La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Voyager en 2022: enfin une vraie reprise?

Les assouplissements tant attendus par les voyageurs et l’industrie touristique sont enfin réalité! À compter du 28 février, il ne sera plus nécessaire pour les personnes entièrement vaccinées d’effectuer un test PCR avant de revenir au Canada. Toutefois, il leur faudra tout de même présenter une preuve de test rapide négatif réalisé avant leur arrivée au pays.



Une fois au pays, les voyageurs n’auront pas non plus à se soumettre à un autre test PCR, à moins que le hasard en ait décidé autrement. «Nous retournons aux tests aléatoires qui étaient en place avant la vague Omicron, a confirmé le ministre fédéral de la Santé Jean-Yves Duclos lors d’une conférence de presse le 15 février. De plus, les voyageurs entièrement vaccinés qui sont choisis en vertu de ce régime aléatoire – et c’est peut-être plus important – n’auront plus à se mettre en quarantaine en attendant.»

Le niveau de sécurité passera également du niveau 3 au niveau 2 dès le 28 février. «Le gouvernement ne recommande plus d’éviter tout voyage non essentiel», a dit le ministre Duclos. Concrètement, le niveau 2 incite les voyageurs à faire preuve de prudence. Le gouvernement les invite par ailleurs à s’informer à l’avance des conditions dans lesquelles ils pourraient se retrouver sur place et sur les conditions de retour.

Les restrictions pour les enfants de moins de 12 ans qui ne sont pas encore entièrement vaccinés et qui voyagent avec des parents qui le sont seront aussi levées à la même date. Il ne sera plus nécessaire d’effectuer une quarantaine avant de retourner à l’école ou à la garderie. «Voyager ne vient pas sans risque», a néanmoins rappelé le ministre Duclos, insistant sur l’importance de faire attention sur place et au retour pour protéger les autres et soi-même.

Autre nouvelle qui fera plaisir aux résidents des régions loin des grands centres: les avions en provenance de l’étranger seront de nouveaux autorisés à atterrir dans les aéroports qui en ont la capacité. Au début de la pandémie, seules les villes de Montréal, Toronto, Vancouver et Calgary pouvaient accueillir des vols internationaux. D’autres se sont ajoutées au cours des derniers mois, pour un total de dix.

«Voyager ne vient pas sans risque», a rappelé le ministre Duclos, insistant sur l’importance de faire attention sur place et au retour pour protéger les autres et soi-même. Photo: Rebe Adelaida Zun, Unsplash

Prêt à repartir?

Au cours des derniers mois, on a autant parlé de ces voyageurs qui souhaitent rattraper le temps «perdu» à la vitesse grand V (le fameux «revenge travel») que de ceux qui, à l’opposé, souhaitent voyager moins souvent, mais plus longtemps, et pratiquer un tourisme plus responsable et conscient. Leur point commun: le désir de repartir, plus grand que jamais.

Après une éclaircie qui laissait entrevoir une reprise du tourisme – on se rappelle qu’il a même été possible pendant quelques semaines d’aller aux États-Unis sans devoir montrer un test PCR négatif au retour lors d’un séjour de moins de 72 heures –, Omicron a couvert l’horizon d’une nouvelle couche de brouillard. Le gouvernement canadien a alors réinstauré son avertissement d’éviter tout voyage non essentiel à la mi-décembre, ainsi que l’obligation de passer un test PCR à l’arrivée au Canada, en plus de celui à destination dans les 72 heures avant le retour. Pour bien des voyageurs, canadiens comme internationaux, l’attente du résultat de ce deuxième test constituait un irritant majeur, puisqu’il pouvait parvenir jusqu’à une semaine plus tard. Entre-temps, tous devaient s’isoler.

Dans une lettre publiée à l’intention du premier ministre du Canada le 14 février, la Table ronde canadienne du voyage et du tourisme réclamait la fin des restrictions en vigueur pour les voyageurs, dont les tests PCR. «Depuis le début de la pandémie, seulement 1% de tous les cas positifs de COVID-19 au Canada ont été liés à des voyages. De plus, tout au long de la dernière vague d’infections, le taux de tests positifs dans la population en générale (sic) a atteint dix fois celui qui a été observé à nos frontières», ont plaidé ses 32 signataires.

Depuis le début de la pandémie, seulement 1% de tous les cas positifs de COVID-19 au Canada ont été liés à des voyages. Photo: Patrick Baum, Unsplash

Soupir de soulagement

Il fallait être franchement très motivé pour voyager depuis la mi-décembre. Si suivre l’actualité assidument et s’assurer d’être à jour quant aux exigences d’entrée resteront nécessaire, les assouplissements annoncés simplifieront un peu le retour.

Partout, les règles ont évolué au fil du temps. En septembre dernier, entre le moment où je me suis procuré des billets d’avion pour prendre part à un colloque en France et le moment du départ, le formulaire pour obtenir le passeport sanitaire français avait été modifié. Même s’il m’avait fallu obtenir un test PCR négatif avant mon départ de Paris, je n’avais alors pas eu à en passer un autre à mon arrivée au Canada ni à m’isoler.

Même avant les annonces du 15 février, de plus en plus de voyageurs semblaient prêts à tout pour voir du pays à nouveau. Selon Radio-Canada, des agences de voyages constatent une augmentation marquée des voyages à l’étranger prévus au mois de mars 2022. Même chose du côté du New York Times, où l’on rapporte que la reprise est bel et bien amorcée. La situation n’est bien sûr pas comparable à l’année dernière, alors que la vaccination n’était pas encore amorcée.

À Radio-Canada, la porte-parole de Flight Centre Canada, Allison Wallace, a confié que les réservations de voyage à cette agence ont augmenté de plus de 700% en mars 2022 comparativement au mois de mars 2021. Parions que les réservations vont exploser au cours des prochaines heures et que les prix… vont s’envoler!

Alors, on va où?

Même avant les annonces du 15 février, de plus en plus de voyageurs semblaient prêts à tout pour voir du pays à nouveau. Photo: Angel Silva, Unsplash

Pratico-pratique:

  • À consulter: Voyage.gc.ca. Une section est consacrée à la COVID-19.
  • Pour un résumé des exigences, cette carte de l’IATA est très pratique: https://www.iatatravelcentre.com/world.php
  • Pour s’assurer de ne rien oublier et d’avoir les dernières informations en main, il est nécessaire de consulter aussi les sites gouvernementaux des destinations où l’on souhaite de rendre. Lisez aussi attentivement les directives émises par votre compagnie aérienne.