Photo: Alfred Brumm, Flickr.
12 janvier 2017Auteure : Anne Pélouas

Plein air

Rando-ornitho en Camargue française

Dans le delta du Rhône, au sud de la France, la Camargue offre un formidable terrain de jeu pour la randonnée pédestre, même en hiver, avec de nombreux oiseaux à observer.  



L’hiver est doux et le printemps précoce dans cet immense espace naturel où alternent prairies et zones humides et salées. Celles-ci sont fréquentées toute l’année par plus de 350 espèces d’oiseaux, dont les remarquables flamants roses. Au hasard de petites routes, entre Arles, au nord, et la Méditerranée, au sud, on part à pied (ou en vélo) explorer quelques-uns des circuits du Parc naturel régional de Camargue, un territoire de 100 000 hectares! En main, quatorze fiches très complètes de parcours, disponibles dans les offices de tourisme de la région ou téléchargeables en ligne. Des abords de l’immense étang du Vaccarès jusqu’aux plages des Saintes-Maries-de-la-Mer, ces itinéraires de deux à sept heures de marche peuvent aussi se raccourcir facilement. En effet, certaines portions se font aussi en voiture, histoire de garder plus de temps pour l’observation ornithologique.

Étang du Vaccarès, Camargue. Photo: Jacqueline Poggi, Flickr
Étang du Vaccarès, Camargue. Photo: Jacqueline Poggi, Flickr.

Un carrefour migratoire pour les oiseaux

Des nuées d’oiseaux résidents (aigrettes, flamants roses, hérons…) accompagnent déjà l’automobiliste, mais sur les multiples plans d’eau et marais qu’on longe ensuite à pied ou en vélo, place aux espèces qui viennent hiverner dans cette immense oasis verte. Venus de toute l’Europe, plus de 100 000 canards, oies, grues cendrées et cygnes passent en effet l’hiver en Camargue. Le plus facile à observer est le coloré canard siffleur, qui fréquente surtout les lagunes du littoral. La sarcelle d’hiver — le plus petit des canards — préfère les marais peu profonds au-dessus desquels il vole avec beaucoup d’agitation. Et bien sûr, l’emblème de la Camargue, le singulier flamant rose. Sans compter tous les représentants de la gent ailée qui rentrent d’Afrique en mars et font étape ici.

Canard et sarcelle d'hiver. Photo: Pescalune Photo, Flickr.
Canard et sarcelle d'hiver. Photo: Pescalune Photo, Flickr.

La Digue à la mer

Par grand mistral (soufflant fréquemment l’hiver), cette digue qui relie Les Saintes-Maries- de-la-Mer au parking du Phare de La Gacholle sur 12 km est l’endroit le plus décoiffant de la Camargue et les vagues de la Méditerranée laissent beaucoup d’embruns sur leur passage… Marcher sur la digue à partir du phare ou du village est toutefois une superbe expérience, avec la mer, les dunes et le phare pour décor. Sans compter les oiseaux les plus marins…

Le phare de La Gacholle, Camargue. Photo: Pescalune Photo, Flickr.
Le phare de La Gacholle, Camargue. Photo: Pescalune Photo, Flickr.

Le Domaine de la Palissade

Ce site naturel protégé compte quatre sentiers balisés de 1,5 à 8 km transitant par différents milieux. En bordure du Rhône, celui du Clos d’Argent hésite entre bord du Rhône et zone arboricole avec de nombreux passereaux à observer. Le Sentier de la Baisse Claire traverse une prairie où dominent saladelles (plantes des marais) et buissons de joncs piquants pour finir à un étang. Les sentiers de la Sableuse et de La Palun offrent un aperçu encore plus complet, passant de terres basses et salées (où la sansouire et la salicorne, autres plantes caractéristiques de la Camargue, sont nombreuses) à d’anciennes dunes littorales qu’affectionnent les renards et les sangliers. Les canards y voisinent avec les hérons, aigrettes, échasses, bécasseaux…

Domaine de la Palissade, Camargue. Photo: lessi2306, Flicrk.
Domaine de la Palissade, Camargue. Photo: lessi2306, Flicrk.

Au pays des flamants roses

Le Parc ornithologique de Pont de Gau est le paradis du flamant rose. Ce parc privé offre une occasion exceptionnelle de les approcher — tout comme une foule d’autres oiseaux sédentaires ou migrateurs — dans un cadre magnifique au nord des Saintes-Maries-de-la-Mer. De nombreux sentiers (de 2 à 8 km) avec tours d’observation et caches serpentent entre marais, étangs, roselières, pelouses, prairies salées... L’hiver est une excellente saison pour observer les flamants roses car ils sont plus colorés, parés de nouvelles plumes, et ils nichent sur place après leurs parades amoureuses d’avant Noël.

Photo: Rainer Voegeli, Flickr.
Photo: Rainer Voegeli, Flickr.

Tours guidés aux oiseaux

L’étang du Fangassier, accessible via Salin-de-Giraud, est le deuxième site d’importance comme lieu de nidification des flamants roses. Des sorties guidées y sont organisées à partir d’avril par le Bureau des guides naturalistes. Au marais du Vigueirat comme à la Tour du Valat, c’est à l’année, au moins une fois par mois, qu’on peut se joindre à un tour guidé ornithologique sur de jolis sentiers sans difficulté.

Marais du Vigueirat. Photo: Facebook Marais du Vigueirat.
Marais du Vigueirat. Photo: Facebook Marais du Vigueirat.

Réserve naturelle nationale de Camargue

À défaut de beaucoup marcher, car le territoire bénéficie d’une protection quasi intégrale, on visite le centre d’information (La Capelière) et son expo permanente sur les trésors naturels de la Camargue. Le sentier de 1,5 km qui mène au bord du grand étang du Vaccarès a tout de même quatre observatoires, dont deux équipés de télescopes pour observer la faune des marais.

Photo: Facebook Réserve Naturelle Nationale de Camargue.
Photo: Facebook Réserve Naturelle Nationale de Camargue.

Comment s’y rendre

En avion, de Montréal à Paris ou Lyon, avec Air France, puis en TGV via Rail Europe, pour Arles ou Avignon, avec location d’auto ou vélo pour les valeureux!