hausse de 65% des accréditations Qualité-Sécurité qu’il délivre, portant le nombre à 229 entreprises bénéficiant de ce sceau au Québec.
- Le mois de mai est celui du du12e Grand Défi QuébecOiseaux, qui prend la forme d’un marathon de 24 h d’ornithologie en équipe, avec jumelles et guide d’observation, assorti d’une levée de fonds pour des projets de conservation des oiseaux.
- QuébecOiseaux s’est aussi associé à des clubs d’ornithologie et à la SEPAQ pour organiser dans 10 parcs nationaux, le 3 juin prochain, le Défi ornithologique, une journée gratuite (sur inscription) avec randonnée guidée.