Photo: Facebook Trek Rose Trip
29 octobre 2018Auteure : Véronique Leduc

Trek Rose Trip: une journaliste d’avenues.ca relève le défi du désert

Notre journaliste saveurs, Véronique Leduc, s’apprête à vivre l’aventure sportive et féminine Trip Rose Trek: quatre jours de marche et d’orientation dans le désert du Maroc. Elle nous livre ses impressions d’avant départ.



La grande aventure débute dans deux jours. Mais en réalité, elle a débuté il y a plusieurs mois déjà. Un soir de janvier dernier, après avoir mis mon téléphone de côté pendant quelques heures, je l’ai repris pour constater qu’une surprise m’attendait. Au sortir d’une soirée de lancement à Montréal du Trek Rose Trip, une initiative française, mes deux amies journalistes m’avaient intégrée à mon insu à leur trio qui allait parcourir à la marche, du 31 octobre au 5 novembre, le désert marocain.

C’est ainsi que j’ai rempli ma fiche d’inscription en plein hiver sans vraiment comprendre ce dans quoi je m’embarquais. Un trek de marche entre femmes au Maroc qui en est à sa première édition, d’accord. Mais combien de kilomètres fallait-il parcourir par jour? Quel équipement fallait-il se procurer? Comment fallait-il s’entraîner? Comment le tout allait-il être organisé? Aucune idée, mais j’avais bien tout le temps de m’informer et de me préparer d’ici le départ, ai-je alors pensé.

De gauche à droite: Ariane, Moi, Sarah
De gauche à droite: Ariane Arpin-Delorme, Véronique Leduc, Sarah-Émilie Nault

La course avant la course

Finalement, dix mois, ça passe vraiment vite! Il faut dire qu’Ariane, Sarah et moi sommes des filles bien occupées par de nombreux contrats et de multiples voyages de presse. Comme il y en a toujours une de nous trop prise par la sortie d’un magazine ou d’un livre, l’organisation d’un lancement ou partie à l’autre bout du monde pour le boulot, nos belles résolutions en ont pris un coup.

La formation à propos de l’orientation avec boussole que nous projetions de prendre ensemble? C’est Sarah qui a finalement fait un cours rapide dont elle a partagé avec nous les grandes lignes dans l’avion.

Les nombreuses randonnées que nous pensions faire à trois pour nous entraîner? Elles ont été moins nombreuses que prévu, mais surtout faites par chacune de nous de son côté.

J’avoue que c’est probablement cet aspect physique du défi qui m’a le plus inquiétée au cours des dernières semaines. J’aurais voulu être mieux préparée, mais la vie étant ce qu’elle est, j’ai plutôt fait du sport comme à mon habitude. Ma plus grande crainte était d’être un boulet pour mes deux amies pendant ces journées où nous marcherons une vingtaine de kilomètres par jour (si nous ne nous imposons pas de rallongement en lisant mal notre boussole!) sous le soleil du désert. Mais depuis que nous nous sommes avoué que nous avions toutes cette peur, ça nous a réconfortées.

Et finalement, que dire de l’équipement à se procurer et du sac à préparer? Sur Facebook, nos messages privés à trois se comptaient depuis quelque temps chaque jour par dizaines.
Fille 1: Les filles, avez-vous assez de pansements?
Fille 2: Oui. Avez-vous pensé à changer les disques de vos bâtons de marche pour qu’ils soient plus larges?
Fille 3: Oh nooonnnn! Je cours en acheter!
Fille 2: Peux-tu m’acheter un t-shirt technique en même temps? Il m’en manque un!
Fille 1: Peux-tu voir aussi s’ils ont des couvertures de survie? Je viens de lire qu’il nous faut ça.
Fille 3: Oh oui? OK! Mais en échange, quelqu’un peut-il me prendre à la pharmacie un traitement probiotique? Pas le temps d’y passer: je n’ai pas commencé mes bagages!

Et ainsi de suite…

À la ligne de départ

Enfin, après ce marathon d’organisation, nous voici fin prêtes et parties de Montréal depuis hier. En proie au décalage horaire, j’écris ces lignes en pleine nuit à partir d’une petite chambre d’hôtel d’Istanbul, en Turquie, où nous avions une escale puisque c’est Turkish Airlines qui nous transporte gracieusement vers le Trek.

Hier, dès que nous nous sommes fait conduire jusqu’à l’aéroport de Montréal, que nous connaissons bien, et qu’on nous a déposées dans le stationnement, une de nous est partie d’un pas assuré dans la mauvaise direction. Ça nous a bien fait rire, et je crois qu’elle est là notre plus grande force d’équipe, au-delà des habiletés techniques et de l’entrainement physique intense: cette faculté que nous avons de rire de nous. Et je me dis que si notre humour s’invite avec nous dans le désert, tout ira bien.

Prêtes pas prêtes, c’est parti!

À 48 heures du grand départ, malgré tout, j’accepte que tout ne soit pas parfait et je réalise finalement que je me sens assez en forme, prête à marcher et somme toute bien équipée. Surtout, je suis prête à être déconnectée, je me trouve chanceuse de vivre ce rêve que j’avais d’une fois dans ma vie me perdre dans le désert (façon de parler, hein!), et je suis heureuse de faire partie de l’aventure avec ces deux filles géniales.

Pour notre équipe, Les Panthères Roses, il a fallu, il y a quelques mois, choisir une phrase qui décrirait l’état d’esprit de notre trio. Nous avons opté pour celle, célèbre, de Christophe Colomb: «On ne va jamais aussi loin que lorsque l’on ne sait pas où l’on va.»

Gageons que cette grande aventure nous mènera très loin.

P.S. Tous les fonds amassés pendant le Trek Rose Trip iront à l’association Enfants du désert.