Plein air d’hiver en Mauricie et au Manitoba
À première vue, seuls le froid et la neige semblent rapprocher la Mauricie du Manitoba et les abords du Saint-Maurice de la rivière Rouge, à Winnipeg. Mais quand on aime le plein air, c’est partout qu’on peut le pratiquer, en forêt comme en milieu urbain!
En crampons, raquettes ou ski de fond dans le parc national de la Mauricie
Les journées d’hiver varient selon la météo et c’est notre façon de faire des activités en extérieur qu’il faut adapter, d’où l’intérêt d’en pratiquer plusieurs et de faire son choix en fonction des aléas climatiques. Tel fut mon cas dans la première quinzaine de janvier quand j’ai dû remplacer deux journées de ski alpin dans les Cantons-de-l’Est par deux jours de marche avec crampons en Mauricie.
En Mauricie, j’ai voulu redécouvrir le parc national en hiver après l’avoir sillonné l’automne dernier. Rien de mieux, à cet égard, que de demeurer au cœur du parc. Mon choix s’était porté pour deux nuits sur une tente oTENTik du secteur Rivière-à-la-Pêche, aménagé en «village» de 13 tentes tout confort, avec poêle à bois, matelas et barbecue.
De ce port d’attache, on peut facilement explorer ce secteur accessible par Saint-Jean-des-Piles, au bord du majestueux Saint-Maurice. On y compte neuf sentiers hivernaux (pour marche ou raquette) de 2 à 17 km et une douzaine de superbes pistes de ski de fond totalisant plus de 75 km.
La neige était bien au rendez-vous pour notre séjour post-Fêtes, mais tellement tapée que nous avons opté pour la marche sur neige, avec crampons pour certaines sections particulièrement pentues.
Pour une promenade agréable et sans difficulté, le mieux est de partir du premier stationnement après l’entrée du parc pour emprunter une partie du sentier Mékinac, lequel longe le Saint-Maurice sur 2,7 km avec deux points de vue sur la rivière. On aboutit sur une belle passerelle de bois qui court sur l’eau. On peut alors faire demi-tour et emprunter une courte variante pour retourner à son point de départ ou poursuivre sur la Mékinac pour compléter une boucle de 11 km.
De niveau intermédiaire, celle-ci alterne entre bonnes montées et descentes en forêt où les crampons (et les bâtons de marche) sont bien utiles. Elle suit ensuite une piste de ski de fond, pour revenir gentiment au point de départ. Il faut compter au moins quatre heures pour ce grand tour «forestier» où l’eau des rivières n’est jamais très loin, avec un bon dénivelé!
Du centre de services, le sentier des Deux-Criques offre pour sa part un défi de taille dans le nord du secteur, avec une boucle de 17 km qui nécessite au moins sept heures de marche en forêt.
J’aime bien le sentier du Lac-Solitaire, au sud du secteur. Cette boucle de 5,5 km démarre par une bonne et longue montée avant de suivre une crête qui conduit sur les hauteurs du lac Solitaire. On peut redescendre ensuite au bord du plan d’eau et rentrer par une zone hautement forestière. Il est aussi possible de prolonger la sortie par la boucle du Lac-du-Pimbina, de niveau difficile, et qui transite pour sa part par le grand lac aux Chevaux. Il faut alors compter cinq heures minimum pour faire les deux boucles totalisant 13 km.
Bon à savoir:
- Si vous n’avez pas l’équipement nécessaire, sachez qu’on loue crampons, bâtons de marche, raquettes et porte-bébés au centre de services du parc.
- Le parc autorise aussi le camping d’hiver, dans la boucle C de son camping d’été ou dans l’arrière-pays.
- Participez les 11 et 12 février à Grandes-Piles au Festi-Volant, le plus important festival de cerfs-volants au Canada.
À pied, en vélo ou en patin à Winnipeg
Février est un excellent mois pour visiter Winnipeg et pour profiter de plaisirs hivernaux dans la capitale du Manitoba. Du 18 au 26 février, on peut même y participer au Festival du Voyageur, événement incontournable de la francophonie dans l’ouest du Canada.
Cette fête hivernale organisée à Saint-Boniface, à quelques minutes du centre de Winnipeg, célèbre en reconstitutions, activités et spectacles toute l’histoire des francophones, des Métis et des Premières Nations du Manitoba, et ce, dans l’enceinte ou autour du site patrimonial du Fort Gibraltar, reconstruction d’un fort de 1815, à l’époque de la traite des fourrures.
Dans le cadre du festival, on peut participer au parc du Voyageur à une activité gratuite en raquettes à babiche depuis le Fort Gibraltar jusqu’au bord de la rivière Rouge, avec un guide qui vous parlera de l’importance historique et culturelle de la raquette dans la culture canadienne.
Une douzaine de parcs de Winnipeg offrent par ailleurs de formidables occasions de se délier les jambes en hiver. Tel est le cas, pour la marche, de la promenade Assiniboine et de la grande forêt du même nom. Des pistes de ski de fond damées sont aussi accessibles gratuitement dans six parcs de la ville.
L’autre incontournable de l’hiver à Winnipeg est le quartier de La Fourche, à la confluence des rivières Rouge et Assiniboine. Bien connu des peuples autochtones depuis des millénaires, il est aujourd’hui un lieu de rencontre très fréquenté avec son marché et ses restaurants, mais aussi ses activités de plein air!
Le sentier d’hiver des rivières Rouge et Assiniboine est long de 8,5 km et s’emprunte à pied, en patins, à vélo, en trottinette et à vélo. C’est l’une des plus longues patinoires naturelles au monde. On peut louer des patins au Marché de La Fourche, de même que des vélos à glace et des trottinettes sur patins avant de se lancer sur la patinoire. Le sentier d’hiver est agrémenté de stations chauffées. Elles prennent la forme d’installations passablement fantaisistes, créées année après année par des architectes et designers de renom, comme la Stackhouse, toute en blocs de glace d’Anish Kapoor, ou Five-Hole, genre d’igloo intergalactique imaginé par Frank Gehry.