Archives annuelles : 2018

parc

Les parcs régionaux du Québec en mode hivernal

Les parcs régionaux, vous connaissez? Ils sont une race à part et ont le vent dans les voiles. On en compte près d’une cinquantaine, présents dans toutes les régions de la province et tous dédiés aux activités de plein air. Y compris l’hiver! Portrait et activités phares de quelques-uns.

Le vent dans les voiles

Les parcs nationaux du Québec et du Canada sont bien connus des amateurs de plein air, mais les «régionaux» un peu moins. Il faut dire que leur association n’a que quatre ans d’existence. Pourtant, certains étaient déjà en activité depuis des années sans s’appeler ni parc, ni parc régional. Pensez à la Montagne du Diable, à la Forêt Ouareau, à la Vallée Bras-du-Nord... Les randonneurs, les adeptes de vélo de montagne, de ski de fond ou de raquettes les fréquentent assidûment depuis des lustres sans parfois connaître leur histoire.

Ces «espaces naturels à vocation récréative, émanant d’une initiative locale ou régionale» sont pour la plupart nés de la volonté de résidents qui ont mis la main à la pâte pour que ces sites survivent et se développent. Ils ont bien souvent été gérés sous forme de coopératives de solidarité, avec le soutien parfois de municipalités ou de MRC. Le statut de parc régional leur confère désormais une reconnaissance importante, surtout depuis la création d’un regroupement associatif.

Et ils viennent encore de passer à la vitesse supérieure, grâce à une alliance avec l’organisme Aventure Écotourisme Québec. À leur dernier congrès commun, «Plein Air-Nature», le 8 novembre dernier, huit prix d’excellence en plein air ont été décernés, dont un au parc régional de la Montagne du Diable. L’association y a adopté le sigle PaRQ et un logo distinctif, avec le sapin pour emblème. Une démarche d’accréditation de ses membres est aussi entamée afin de s’assurer de la qualité de leurs prestations. Un label nouveau à retenir par le «consommateur» de plein air!

Le logo
Le logo de l'Association des parcs régionaux du Québec.

Où va-t-on cet hiver? 

Si vous avez des fourmis dans les jambes, pensez donc aux parcs régionaux! Nombreux sont ceux qui ont une offre hivernale intéressante. Ils mettent à l’honneur des activités traditionnelles comme le ski de fond et la raquette, mais ont une panoplie plus large à proposer. Voici quelques bons plans à méditer:

Parc régional des Appalaches

Ce parc très étendu n’a pas beaucoup de dénivelé à offrir, mais il est plein de ressources «forestières».

Activités traditionnelles:

  • Raquette
  • Ski de fond
  • Hébergement dans l’un des 13 refuges du parc

Activités originales:

  • Trottinette des neiges tirée par un chien (le vôtre, si vous en avez un). Location de trottinette et harnais sur place; sorties avec guide les 26 janvier, 9 et 23 février
  • Fatbike sur le beau sentier du Défricheur (9 km)
Parc régional des Appalaches. Photo: Facebook Parc régional des Appalaches
Les chiens sont les bienvenus au Parc régional des Appalaches. Photo: Facebook Parc régional des Appalaches

Vallée Bras du Nord

Dans l’arrière-pays de Saint-Raymond-de-Portneuf, ce parc bien montagneux est aussi couru l’hiver que l’été.

Activités traditionnelles:

  • Raquette sur pistes de 7 à 30 km
  • Hébergement en refuges, yourtes et chalets

Activités originales:

  • Fatbike dans le secteur Shannahan
  • Ski hors-piste. Pour s’initier, rien de mieux qu’une journée d’apprentissage des techniques de base, en compagnie d’un pro, comme celle organisée par Éco Plein Air le 19 janvier prochain.
  • Party des randonneurs. Pour célébrer la fin de l’automne et surtout l’arrivée hâtive de l’hiver, rendez-vous le week-end du 7 au 9 décembre à la Villa-Éco du parc. Au programme: randonnées hivernales, coucher en chalet, repas nordique et party!  Réservations auprès d’Éco Plein Air.
Photo: Facebook Vallée Bras-du-Nord
La randonnée en hiver: un plaisir à découvrir. Photo: Facebook Vallée Bras-du-Nord

Parc régional de la Gorge de Coaticook

Un site aussi magnifique en hiver qu’il est impressionnant en été avec ses eaux bouillonnantes.

Activités traditionnelles:

  • Raquette ou marche avec crampons sur des sentiers de 21 km
  • Hébergement en refuges, prêts-à-camper et camping hivernal

Activités originales:

  • Fatbike sur un parcours de 10 km, avec location de vélo sur place
  • Escalade de glace sur parois rocheuses de 25 à 50 mètres de haut
Photo: Facebook Parc de la Gorge de Coaticook
Possibilité de louer un fatbike sur place dans ce parc régional. Photo: Facebook Parc de la Gorge de Coaticook

Parc régional du Mont-Ham

Une belle petite montagne dont on fait le tour ou qu’on grimpe pour la vue unique du sommet.

Activités traditionnelles:

  • Raquette et ski de fond sur 18 km de sentiers
  • Hébergement rustique dans trois refuges et cinq tentes prospecteurs

Activité originale:

  • La montée en raquettes au sommet du mont Ham pour une rando de nuit guidée, les 21 et 22 décembre, 18 et 19 janvier, 15 et 16 février, et 22 et 23 mars.
Photo: Facebook Parc régional du Mont-Ham
Un des hébergements rustiques du Mont-Ham. Photo: Facebook Parc régional du Mont-Ham

Parcs régionaux de la Matawinie

Ce regroupement compte six parcs régionaux, dont ceux des Chutes-Monte-à-Peine-et-des-Dalles, des Chutes-Dorwin, du Lac-Taureau et de la Forêt Ouareau. Ce dernier a plus d’un tour dans son sac, l’hiver venu…

Activités traditionnelles:

  • Raquette et ski de fond sur 35 km de pistes
  • Hébergement en refuges

Nouveauté:

Deux couloirs de glissade sur tube, appréciés autant par les petits que par les grands, dans le secteur du Massif.

Photo: Facebook Parcs régionaux Matawinie - Lanaudière
35 km de pistes vous attendent dans ce parc régional. Photo: Facebook Parcs régionaux Matawinie - Lanaudière

Parc régional de la Rivière du Nord

Coincé entre l’autoroute des Laurentides et la rivière du Nord, ce parc longiligne n’en demeure pas moins intéressant à arpenter à cause de son cadre forestier et de la proximité permanente du cours d’eau gelé.

Activités traditionnelles:

  • Marche sur neige
  • Ski de fond sur 15 km
  • Observation d’oiseaux

Activités originales:

  • Marche
  • Raquette sur le sentier des Arts, un parcours très court (200 mètres) mais agrémenté d’œuvres réalisées à l’aide de bois de rivage et qui évoquent l’histoire du parc.
Photo: Facebook Parc Régional de la Rivière du Nord
Ce sentier est agrémenté d’œuvres réalisées à l’aide de bois de rivage. Photo: Facebook Parc Régional de la Rivière du Nord

Parc régional des Grèves

Un petit secret bien gardé entre Contrecœur et Sorel, géré par une coopérative de solidarité.

Activités traditionnelles:

  • Raquette ou marche sur neige sur 11 km
  • Ski de fond sur 14 km

Activité nouvelle:

Glissade sur tube avec quatre corridors de descente dans le secteur Contrecœur.

Photo: Facebook Parc régional des Grèves
Les glissades sur tube feront la joie des petits et grands. Photo: Facebook Parc régional des Grèves

Groupe de plein air Terrebonne

Sortir de la ville sans en sortir, en transitant par différents parcs semi-urbains, c’est possible à Terrebonne grâce à ce dynamique organisme.

Activités traditionnelles:

  • Marche hivernale
  • Raquette
  • Ski de fond
  • Fatbike sur la TransTerrebonne, un sentier multifonctionnel de près de 20 km.

Dernière heure:

Grande ouverture d’une piste de ski alpin le 1er décembre.

Photo: Facebook Groupe Plein Air Terrebonne / Côte Boisée
Oui, c'est possible de faire du ski alpin à Terrebonne! Photo: Facebook Groupe Plein Air Terrebonne / Côte Boisée

Le retour du bois en architecture

Le futur sentira peut-être le pin. Après avoir été délaissé pendant plusieurs années, principalement au profit du béton, le bois revient en force en architecture. Les innovations récentes en font un choix durable, solide et polyvalent, qui pourrait même répondre au réchauffement climatique.

Quand on pense à la ville de demain, la vision que nous en avons semble souvent sortir tout droit d’un film de science-fiction où les tours en béton font de l’ombre à un univers déjà passablement gris. La réalité pourrait toutefois être toute autre.

Le terme «lamellé-croisé» vous dit-il quelque chose? On doit son invention au professeur d’ingénierie Gerhard Schickhofer, qui a eu l’idée de construire un panneau massif composé de couches de planches croisées à 90 degrés et collées entre elles.

Ce contreplaqué sur les stéroïdes, que l’on appelle communément CLT, s’est bâti une solide réputation parmi les constructeurs. Et pour cause. Il est léger, résistant aux secousses sismiques et au feu (plus encore que l’acier), renouvelable et écologique. Comme il peut être préfabriqué, il accélère également les travaux. Sans oublier qu’il réduit les gaz à effets de serre, contrairement au béton, qui lui, en ajoute.

Voici trois projets pour illustrer cette tendance lourde.

Tour W350

Si tout se déroule selon les plans, Tokyo pourra se targuer d’abriter la plus haute tour en bois du monde. Conçu par la firme Sumitomo Forestry, l’immeuble s’élèvera à 350 mètres au-dessus de la capitale nippone. On retrouvera des logements, un hôtel, des bureaux et des boutiques dans ce gratte-ciel de 70 étages.

La structure sera composée à 90% de bois, alors que le reste sera en acier. L’intérieur sera aussi réalisé en bois. Des terrasses vertes orneront de leur côté la façade jusqu’au sommet. Au total, 185 000 m3 de bois seront requis. Selon la compagnie, l’édifice fixera l’équivalent de 100 000 tonnes de CO2. Le tout pour la coquette somme de près de 7 milliards $ (600 milliards de yens). L’entreprise a encore le temps de peaufiner son œuvre, puisqu’elle souhaite ériger la tour l’année de ses 350 ans… en 2041.

Photo: Sumitomo Forestry Co., Ltd.
Tokyo pourra se targuer d’abriter la plus haute tour en bois du monde... en 2041! Photo: Sumitomo Forestry Co., Ltd.

Longhouse

Le bois peut aussi être un sujet d’étude. Des étudiants de l’Institut technologique du Massachusetts (MIT) ont réalisé un prototype pour démontrer que le bois peut être utilisé même dans les bâtiments de grande envergure.

L’espace de co-travail de 7618 mètres carrés est construit tout en longueur et peut servir pour des cours, des expositions ou des rencontres sociales. La structure se compose d’une série de hautes arches en lamellé-collé, avec un toit pointu. La position des arches, bien réfléchie, renforce la structure de l’immeuble. La conception plissée du toit permet d’accueillir des panneaux solaires et des fenêtres, tant pour le chauffage solaire passif que pour l’éclairage naturel.

https://vimeo.com/275865964

Les montagnes hollandaises

La compétition semble forte en matière de construction en bois. Si le Japon veut ravir le titre de la plus haute tour, les Pays-Bas aimeraient mettre la main sur celui du plus grand bâtiment. Le plat pays devrait compter d’ici quelques années une imposante montagne verte à Veldhoven. Poussé par un grand consortium, le bâtiment abritera plusieurs bureaux et espaces de travail, ainsi que des salles de conférence.

Le complexe de 8175 mètres carrés sera entièrement autonome et travaillera en circuits fermés pour l’eau, l’énergie, les déchets et les matériaux. Le bâtiment sera couvert de végétation, des toits verts au vaste parc qui l’entoure. Le bâtiment pourra en outre évoluer en permanence, grâce à l’implantation des dernières technologies permettant d’accroître l’efficacité du bâtiment. Par exemple, si un nouveau modèle de façade plus performant devient disponible sur le marché, la façade actuelle sera remplacée puis recyclée.

Photo: Studio Marco Vermeulen
Les Pays-Bas aimeraient construire le plus grand bâtiment en bois. Photo: Studio Marco Vermeulen

Et au Québec?

Il faudra patienter avant de voir un immeuble de cette envergure sortir de terre au Québec. Le Code du bâtiment permet seulement de construire des bâtiments de six étages ou moins en bois, mais il est néanmoins possible d’obtenir une autorisation pour construire jusqu’à douze étages.

Ça ne veut pas dire que les immeubles en bois sont absents dans la Belle Province. Dans le quartier Griffintown de Montréal, Arbora pourrait notamment devenir le plus important complexe résidentiel et commercial construit en bois massif CLT au monde. À terme, il comptera plus de 400 unités réparties dans deux immeubles de huit étages.

À voir les projets se multiplier, le bois est promis à un bel avenir.

Photo: Louis Caron, Facebook Arbora Griffintown
Dans Griffintown, à Montréal, Arbora pourrait devenir le plus important complexe résidentiel et commercial construit en bois massif CLT au monde. Photo: Louis Caron, Facebook Arbora Griffintown

Où s’en va la politique culturelle? Entrevue exclusive avec la ministre Nathalie Roy

Assermentée le 18 octobre dernier, la nouvelle ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Langue française, Nathalie Roy, apprivoise ses nouvelles fonctions. Soutenant vouloir consolider ce qui a été amorcé sous les libéraux, elle arrive en poste déterminée à mettre de l’avant les positions caquistes en matière culturelle, comme la valorisation de la lecture à l’école et les sorties scolaires culturelles.

La ministre, qui se dit inspirée entre autres par Louise Beaudoin, dont elle admirait l’absence de langue de bois, et par son mentor, feu Jean Lapierre, doit maintenant se saisir des dossiers, notamment celui de la politique culturelle élaborée par le précédent gouvernement. Une politique saluée et très attendue par le milieu, la précédente remontant à 1992. Que restera-t-il de cette politique? Qu’adviendra-t-il des budgets en culture? Bref, sous le règne caquiste, la culture, qui représente 3,4% du PIB du Québec, aura-t-elle sa place? Entrevue de Claudia Larochelle avec une ministre qui se dit passionnée autant par l’œuvre de Nelly Arcan autant que par les talents de Billie Holiday, Salvador Dali et Quentin Tarantino.

Claudia Larochelle: Nathalie Roy, vous aviez une carrière en journalisme et comme productrice de nouvelles. Pourquoi avoir fait le saut en politique?

Nathalie Roy: C’est une décision qui a germé en moi au cœur du scandale de la corruption dans le milieu de la construction. Je trouvais ça épouvantable. Je voyais les journalistes d’enquête, les collègues qui sortaient des histoires abracadabrantes sur le financement des partis politiques et j’étais indignée. Je me suis dit qu’il fallait aller leur mordre le mollet, et je me suis demandé s’il était possible d’avoir des gens intègres, que ça n’avait aucun sens. C’est comme ça que j’ai eu envie d’être autre chose qu’un témoin (comme journaliste), que j’ai eu envie d’être parmi les acteurs. Le discours de François Legault m’interpelait. Je suis allée consulter feu Jean Lapierre, mon mentor, qui m’a conseillée, comme il l’a fait pour beaucoup d’autres politiciens. Il m’a écrit une lettre de référence qu’il a remise à la CAQ. Je lui dois beaucoup. On connaît la suite.

C.L.: À titre d’ancienne journaliste et de ministre comment voyez-vous l'omniprésence au Québec des géants américains du web, les fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft)?

N.R.: Ces fameux GAFAM  bouleversent notre monde, c'est clair. Au cocktail d'avant gala à l’ADISQ j'ai pu m'entretenir avec le premier ministre Trudeau et mon homologue à Ottawa, Pablo Rodriguez, en leur rappelant que les impacts de ces géants, y compris Netflix, étaient réels pour tout les secteurs de l’industrie culturelle. Comment l’industrie culturelle va-t-elle vivre avec ces monstres du net qui sont là pour durer? Ils ont métamorphosé nos façons de faire et il faut que ce soit équitable pour tous. Il va falloir voir jusqu’où les citoyens et les gouvernements sont prêts à aller, il faut comprendre que ces GAFAM ne paient pas d’impôts au pays, dans certains cas, ils ne paient pas les taxes et le pire, c'est qu'il s'agit d'un problème qu’on a vu venir depuis 15 ans et pour lequel aucun gouvernement n’a eu le courage de faire quelque chose. Je leur ai mentionné que je tenais à protéger notre industrie, que la main leur était tendue. La réalité touche tous nos créateurs et je veux être un acteur positif pour aider à la sauvegarde de notre culture qui est notre identité. Il faut plus d’équité que ces GAFAM paient des impôts au pays. Imaginez, ils tirent d’énormes revenus et ne paient rien là-dessus alors qu’un média qui paient de la pub est imposé sur ses revenus. Il y a une iniquité monstrueuse.

C.L.: Nos succès québécois laissaient entrevoir dans la récente politique culturelle révélée par les libéraux, en juin dernier, à un nouvel engagement envers un milieu qui représente 3,4% du PIB du Québec, qui génère 176 000 emplois, avec un budget de 700 et quelque millions $. Est-ce que ce budget sera maintenu?

N.R.: Je veux conserver tous les sous mis de côté. J’ai fait mes représentations et je vais tout faire pour que l’argent reste là. Le ministère de la Culture regroupe onze sociétés d’État, à l’intérieur duquel il y a les bâtiments, leur entretien et les salaires du personnel de ces bâtiments. C’est ce qui gruge le plus gros de ce budget. Il reste quelques dizaines de millions $ pour les autres demandes, et je réalise qu’elle est bien belle la politique, mais il y a beaucoup de sommes déjà réservées pour ces missions premières… Je me rends aussi compte que les demandes sont énormes, nous en recevons par centaines chaque jour et, malheureusement, nous ne pourrons pas répondre positivement à tous. Les demandes sont donc titanesques et les moyens, eux, sont fixes.

C.L.: Dans cette nouvelle politique culturelle, de votre prédécesseure libérale, Marie Montpetit, la valorisation de la langue française et de la culture autochtone, le retour des sorties scolaires culturelles, la volonté que la culture concerne tout le Québec (pas que les grands centres) et la protection du patrimoine dominaient le programme. Qu’est-ce qui adviendra de ces promesses?

N.R.: Quelques minutes seulement après mon assermentation, je donnais une entrevue à certains de vos collègues en disant justement qu’il y avait de bonnes choses dans cette politique, que je n’allais pas la déchirer, qu’on allait travailler avec et voir comment on pouvait la bonifier. Elle a été déposée deux ou trois jours avant que la session parlementaire ne se termine cet été. Tout est à faire. Je suis aussi consciente que cette politique a été écrite après des années de consultation avec tous les acteurs du milieu de la culture et des communications. C’est une base de travail, on va la mettre à notre couleur, à notre saveur.

C.L.: Ça va donc ressembler à quoi, cette saveur?

N.R.: Davantage de valorisation de notre langue française, davantage de fierté de la culture québécoise. Il faut en faire la promotion. Il faut que nos artistes puissent être diffusés et c’est important qu’on soit capables d’exporter nos créations pour ouvrir de nouveaux marchés. On poursuit nos réflexions à cet égard. 

C.L.: Est-ce qu’on verra le retour des sorties culturelles dans les écoles?

N.R.: On en a promis deux par année, totalement gratuites. Il y a des annonces qui s’en viennent à ce sujet, on est en train d’attacher les budgets pour que ça fonctionne… Il y avait aussi un litige en cours avec le gouvernement en ce qui a trait au transport. On y arrive... Vous n’avez même pas idée à quel point j’y tiens. On va mettre de la pression, mon collègue Jean-François Roberge (ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur) et moi, sur ceux qui tiennent les cordons de la bourse. Donnez-nous quelques mois, ça s’en vient.

Vous dire à quel point ça compte pour moi… J’ai fait mon primaire à Rimouski et quand une troupe de théâtre venait dans ma petite école Notre-Dame, dans le quartier Sacré-Cœur, on était tous assis dans le gymnase pour assister au spectacle. Ce sont mes plus beaux moments à l’école. Ça a été une révélation. Grâce à ces sorties, je me souviens encore de mon premier opéra! C’était La flûte enchantée de Mozart, j’avais 8 ans.

C.L.: En septembre dernier, à la BAnQ, pendant la campagne électorale, se déroulait un événement au cours duquel des représentantes des principaux partis ont exposé leurs engagements envers le milieu du livre. Pour la CAQ, la candidate Manon Gauthier (devenue votre chef de cabinet) avait parlé de l’urgence de rattraper le retard en mettant chaque année à la disposition des écoles une somme de 5 millions $ pour qu’elles se dotent de livres. Où en sommes-nous avec ça?

N.R.: C’est extrêmement important pour nous de remettre les livres dans les bibliothèques des écoles. On se souvient d’ailleurs de la malheureuse citation d’un ex-ministre de l’éducation (Yves Bolduc)…

Au lendemain de ma nomination comme ministre, j’ai décidé de prendre le bâton du pèlerin en disant que cet engagement-là, j’allais le porter, pas seule, mais avec le ministre Roberge, et qu’on allait travailler à deux. C’est extrêmement important que les enfants soient exposés très tôt à la culture. La culture, ça passe par plein de médiums, entre autres par le livre. Nous allons le faire. On va se battre pour que l’argent soit là. Un enfant qui lit est un enfant qui va devenir critique, et c’est ce qu’on veut pour notre société.

C.L.: Nous apprenions d’ailleurs récemment que l’édition 2019 du Prix littéraire des collégiens était suspendue dans la foulée de la controverse sur une commandite du géant en ligne Amazon. Comptez-vous réagir dans ce dossier? 

N.R.: J’ai été renversée d’apprendre ça! Or, en fouillant un peu, on a découvert que c’est ma prédécesseure, Marie Montpetit, qui avait coupé les vivres à ce prix-là. Ces fonds provenaient du budget discrétionnaire de la ministre. Ce dossier a été géré de manière radicale et on a été placés devant le fait accompli. Je trouve ça d’ailleurs très ironique de voir à quel point les gens du gouvernement libéral m’ont pointée du doigt sur Twitter à ce sujet… Depuis, on parle aux différents intervenants. Il faut trouver une solution à ça. Il va falloir se questionner. C’est un prix important et nécessaire, j’en suis consciente.

5 idées de cadeaux technos québécois

On associe l’achat local à la nourriture, aux vêtements, aux meubles et à l’art, notamment, mais beaucoup moins à la technologie. Pourtant, d’excellents produits sont conçus et fabriqués ici même au Québec. En voici cinq à mettre sous le sapin de Noël cette année.

SmartHalo

L’adaptateur SmartHalo permet de transformer sa bicyclette en véritable vélo connecté. L’appareil indique les directions à suivre pour se rendre à destination, agit comme phare de nuit qui s’allume automatiquement lorsqu’il fait sombre, alerte le cycliste lorsqu’il reçoit un appel ou un message, permet de se fixer des objectifs de mise en forme et agit comme système d’alarme lorsque quelqu’un tente de voler le vélo.

SmartHalo offre un design minimaliste, où toutes les informations s’affichent avec des lumières faciles à comprendre en un seul coup d’œil et qui ne dérangent pas le cycliste lorsqu’il est sur la route. L’appareil peut être installé sur pratiquement tous les vélos et est facile à retirer pour la recharge (toutes les trois semaines environ).

SmartHalo représente un beau succès techno québécois, avec ses produits vendus dans plus de 70 pays.

Prix: 159$

 

L’adaptateur SmartHalo permet de transformer sa bicyclette en véritable vélo connecté.

MOON ACE de SimAudio

Plusieurs l’ignorent, mais l’un des plus grands fabricants d’appareils audio haut de gamme au monde est situé sur la Rive-Sud de Montréal. SimAudio y conçoit (et répare) des produits pour audiophiles depuis près de 40 ans maintenant, dont sa série MOON.

Parmi les appareils MOON à considérer, notons le lecteur tout-en-un ACE, qui peut être utilisé pour écouter sa musique, peu importe sa source (lecteur CD, musique en ligne, disques vinyles et plus).

Attention cependant: la qualité se paye. Le MOON ACE est vendu près de 4000$. D’autres appareils plus spécialisés sont toutefois moins chers, comme le lecteur réseau MiND 2, qui permet de moderniser un système audio existant pour 2300$.

alt="cadeaux-techno-MoonAce"
Ce lecteur peut être utilisé pour écouter sa musique, peu importe sa source (lecteur CD, musique en ligne, disques vinyles et plus).

 

Antidote 10 de Druide

Druide aide les Québécois à mieux écrire depuis 20 ans. La dernière version de son logiciel phare, Antidote 10, offre plusieurs améliorations importantes, tant pour ceux qui rédigent en français que pour ceux qui rédigent en anglais.

Antidote 10 permet en effet de corriger ses fautes dans les deux langues et de traduire facilement des mots et des expressions. Le correcteur est aussi offert pour la première fois en ligne, ce qui permet d’y accéder avec un téléphone ou une tablette, par exemple.

À considérer pour ceux qui doivent écrire des rapports au travail, des devoirs à l’école ou simplement des messages sur les réseaux sociaux qui ne couvriront pas de honte leurs anciens professeurs.

Prix: à partir de 129,95$

La dernière version d'Antidote permet de corriger ses fautes autant en français qu'en anglais.
La dernière version d'Antidote permet de corriger ses fautes autant en français qu'en anglais.

Amplificateur Bluetooth GET

De nombreux propriétaires de casques d’écoute ont eu une mauvaise surprise récemment: les nouveaux iPhone, les nouveaux iPad et plusieurs téléphones Android ont en effet abandonné les prises audio qui permettaient d’y brancher leurs écouteurs préférés.

Heureusement, un produit conçu et assemblé au Québec, le GET de Bluewave, permet de rendre un casque audio existant compatible avec la technologie Bluetooth, afin d’écouter de la musique ou de faire des appels sans fil.

L’appareil est plus cher que les modèles d’entrée de gamme assemblés en Chine et vendus pour quelques dizaines de dollars, mais il offre en revanche une qualité sonore grandement supérieure.

Prix: 119$

 le GET de Bluewave, permet de rendre un casque audio existant compatible avec la technologie Bluetooth, afin d’écouter de la musique ou de faire des appels sans fil.
Le GET de Bluewave permet de rendre un casque audio existant compatible avec la technologie Bluetooth, afin d’écouter de la musique ou de faire des appels sans fil.

Maestro de Stelpro

Le thermostat intelligent Maestro de Stelpro est conçu, fabriqué et testé au Québec. Il est donc bien adapté à l’hiver et aux systèmes de chauffage utilisés dans la province (plinthes, convecteurs et aéroconvecteurs électriques).

L’appareil permet de contrôler plusieurs zones en même temps (toutes les pièces du haut, par exemple), de recevoir une alerte sur son téléphone si une fenêtre est ouverte, d’ajuster la température lorsqu’on quitte la maison ou qu’on y revient et d’afficher des informations concernant notre consommation électrique. Maestro permettrait d’ailleurs d’économiser jusqu’à 25% en frais d’électricité grâce à ses fonctions intelligentes.

Le thermostat est compatible avec Android et iOS, et peut même être utilisé avec un assistant vocal comme Google Home ou Amazon Alexa pour contrôler la température avec sa voix.

Prix: 199$

alt="cadeaux-techno-maestro-stelpro"

Voyage dans le temps en Chaudière-Appalaches

Cette semaine, je m’arrête dans la belle région de Chaudière-Appalaches, qui a connu une histoire mouvementée.

Sous le régime français, la région abritait quelques seigneuries dont une partie ont beaucoup souffert lors de la guerre de la Conquête. La région se développa surtout grâce au commerce du bois, puis l’arrivée du chemin de fer au XIXe siècle.

Voici des photos historiques qui témoignent de son histoire.

1- Village de Beauce-Jonction, comté de Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord 
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

2- Gare du chemin de fer Québec Central, Beauce-Jonction, comté de Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord 
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

3- Vue générale de Saint-Georges, Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord 
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

4- Rue Principale de Saint-Georges, Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord 
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

5- Rue Principale, Saint-Joseph-de-Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord 
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

6- Jacques Gagnon, Saint-Joseph de Beauce, 1973

Photo: Gabor Szilasi. Don de M. Gabor Szilasi. © Musée McCord
Photo: Gabor Szilasi. Don de M. Gabor Szilasi. © Musée McCord

7- Manoir Tourville, Sainte-Marie-de-la-Beauce, vers 1868, copie réalisée vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

8- Rue Notre-Dame, Sainte-Marie-de-la-Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

9- Pont au-dessus de la Chaudière, Saint-Joseph-de-Beauce, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

10- Rue Montante, Saint-Apollinaire, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

11- Champ aurifère de la vallée de la Chaudière, comté de Beauce, 1867

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

12- Bureau de poste, banque et pension de famille, Saint-Apollinaire, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

13- Vue de Lévis depuis Québec, vers 1870

Photo: Livernois. Don du Capt. John P. T. Dawson. © Musée McCord
Photo: Livernois. Don du Capt. John P. T. Dawson. © Musée McCord

14- Saint-Joseph-de-Lévis, vers 1890

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

15- Vue de Lévis depuis Québec, 1908

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord
Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

16- Port de Lévis, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

17- Moulin et barrage, rivière Etchemin, près de Lévis, 1917 (?)

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord
Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

18- Parade du camp de la milice, Lévis, vers 1913

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord
Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

19- Pointe de Lévis et Québec, gare terminus, Lévis, vers 1870

Photo: Alexander Henderson. Don de Miss E. Dorothy Benson. © Musée McCord
Photo: Alexander Henderson. Don de Miss E. Dorothy Benson. © Musée McCord

20- Vue du fleuve en amont depuis Lévis, tricentenaire de Québec, 1908

Photo: Keystone View Company. © Musée McCord
Photo: Keystone View Company. © Musée McCord

21- Saint-Thomas de Montmagny, 1889

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

22- Réception en plein air, Montmagny, 1915 (?)

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord
Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

23- La rue Principale, Montmagny, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

24- Une partie de la rue de la Fabrique, Montmagny, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

25- Résidence d'été de L. P. Sirois, Saint-Thomas de Montmagny, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

26- Magasin King, Amalgamated Asbestos Corporation Limited, Thetford Mines, 1909

Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord
Photo: Wm. Notman & Son. © Musée McCord

27- Briqueterie à Sainte-Emmélie de Lotbinière, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

28- Église Saint-Louis-de-Lotbinière, Lotbinière, vers 1910

Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de Mr. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

29- Cottage de Pointe Platon, Platon, seigneurie de Lotbinière, vers 1885

Photo: Don du Dr. W. D. Lighthall. © Musée McCord
Photo: Don du Dr. W. D. Lighthall. © Musée McCord

30- Moulin à battre le blé, Sainte-Emmélie de Lotbinière, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

31- Disraeli, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

32- Rue commerciale, Disraeli, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

33-Partie du village de Disraeli, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

34- Pont, Disraeli, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord

35-Hôtel d'Israeli, Disraeli, vers 1910

Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord
Photo: Don de M. Stanley G. Triggs. © Musée McCord