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Trek Rose Trip: 3 jours dans le désert

Ça ressemble à quoi, marcher 20 kilomètres par jour dans le désert du Sahara? Notre journaliste saveurs, Véronique Leduc, a complété les trois jours d’aventure de la première édition du Trek Rose Trip. Compte-rendu en direct du Maroc.

Enfin! Après des mois de préparation, une escale en Turquie, deux nuits à Casablanca et 12 heures d’autobus, nous apercevons au loin, tel un mirage en plein cœur du désert, le bivouac du Trek Rose Trip.

Le bivouac du Trek Rose Trip. Photo: Véronique Leduc
Le bivouac du Trek Rose Trip. Photo: Véronique Leduc

Des musiciens berbères accueillent la centaine de Québécoises qui descendent des autobus et les organisateurs souhaitent gaiement la bienvenue. Tout de suite, on guide les équipes de trois vers la tente qui sera leur maison pour les quatre nuits à venir et dans laquelle se trouvent des matelas épais et des couvertures chaudes. Nous sommes surprises par la grandeur de ces dernières et par le «confort» des salles de bain: en plein désert, nous avons droit à des lavabos, de «vraies» toilettes et de l’eau chaude!

On nous laisse nous installer – certaines équipes prennent même le temps de décorer leur tente aux couleurs de leurs commanditaires –, puis on nous convoque au milieu du bivouac, dans le bel espace commun recouvert de dizaines de tapis colorés. La fébrilité des participantes est palpable.

C’est Désertours, un organisateur français d’événements d’aventures, aussi derrière le réputé Trophée Rose des Sables (fait en 4x4), qui a eu l’idée de ce nouveau trek sportif et féminin. «Nous avions envie de donner la chance de vivre le désert de façon méditative», explique devant les quelque 280 femmes participantes – presque autant de Québécoises que de Françaises – Géraldine Rey, de Désertours. Les organisateurs précisent quelques règles de sécurité et annoncent le déroulement de la journée du lendemain.

Puis les participantes se régalent d’un couscous aux légumes et de clémentines, font connaissance autour d’un grand feu et se couchent tôt afin d’être en forme pour le premier jour de ce grand défi.

Dans ma tente, mes coéquipières et moi sommes fatiguées, mais excitées. Nous nous demandons à quel point il sera possible de nous orienter dans le désert et nous avons de la difficulté à imaginer quel sera le niveau de difficulté physique du défi. Nous saurons bien assez vite.

Les femmes sont rassemblées pour la réunion d'avant départ. Photo: Véronique Leduc
Les participantes de la première édition du Trek Rose Trip rassemblées pour la réunion d'avant départ. Photo: Véronique Leduc

Jour 1

Ce matin, après un déjeuner et des étirements dirigés dans le vaste espace commun, voilà toutes les équipes, à cinq minutes d’intervalle, sur la ligne de départ du trek.

Dans les kiosques près de la ligne de départ, on nous remet un outil qui calculera nos distances avec précision, un roadbook qui nous donnera les directives à suivre entre chaque balise, un repas à faire chauffer pour le midi et des bouteilles d’eau.

Jour 1, à quelques minutes du départ. Photo: Véronique Leduc
Jour 1, à quelques minutes du départ.

Le trek comporte trois boucles différentes à compléter – une par jour –, en parcourant chaque fois le moins de kilomètres possible. Nous ne sommes pas face à un défi de rapidité, mais bien face à un défi d’orientation. L’important, c’est de ne pas se tromper de direction et de tenter de prendre les chemins les plus directs.

Le Trek Rose Trip est un défi d'orientation. Photo: Véronique Leduc
Le Trek Rose Trip est un défi d'orientation. Photo: Véronique Leduc

Les équipes sont divisées en trois groupes, de telle sorte qu’à la fin du défi, toutes les équipes auront complété chacune des trois boucles. Quand vient le temps de partir, il nous semble donc qu’il y a des équipes dans toutes les directions… Impossible de se fier aux autres pour se diriger.

Ça nous prend une éternité pour trouver la bonne direction à prendre à l’aide du cap de 73 que le roadbook nous dit de suivre. Nous ne sommes pas certaines de notre façon de faire, par manque de pratique, certainement. Mais il faut y aller!

Quelque 500 mètres plus loin, nous sommes déstabilisées par la première falaise que nous rencontrons. Par quel côté devrions-nous la contourner pour ne pas perdre le cap?

Mais déjà, après deux ou trois heures, nous maîtrisons plus facilement les outils. Dans mon équipe, pour cette première journée, Sarah s’occupe de la boussole, Ariane surveille nos distances et je lis les directives de notre carnet de route, qui nous mènent d’une balise à l’autre.

L'équipe des Panthères roses. Photo: Sandrine Dahan
L'équipe des Panthères roses. Photo: Sandrine Dahan

En début d’après-midi, alors que nous suivons plus facilement les indications, nous nous permettons de profiter des paysages, magnifiques, et différents à chaque étape. Lors de cette première journée, nous débutons par de hautes dunes, traversons un champ parsemé d’arbustes rabougris, marchons longtemps dans une plaine aride, et rencontrons quelques Berbères et leurs dromadaires. Le trajet se termine par une montée et par une marche finale sur une crête qui offre une vue à couper le souffle sur l’immensité du désert magnifié d’une lumière de fin de journée et… sur le bivouac, qu’on aperçoit au loin. Nous y voilà! En 8 heures, malgré quelques coups de fatigue, nous avons parcouru assez aisément 19,27 kilomètres dans le Sahara!

Au bivouac, la douche est bonne, le thé à la menthe est ravigotant, le grand feu réchauffe et la musique de Tal, une chanteuse israélienne invitée, en fait pleurer plus d’une. Il faut dire que pour plusieurs, ce grand défi revêt une signification particulière. Pour une, le voyage vient clore un divorce difficile, pour une autre, c’est une façon de se prouver qu’elle peut terminer quelque chose par elle-même, pour une autre encore, c’est une renaissance après une opération au cœur ou la perte récente d’un être cher…

Quelques équipes qui se sont perdues en route arrivent au bivouac des heures plus tard, à la noirceur. Elles sont accueillies par un tonnerre d’applaudissements et d’encouragements.

Coucher de soleil sur les tentes des participantes. Photo: Véronique Leduc
Coucher de soleil sur les tentes des participantes. Photo: Véronique Leduc

Jour 2

Nous nous levons ce matin moins courbaturées et en meilleure forme que ce à quoi nous nous attendions. C’est parfait, parce qu’encore aujourd’hui, une bonne marche nous attend!

Jour 2, Sarah, Véronique et Ariane, prêtes à reprendre la route.
Jour 2, Sarah, Véronique et Ariane, prêtes à reprendre la route.

Les premiers kilomètres de la boucle 2, que nous devons affronter aujourd’hui, donnent le ton. Cette boucle, c’est celle qui se fait carrément dans le sable et qui se termine par sept kilomètres de traversée de hautes dunes.

Lors de cette deuxième journée, certaines femmes commencent à ressentir des malaises: maux de ventre ou de tête, douleurs au dos ou aux jambes, mais surtout, une bonne partie souffre d’ampoules importantes aux pieds. Heureusement, je suis encore épargnée. Les médecins et les podologues de l’organisation attendent les filles aux deux postes de contrôle de la journée pour les soigner.

L'équipe des Panthères roses dans le désert. Photo: Désertours
L'équipe des Panthères roses dans le désert. Photo: Désertours

En fin d’avant-midi, nous commençons à manquer d’énergie, et le soleil tape. Nous cherchons un endroit à l’ombre, mais il n’y a rien. Nous voyons au loin un abri de bois que nous décidons d’atteindre. Assises par terre à l’ombre, en mangeant devant d’immenses dunes, nous nous disons que nous avons trouvé la plus belle terrasse du monde!

Puis arrivent, en fin de journée, ces fameuses dunes qu’il faut traverser. Nos pieds glissent à la montée et à la descente. Heureusement que nous avons nos bâtons de marche! À chaque sommet, nous voyons les dunes qui s’étendent à perte de vue telles des vagues. Nous sommes fatiguées, mais chaque fois, ça nous fait éclater de rire de penser qu’il nous reste tout ça à parcourir. Au moins, le décor est si majestueux qu’il nous fait oublier l’effort à fournir.

Jour 2, devant nous, des dunes à perte de vue. Photo: Véronique Leduc
Jour 2, devant nous, des dunes à perte de vue. Photo: Véronique Leduc

Nous atteignons enfin le bivouac autour de 18 h, fières de nous. Distance du jour: 18,17 kilomètres.

Jour 3

C’est le troisième jour de trek, et étrangement, je suis encore motivée à partir ce matin. Il faut croire qu’on prend goût à la marche dans les grands espaces.

Pour cette dernière journée, nous affrontons la boucle 1, qu’on dit plus longue, mais moins difficile que les deux autres. Il y a d’abord les hautes montagnes rocheuses, puis un haut sommet qui offre une vue splendide. Nous redescendons ensuite pour traverser une longue plaine avant de prendre le lunch avec plusieurs autres filles sous un arbre. Après trois jours, nous avons compris que quand il y a de l’ombre, il faut en profiter.

Il fait très chaud en après-midi et le vent du matin est tombé. Plusieurs ont des maux de ventre, certainement exacerbés par la chaleur. Il ne faut surtout pas oublier de s’hydrater. Et dans le désert, on va à la toilette comme on peut, quand on trouve un arbuste assez haut pour se cacher.

Jour 3, ascension d'une dune. Photo: Véronique Leduc
Jour 3, ascension d'une dune. Photo: Véronique Leduc

Les derniers kilomètres du trek sont ardus. L’accumulation de fatigue des trois derniers jours affecte les troupes: plusieurs filles claudiquent et le rythme est plus lent. Mais toutes les équipes, quand elles se croisent, s’encouragent. Finalement, au loin, nous apercevons le bivouac. Encore deux kilomètres, et nous y sommes.

À la ligne d’arrivée, nous n’en revenons pas d’avoir terminé. Au total, nous aurons parcouru 58 kilomètres en trois jours, à des températures très élevées sur des sols parfois difficiles, à l’aide de notre boussole seulement.

Victoire sur la dernière dune du trek
Victoire sur la dernière dune du trek

Au fil d’arrivée, l’ambiance est joyeuse. Les femmes sont fatiguées, ont les pieds meurtris, mais sont heureuses d’avoir terminé. Certaines arrivent émotives et se serrent dans leurs bras.

Ce soir, enfin, parce que nous sommes arrivées plus tôt, nous mettons notre nom sur une liste d’attente et nous avons droit à un massage de 15 minutes. C’est magique!

Après nous avoir présenté les vidéos filmées pendant les journées du trek, des feux d’artifice sont lancés pour célébrer la fin de ce grand défi. Ce soir, autour des tables, il y a beaucoup de fous rires.

Au-delà de l’aspect sportif du défi et des paysages, quoique inoubliables, c’est certainement ce que je retiendrai de cette expérience grandiose et marquante: la complicité et l’entraide entre les participantes. J’ai vu des femmes, même fatiguées, même blessées, qui ne se connaissaient pas s’encourager, se partager l’eau, s’offrir des collations et tendre la main vers celles qui n’arrivaient plus à avancer pour les aider, elles aussi, à atteindre le sommet.

*
Les femmes du Trip Rose Trek ont amassé des fonds pour deux causes: Le Cancer du Sein, Parlons-en et l’association Enfants du Désert. Grâce à l’argent amassé, les participantes ont pu offrir 75 chèvres à 35 femmes d’un petit village du désert afin qu’elles puissent acquérir leur indépendance financière.

Ce voyage a été possible grâce à l’invitation de Désertours et à Turkish Airlines, qui a transporté l’équipe des Panthères roses jusqu’au Maroc.

25 photos de la Seconde Guerre mondiale

Pour marquer le jour du Souvenir, en mémoire de tous ceux et celles qui sont tombés au combat, voici une sélection de photos de la Seconde Guerre mondiale.

Plus d’un million de Canadiens ont servi pendant les six années de la guerre et 45 000 d’entre eux ont perdu la vie, en plus de 54 000 blessés.

À voir aussi:

1- Paul Sauvé, futur Premier ministre du Québec, était major au sein des Fusiliers Mont-Royal pendant la Seconde Guerre mondiale

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

2- Paul Sauvé à vélo

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

3- Paul Sauvé et un camarade devant des camions militaires. Campagne de Normandie, 1944

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

4- Militaires

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

5- Champ de bataille

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

6- Paul Sauvé avec deux camarades de combat. Campagne de Normandie, 1944

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

7- Paul Sauvé conduisant une chenillette. Campagne de Normandie, 1944

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

8- Paul Sauvé, futur Premier ministre du Québec, était major au sein des Fusiliers Mont-Royal pendant la Seconde Guerre mondiale

Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ
Photo: Fonds Paul Sauvé - BAnQ

9- Groupe des Victoria Rifles, canal de Lachine, Montréal, 1939

Photo: © Musée McCord
Photo: © Musée McCord

10- Le tireur d’élite Arthur Godin, du Régiment de la Chaudière, en position de tir à l’intérieur d’un édifice à Zutphen, Pays-Bas, 7 avril 1945

Photo: Lieut. Donald I. Grant. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Donald I. Grant. Bibliothèque et Archives Canada

11- Le soldat K. O. Earl, du régiment de Perth, se reposant dans la forêt au nord d’Arnhem, Pays-Bas, 15 avril 1945

Photo:  Capt. Jack H. Smith. Bibliothèque et Archives Canada
Photo:  Capt. Jack H. Smith. Bibliothèque et Archives Canada

12- Soldats d’infanterie du Régiment de la Chaudière en patrouille hivernale, vêtus d’habits de camouflage de conception britannique, Pays-Bas, 24 janvier 1945

Photo: Lieut. Barney J. Gloster. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Barney J. Gloster. Bibliothèque et Archives Canada

13- Membres de l’équipe 3-1 de la Première Force de Service spécial dans une fosse à mortier M-2 60 mm, tête de pont (zone sécurisée) d’Anzio (Italie) en 1944. La Première Force de Service spécial, surnommée la Brigade du diable, était un commando formé de soldats canadiens et américains. En 1943-1944, la Force participa à d’importantes missions de combat en Italie et dans le sud de la France. Elle avait la réputation de toujours atteindre ses objectifs.

Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada

14- Membres de l’équipe 6-2 de la Première Force de Service spécial effectuant une patrouille, tête de pont d’Anzio en Italie

Photo : Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada
Photo : Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada

15- Membres de la Première Force de Service spécial montant à bord d’un avion Douglas C-47 pour s’entraîner au saut en parachute, Fort William Henry Harrison, Helena, Montana (États-Unis), 1942

Photo: Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Bibliothèque et Archives Canada

16- Membres de la Première Force de Service spécial avec une mitrailleuse légère Browning, tête de pont  d’Anzio, Italie

Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada

17- Membres de la Première Force de Service spécial attendant leur évacuation pour raisons médicales près de Venafro, Italie

Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada

18- Membres de la Première Force de Service spécial, tête de pont d’Anzio, Italie

Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. C.E. Nye. Bibliothèque et Archives Canada

19- Membres de l’infanterie légère Royal Hamilton sur un char d’assaut Sherman de l’escadron B du régiment Fort Garry Horse, près d’Assen, Pays-Bas, 13 avril 1945

Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada

20- La fanfare et le corps de cornemuse du Service féminin de l’Armée canadienne se préparant à participer au défilé anniversaire du Service, près d’Apeldoorn, Pays-Bas, 13 août 1945

Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada

21- Le lieutenant W. J. Trump et le soldat W. H. G. Ritchie, du régiment Fort Garry Horse, offrant de la gomme à mâcher à un enfant hollandais après la libération de Rijssen, Pays-Bas, 9 avril 1945

Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada

22- Le soldat C. Borgfelt, du régiment Fort Garry Horse, montre des photos de son pays à une Hollandaise, Goes, Pays-Bas, 1er novembre 1944

Photo: Lieut. Dan Guravich, Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich, Bibliothèque et Archives Canada

23- Enfants hollandais portant des chapeaux et des rubans de papier orange pour célébrer la libération de Goes par la 2e Division d’infanterie canadienne, Pays-Bas, 30 octobre 1944

Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada

24- Enfants hollandais sur un char d’assaut Sherman du régiment Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians), Harderwijk, Pays-Bas, 19 avril 1945

Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Lieut. Dan Guravich. Bibliothèque et Archives Canada

25- Camions chargés de réfugiés avec leurs vélos, arrivant à Nimègue après avoir été évacués du sud d’Arnhem, Pays-Bas, 20 novembre 1944

Photo: Capt. Frank L. Duberville. Bibliothèque et Archives Canada
Photo: Capt. Frank L. Duberville. Bibliothèque et Archives Canada

Bernard Landry (1937-2018): un bâtisseur du Québec moderne

Le décès de l’ex-premier ministre du Québec Bernard Landry, mardi, à l’âge de 81 ans, est l’occasion de faire le point sur sa remarquable contribution au développement du Québec depuis les années 1960.

Son idéal: la souveraineté du Québec. Un rêve qui ne s’est jamais réalisé de son vivant.

Il a été actif pendant près de 60 ans, de ses débuts dans les associations étudiantes, au commencement des années 1960, jusqu’à ses récentes apparitions publiques cet été pour des concerts et événements culturels. Bernard Landry a été vice-premier ministre du Québec de 1994 à 2001 et ministre dans les gouvernements de René Lévesque, de 1976 à 1985. Il a également été vice-président du Parti québécois de 1989 à 1994.

On le savait malade depuis des années (troubles pulmonaires), mais Bernard Landry avait à peine réduit son rythme dans les dernières années, acceptant presque toutes les invitations qui lui parvenaient. C’était sa marque de commerce depuis le début de sa vie. Un homme d’action au cœur des gens et des événements.

Photo: Alexandre Demers, Flickr
Bernard Landry lors d'une conférence en 2006. Photo: Alexandre Demers, Flickr

Né en 1937 à Saint-Jacques de Montcalm, au nord de Joliette, Bernard Landry a été de toutes les luttes étudiantes des années 1960, en particulier pour la défense du français au Québec. En 1962, il avait combattu le président du Canadien National d’alors, Donald Gordon, qui affirmait que l’absence de francophones dans les rangs de la haute direction était liée au manque de compétence. Ce genre de débat n’a plus sa place au Québec et, depuis, les francophones sont bel et bien aux commandes de leur économie.

Bernard Landry a eu Pierre Elliot Trudeau comme professeur et a fait des études classiques, d’où sa connaissance fine du latin. Il a également étudié à Paris, à l’Institut d’études politiques, de 1965 à 1967. Bernard Landry avait une tête bien faite et un grand réseau de contacts en France. Il était cultivé, éduqué et maîtrisait également l’anglais et l’espagnol. Un véritable citoyen du monde. Durant la Révolution tranquille (1960-1966), il a participé activement aux grands débats. Avocat de formation, Bernard Landry a été de tous les combats.

J’ai couvert Bernard Landry à l’Assemblée nationale de 1990 à 2002, pour CTV National News et l’agence de presse Reuters. Il était toujours disponible, cordial et respectueux. Ma première interview avec lui date de 1989 alors que je rédigeais un essai sur la Révolution tranquille dans le cadre de mes études en journalisme à l’Université Laval. Il avait passé près de 90 minutes avec moi, un jeune étudiant inconnu de Québec, pour parler de sa passion: le Québec. Ce que je retiens de lui est une disponibilité et une accessibilité hors du commun. Il acceptait même de se déplacer à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, ou ailleurs, pour participer à des débats politiques dans des médias communautaires. Il acceptait toutes les invitations.

Bernard Landry était un infatigable indépendantiste, étant activement pédagogue pour cette cause. Il a été très actif lors des référendums de 1980 et de 1995. C’était un vrai patriote. Il a d’ailleurs fait changer le nom de la fête de Dollard (fête de la Reine) au début des années 2000 pour celui de Journée nationale des patriotes.

Je me rappelle qu’en septembre 1994, juste après l’élection du PQ, le cabinet de M. Landry (alors ministre des Finances et vice-premier ministre) m’avait approché pour que je devienne son attaché de presse. Avec le recul, je me rends compte que j’ai bien fait de ne pas accepter l’offre étant donné que je n’avais que 24 ans et pas assez d’expérience. M. Landry aimait travailler avec les jeunes. C’était une de ses forces, je crois.

Ce que je retiens de l’héritage de Bernard Landry? Il faisait passer la patrie avant le parti et il n’est pas allé en politique pour s’enrichir financièrement. Il y était pour le service public et le sens du devoir. En ce sens, c’était un homme d’État.

Avec ses livres blancs sur l’économie du Québec et sa passion pour l’économie, le libre-échange (c’est lui qui a aidé à la promotion du libre-échange avec les États-Unis en 1988 et 1989) et les finances publiques, Bernard Landry a été un grand vulgarisateur et pédagogue. Sans lui, le premier ministre canadien Brian Mulroney n’aurait pas pu aller de l’avant avec le projet de libre commerce avec les États-Unis. L’appui du Québec a été vital.

Il a contribué de façon spectaculaire au développement du Québec avec des projets phare comme la Paix des braves avec les communautés autochtones (2001), le blocage de l’achat de Vidéotron par Rogers en 2000 (avec l’aide de la Caisse de dépôt et placement) et la mise sur pied de la Cité du multimédia à Québec et Montréal, grâce à de généreux crédits d’impôt, qui fait du Québec, en 2018, la plaque tournante mondiale en matière de jeux vidéo. M. Landry était un visionnaire.

Ses principaux regrets? Ne pas avoir réussi à faire du Québec un pays et son départ précipité à la tête du PQ, à l’été 2005, après un vote de confiance pourtant remporté avec 76% d’appuis. Cela, il l’a toujours amèrement regretté.

Les funérailles d’État de l’ex-premier ministre auront lieu le mardi 13 novembre à la basilique Notre-Dame de Montréal. Une chapelle ardente se tiendra à l’Assemblée nationale le samedi 10 novembre, et à Montréal, le lundi 12 novembre.

Voyage en Italie en photochrome vers 1900

Après un voyage à Paris, à Londres, au Canada et au Québec vers 1900, voici les splendeurs de l’Italie en photochrome.

Cet effet à mi-chemin entre la photo et la peinture est créé à partir d’un film négatif ensuite colorisé.

1- Temple de Saturne et Arc de Septime Sévère, Rome, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

2- Le Capitole, Rome, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

3- Piazza Navona, Rome, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

4- Intérieur du Colisée, Rome, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

5- La Loge des Lanciers, Florence, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

6- Le baptistère, Florence, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

7- Concert sur la place Saint-Marc, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

8- Église Saint-Marc, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

9- L’horloge, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

10- Monument de Victor Emmanuel, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

11- San Giorgio du palais des Doges au clair de lune, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

12- Grand Canal au clair de lune, Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

13- Santa Maria della Salute de Venise, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

14- Vésuve, Pompéi, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

15- Bellagio, lac de Côme, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

16- Amalfi, des Capuccini, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

17- Campione d’Italia, Lac de Lugano, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

18- Capri, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

19- Arco, lac de Garde, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

20- Vue générale de Limone, lac de Garde, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

21- Piazza dell'Annunziata, Gênes, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

22- Via Roma, Gênes, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

23- Nervi, Gênes, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

24- Isola Bella au clair de lune, lac Majeur, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

25- Isola Pallanza, lac Majeur, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

26- Maison de Victor Emmanuel, Milan, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

27- Place des martyrs, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

28- Via Roma, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

29- Rue Partenope, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
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30- Rues étroites, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
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31- Piazzetta Monteoliveto, Naples, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
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32- Mt. Rosa, Gressoney, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

33- Sorrento, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

34- Piazza delle Erbe, Vérone, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

35- Meta, entre 1890 et 1900

Photo: Bibliothèque du Congrès
Photo: Bibliothèque du Congrès

La force tranquille de Manon Asselin

L’architecture n’est pas un sujet de prédilection au Québec. Pour compenser (un peu), Avenues.ca vous invite à découvrir le travail d’architectes méconnus de la province. Aujourd’hui, pleins feux sur Manon Asselin. 

Même s’il y a de plus en plus de femmes qui embrassent la profession d’architecte, peu d’entre elles se retrouvent à la tête d’une firme et encore moins se hissent au panthéon des starchitectes. Celles-ci travaillent trop souvent dans l’ombre. Pour preuve, on ne compte que trois femmes parmi les lauréats du prix Pritzker (l’équivalent du prix Nobel pour l’architecture) depuis 1979 et la première l’a reçu… en 2004. 

Dans ce milieu encore trop fermé aux femmes, Manon Asselin se démarque. La Québécoise dirige depuis 1997 l’atelier TAG, qu’elle a fondé avec son partenaire Katsuhiro Yamazaki, en plus d’enseigner à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Depuis, la firme a reçu de nombreuses récompenses, dont des médailles du gouverneur général du Canada en architecture et le prix de Rome professionnel du Conseil des arts du Canada. En 2012, l’Architectural League de New York a également souligné le travail du petit cabinet d’une dizaine de personnes en lui décernant le prix Emerging Voices.

Voici trois projets signés Manon Asselin.

Pavillon pour la Paix du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)

Le plus récent pavillon du MBAM, réalisé par Manon Asselin et Jodoin Lamarre Pratte, est une ode à la simplicité. Formé de deux volumes, le bâtiment de quatre étages se pare de verre, d’aluminium, de béton et de bois. La transparence et la lumière y occupent une place de choix.

L’imposant «escalier-événement» en chêne blanc permet aux visiteurs de déambuler à leur rythme, tout en admirant les vues sur la ville, la montagne et le fleuve. Les concepteurs ont aussi prévu de nombreux espaces de réflexion au sein du musée. L’espace sobre met en valeur les œuvres d’art. Les bâtonnets d’aluminium qui recouvrent l’édifice modulent quant à eux la lumière à l’intérieur. En soirée, le pavillon se transforme en lanterne dans la métropole. Le nouvel ajout du MBAM est probablement l’un des meilleurs legs du 375e anniversaire de Montréal, un leg qui a été non seulement inauguré dans les temps, mais également sans dépassement de coûts.

Le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, vue extérieure. Musée des beaux-arts de Montréal. Photo © Marc Cramer.
Le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, vue extérieure. Musée des beaux-arts de
Montréal. Photo © Marc Cramer.

Théâtre Gilles-Vigneault

Conçu encore une fois en consortium avec Jodoin Lamarre Pratte, le Théâtre Gilles-Vigneault est un nouveau lieu de rassemblement pour les citoyens de Saint-Jérôme. C’est d’abord l’impressionnant plafond en bois du parvis et du foyer principal qui capte le regard. «L’utilisation du bois dans sa structure célèbre le patrimoine naturel de la région par la mise en valeur de l’imposante forêt des Laurentides, un important matériau identitaire du Québec», explique Manon Asselin.

La salle de spectacles de 875 places est chaleureuse grâce à son enveloppe de chêne blanc. La façade vitrée ouvre l’édifice sur la ville, alors que l’aluminium lui donne une touche moderne tout en permettant au bâtiment de se fondre dans le paysage. Les architectes ont aussi intégré plusieurs éléments de développement durable, comme l’utilisation de l’énergie géothermique.

Photo: Adrien Williams, Facebook Jodoin Lamarre Pratte architectes
Photo: Adrien Williams, Facebook Jodoin Lamarre Pratte architectes

Dôme de l’oratoire Saint-Joseph

La dernière phase de rénovation de l’oratoire Saint-Joseph a été confiée à Atelier Tag et à Architecture49 plus tôt cette année. Le concept de Manon Asselin et de James Bridger donnera accès au dôme de la basilique, plus spécifiquement entre les dômes inférieur et supérieur. Les architectes ont imaginé une ascension qui se fera par le biais d’un escalier «assez vertigineux» de plus de 1000 marches.

Un drapé en acier guidera les visiteurs jusqu’au sommet. Ce voile métallique, étalé tout au long du parcours, servira de fil d’Ariane et reliera les différents espaces. «On scénarise et on chorégraphie l’émotion avec un matériau très simple», a résumé Manon Asselin au Devoir. Du lanternon, on aura une vue à 360 degrés sur Montréal. La descente se fera pour sa part en douceur, avec une rampe autour du dôme qui conduira au musée de l’Oratoire. La plus haute fenêtre sur la ville s’annonce comme un pèlerinage qui vaudra le détour (et l’effort).

Photo: Doug and Wolf. Facebook Architecture49 Montréal
Photo: Doug and Wolf. Facebook Architecture49 Montréal