Paris, Gainsbourg et chocolat
En attendant l’ouverture de la Maison Gainsbourg, je suis allée m’imprégner de l’univers de l’artiste à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, à Paris, le jour de son ouverture.
Paris l’hiver me donne des envies de pâtisseries et de chocolat chaud. Je pourrais traîner pendant des heures d’une boutique à l’autre, à la recherche des meilleurs délices de la ville, sans me préoccuper du froid humide qui me traverse jusqu’aux os. Une année, je m’étais donné comme mission de tester un maximum de macarons (Pierre Hermé l’emporte haut la main sur Ladurée). Une autre, d’éclairs puis, quelques mois plus tard, de choux à la crème.
Après une étude comparative méticuleuse, j’ai couronné Dalloyau champion du chocolat chaud il y a une dizaine d’années, bien loin devant Angelina et Carette. Sa texture riche et épaisse à souhait m’a conquise au premier regard. Selon mes critères bien personnels, un bon chocolat doit être très peu sucré et si dense qu’il faut un moment à la mixture pour couler de la tasse à la bouche. Trop liquide, le goût du chocolat se noie dans la banalité. Il faudrait bien que j’y retourne pour voir s’ils ont changé la recette comme l’a fait Fouquet’s. Dilué, beaucoup trop sucré et sans personnalité: le chocolat de Fouquet’s ne s’approche même plus de la boisson dont je me suis délectée lors de ma première visite. Si vous voulez tout savoir, Jean-Paul Hévin et Ladurée se sont aussi classés en très bonne position dans mon palmarès des chocolats chauds. Là aussi, il faudrait bien que j’y retourne…
Mais ma mise à jour sera pour une prochaine fois. Cette fois-ci, je fais à escale dans un autre de mes lieux chouchou: Ma Cave Fleury, petit bar du quartier Saint-Denis où le champagne biodynamique du même nom coule à flots. Histoire d’ajouter un peu de nouveauté à mon séjour, après l’apéro, je file avec les copains à la Brasserie Dubillot, à quelques minutes de Ma Cave Fleury. Des produits de saison, une déco extra et des prix raisonnables: je dis OUI! Mon steak-frites me ravit et le paris-brest est à se rouler par terre. Note à moi-même: il faudra assurément que je me livre à une étude comparative des meilleurs paris-brest de la Ville Lumière lors d’une prochaine visite.
D’un plaisir coupable à l’autre
Alors, Gainsbourg? J’y arrive, j’y arrive. Je peux bien prendre quelques détours avant de m’y rendre: Charlotte, elle, a tergiversé pendant des années avant de se décider à transformer la maison léguée par son père en musée. Depuis 2021, l’ouverture ne cesse d’être reportée. J’ai beau m’être inscrite à l’infolettre, suivre les réseaux sociaux et avoir envoyé un courriel de journaliste fan un peu désespérée: impossible de connaître la date exacte de l’inauguration. Tout ce que je sais est indiqué sur le site web: «Le légendaire intérieur de Serge Gainsbourg, au 5 bis rue de Verneuil, est accompagné en face, au 14 rue de Verneuil, d’un musée, d’une librairie-boutique et du Gainsbarre: un espace hybride qui accueille un café en journée et un piano-bar de nuit. Ensemble ils forment la Maison Gainsbourg, première institution culturelle dédiée à cet auteur-compositeur-interprète devenu culte.»
En m’approchant du Centre Pompidou, j’ai presque l’impression d’aller vers un mirage. Je ne peux pas encore entrer chez lui, mais ce sont de petits bouts de lui qui m’attendent.
Serge Gainsbourg – Le mot exact propose une incursion dans l’univers créatif de l’homme à la tête de chou. La première salle nous invite à découvrir une partie de sa bibliothèque. Peu de surprises pour les fans en apercevant Rimbaud, Baudelaire et Nabokov. Je connaissais moins son amour pour Senghor. Et impossible de ne pas sourire en découvrant un livre d’horoscope et Maigrir par la méthode des basses calories!
L’entendre parler de ses projets dans les différents extraits présentés ici et là m’émeut particulièrement. Voir ses manuscrits et différentes notes à propos de la création de ses chansons aussi.
Après deux bonnes heures à flâner dans l’expo, je marche jusqu’au 5 bis rue de Verneuil, où a vécu l’artiste de 1969 à 1991. Je n’étais pas passée par ici depuis quelques années. La première fois, c’était en 2010, tout juste après la sortie du délicieux film Gainsbourg, vie héroïque, de Joann Sfar. Après avoir croqué la façade sous différents angles, j’ai voulu découvrir différents lieux aperçus dans le film. D’ailleurs, avis aux intéressés: les détails de ce parcours sont toujours disponibles sur le site de la mairie de Paris.
Je ne sais pas trop ce que j’espérais. Que Charlotte passe dans le coin par hasard et m’ouvre toutes grandes les portes de ce lieu gardé si longtemps privé? À part de nouvelles portes exemptes de graffitis, rien ne laisse présager qu’un musée se cache derrière les façades constamment couvertes de messages et d’œuvres plus ou moins réussies. N’empêche, m’approcher du monde de Gainsbourg me fait toujours le plus grand bien. Comme écouter certaines de ses chansons en boucle quand j’arpente les rues de Paris.
P.S. : Si, comme moi, vous a-do-rez les pâtisseries françaises, il faut absolument vous abonner aux vidéos du chef pâtissier Cédric Grolet sur Instagram ou TikTok. (Merci à l’amie Cath, qui m’en a parlé!)
Merci à Air France, qui propose des vols Montréal-Paris quotidiennement.