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Rencontres de la photo en Gaspésie, une 13e édition qui promet!

Sous le thème «Espoir radical», la 13e édition des Rencontres de la photo en Gaspésie promet! Du 15 juillet au 30 septembre, 18 expositions et installations prendront place dans les villes et parcs nationaux de la région afin de présenter le travail de 16 artistes d’ici et d’ailleurs. Coup d’œil.

Bonaventure, Carleton-sur-Mer, Petite-Vallée, Forillon… Chaque année, une quinzaine de municipalités et parcs nationaux de la Gaspésie accueillent une exposition – extérieure ou intérieure – de photographies contemporaines dans le cadre de l’événement estival Rencontres de la photo en Gaspésie.

Le long de la côte, sur plus de 800 km, une multitude d’images constellent ainsi le paysage gaspésien. Elles sont l’œuvre d’artistes du Québec et d’ailleurs venus dans la région pour exposer, bien sûr, mais aussi pour échanger avec le public et prendre part à différentes conférences et présentations.

Espoir radical

Pour l’édition 2022 de ce grand événement estival annuel, les expositions et installations seront créées sous le thème «Espoir radical». Selon le directeur général et artistique des Rencontres, Claude Goulet, «ce thème s’élève comme un cri d’espoir pour exprimer haut et fort l’urgence et le besoin de créer, pour affirmer l’urgence d’agir sur le plan de l’environnement, du vivre ensemble, des inégalités et face au cynisme mondial».

Parmi les artistes en vedette, on retrouve Éliane Excoffier, qui présentera D’autres fables dans le secteur historique Charles-Robin du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé, à Percé. Cette exposition, dont les œuvres proposent un jeu entre le réel et la représentation de celui-ci, vous entraînera dans l’univers intimiste et poétique de cette photographe québécoise.

Les Rencontres seront aussi l’occasion de voir le travail d’artistes internationaux avec la présence de deux français et un japonais, Eiji Ohashi, qui présentera l’exposition Roadside Lights (Lueurs sur la route) à Maria, dans la MRC d’Avignon. À travers les clichés de cet artiste, qui met de l’avant des distributeurs de boissons, émerge un questionnement sur les valeurs de la société japonaise.

Pour la programmation complète, rendez-vous sur le site des Rencontres de la photo en Gaspésie.

Des missions photographiques, un fonds d’archives national

En plus de l’événement annuel, les Rencontres de la photographie en Gaspésie proposent des missions photographiques aux artistes professionnels résidant au Québec. Le but? Documenter le paysage contemporain québécois. «Les missions photographiques couvriront, d’ici 2024, l’ensemble du paysage québécois. Les Rencontres souhaitent également qu’elles servent à constituer un fonds d’archives photographiques national», peut-on lire sur le site.

Ainsi, chaque année depuis 2016, les photographes intéressés soumettent leur projet et une sélection est ensuite effectuée par un comité composé d’artistes et d’intervenants du milieu de la photographie actuelle.

Pour réaliser la mission photographique qui documentera le paysage du Saguenay–Lac-Saint-Jean en 2022-2023, c’est l’artiste en arts visuels Josée Pedneault qui a été sélectionnée. Cette dernière souhaite explorer le paysage à partir d’une activité courante dans cette région: la cueillette des fruits sauvages. L’artiste s’intéressera plus particulièrement aux espèces indigènes, dont la fraise des champs, le bleuet sauvage, la noisette et la framboise. «Les "talles" sont des endroits où certains fruits poussent en abondance: ce sont des lieux secrets, souvent gardés jalousement, dont on hésite à divulguer l’emplacement précis, explique l’artiste. Le projet Talle vient à la rencontre de ces paysages intérieurs par le biais des cueilleurs amateurs qui accepteront que je suive leurs pas.»

Les résultats de ses recherches seront présentés au Centre SAGAMIE en 2023, puis aux Rencontres de la photographie en Gaspésie en 2024.

Les rencontres de la photographie en Gaspésie : 12 expos, 12 lieux et 15 artistes d’ici et d’ailleurs

J’aime la photographie, beaucoup même et J’aime aussi beaucoup les parcours et circuits culturels, qui telles des chasses aux trésors, nous entraînent d’un lieu à l’autre avec le plaisir d’y découvrir une autre œuvre, un autre artiste et une autre expérience. C’est donc avec bonheur que j’ai découvert les Rencontres  de la photographie en Gaspésie. Un parcours du promeneur amateur ou passionné qui, pour sa 12e édition, vous entraînera dans 12 municipalités ou parcs de la région gaspésienne à la rencontre de 15 photographes émérites en provenance du Québec, du Canada et d’ailleurs. Sous le thème Conversations, les expositions tiendront place jusqu’au 30 septembre. Une formidable façon de découvrir la Gaspésie. Et c’est gratuit!

Mais ce que j’aime par-dessus tout dans ce genre de projets, j’en parlais d’ailleurs au sujet des Passages insolites dans le Vieux-Québec, c’est la détermination des gens qui sont derrière ces initiatives, à faire rayonner l’art, la culture sous toutes ses formes et à mettre en valeur leur région. Il faut entendre le fondateur et directeur général des Rencontres de la photographie en Gaspésie, Claude Goulet, parler de la programmation et des artistes pour saisir tout cet engagement. Quand il a créé les Rencontres, il tenait à ce que les expositions ne soient pas cantonnées à un seul endroit, mais qu’au contraire, elles deviennent un incitatif à découvrir l’ensemble de la Gaspésie.

Documentaire en dérive, dessin et photographie, 2019.© Nayla Dabaji

Dès le départ, pour ce passionné de photo et de cinéma, le festival devait aussi avoir une envergure internationale, comme les festivals qu’il fréquentait ailleurs dans le monde. Covid obligeant, l’édition de 2021 compte moins de photographes venus d’ailleurs, quatre seulement y participent alors que pour les 10 premières éditions, on comptait près de 50% de photographes d’autres pays. Les Rencontres ont d’ailleurs quelques partenaires internationaux comme Les PUI Pratiques et usages de l’image à Nantes en France ou encore Diaphane, pôle photographique en Picardie, avec lequel les Rencontres ont développé une plateforme internationale d’échanges artistiques.

Des balados qui marient musique et photo

Pour cette 12ème édition, M.Goulet et son équipe ont eu une formidable idée : jumeler dans des balados, les photographes invités et des musiciens de la région. Ainsi 11 des 12 expositions affichent un code QR qui permet d’écouter les balados, qu’on peut aussi trouver sur le site web des Rencontres www.photogaspesie.ca , en cliquant sous  l’onglet Rencontres sur le Web. Chacune des 11 balados, d’une durée de huit minutes, présente le photographe qui parle de son œuvre et de sa démarche et une histoire musicale originale, composée par un musicien gaspésien.  François-Pierre Poirier, Phile (Philippe Patenaude), Gaëtan Essiambre, Justine Fournier, Juan Sebastian Larobina, Collectif Trames (Guillaume Champion et Guillaume Côté), Monsieur Nokturn (Olivier Brien), Éric Dion, Richard Dunn, Spacey Koala (François Clavet) et Alex Pelletier signent les pièces musicales sous la réalisation de Maïté Samuel-Leduc de Gaspé.

On peut évidemment visualiser la carte des Rencontres et la programmation à partir du site Web et fait à noter : à deux exceptions près, les expositions sont présentées à l’extérieur et permettent donc de profiter à la fois des œuvres et des lieux.

Turn around USA, août 2018, image issue de la série As if the day never existed.© Nele Van Canneyt

Je souligne aussi les Éditions Escuminac qui publient des livres en lien avec les Rencontres et la photographie. Leur dernier ouvrage, Empreintes, soulignait le 10e anniversaire des Rencontres dans une très belle édition en noir et blanc.

Conversations ou le rapport à l’humain

Chaque année les Rencontres abordent un thème différent autour duquel se greffent les œuvres soit photographiques ou vidéos. « Cette année, Conversations interroge notre rapport à l’intimité, à nos sentiments, à notre environnement immédiat et à l’importance de s’attarder à l’humanité », explique Claude Goulet. Un exercice d’observation à la fois de l’artiste et de l’observateur qui souligne la résilience humaine. « Cette édition réunit 15 artistes, soit autant d’écritures et de formes, laissant une large place au dialogue. Il y est question de politique, de temps, de vie, d’intime et, bien entendu, de territoires », ajoute t-il.

Miscellaneous, photographie issue de la série A Dialogue with Solitude. Courtoisie de la Stephen Bulger Gallery. © Dave Heath

Bon bref, si vous passez par la Gaspésie ou y vivez, ne ratez pas cela, c’est une occasion de découvrir des photographes et des artistes tout en appréciant la beauté gaspésienne et, qui sait d’entamer des Conversations.

Les Rencontres en tournée trois jours plus immersifs

Cette année encore, les Rencontres proposent trois journées de « tournée » qui se tiennent dans trois lieux différents. Coup d’envoi à Carleton comme à chaque année.

3 septembre Carleton
Lancement officiel des Rencontres en tournée au Quai des arts.
Exposition sur le livre photo à la bibliothèque.
Présentation de la photographe Nayla Dabaji   au rez-de chaussée de la bibliothèque.
Dévoilement d’une œuvre numérique en réalité augmentée,  Parc des Horizons.
Projection des œuvres élargies de cinq photographes en soirée

4 septembre Paspédiac
Visites des expositions et projections
Présentation des artistes au centre culturel de la ville en soirée

5 septembre Gaspé
Exposition d’œuvres numériques au Musée de la Gaspésie en journée
Présentation de photographes et musiciens au Berceau du Canada en soirée

Le débarquement, 2020, image issue de la série Plongeons.© Sven

Tout l’été jusqu’au 30 septembre

 MRC La-Côte-Gaspé
Miroirs acoustiques, Bertrand Carrière (Longueuil) Théâtre de la Vieille-Forge, Petite-Vallée

Plongeons, Sven (Montréal) projet de réalité augmentée. Musée de la Gaspésie, Gaspé.

As if the day never existed (Comme si le jour n’avait jamais existé) Nele Van Canneyt (Belgique), maison Horacio Le Bouthillier (près du Berceau du Canada).

MRC du Rocher-Percé
Étoffe de soi : plis et replis, 2021, Maude Arsenault (Montréal), Percé : sur la promenade de mer (secteur historique Charles-Robin du parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé) et près de la rue du Quai.

Isolement du photographe documentaire, Renaud Philippe (Québec) Chandler parc face à la Cantine du Chenail.

MRC de Bonaventure
Time’s out | Temps fluide,  Marie-Claude Gendron (Montréal)  photos et vidéos,: Centre culturel de Paspébiac et la promenade de la plage.

Pourquoi devrais-je m’arrêter ? Installation vidéo, Leila Zelli (Montréal) Centre culturel de Paspébiac.

A sisterhood (Une communauté de religieuses) Valeria Luongo (Italie/Grande-Bretagne). Près du bureau d’information touristique, Bonaventure.

Ces lieux qui nous habitent, Chloé Beaulac (Longueuil) New Richmond, parc de la pointe Taylor

MRC d’Avignon
Maria accueillera Amour, Claudine Doury (France) Près de l’œuvre en acier de l’artiste Yves Gonthier, Le Cadre Naturel.

Trois expositions à  Carleton-sur-Mer.
Vaste et Vague Documentaire en dérive de Nayla Dabaji (Montréal), Centre d’artistes du 6 août au 6 septembre 2021.

A Dialogue with Solitude (Dialogue avec la solitude), Dave Heath (Toronto), parc des Horizons.

L’espace du livre 2021,  bibliothèque Gabrielle-Bernard-Dubé du 30 juillet au 4 septembre 2021. Plus de 25 livres photographiques québécois choisis par le commissaire Serge Allaire et autant de livres français sélectionnés par l’organisme nantais Pratiques et Usages de l’Image, qui abordent l’édition comme l’aboutissement d’une démarche artistique.

Tsiganes, Jacques Léonard (Espagne), Parc national de Miguasha, à Nouvelle, près de l’ancien pavillon d’accueil.

Traces, Yves Arcand (Matane) Lieu historique national de la Bataille-de-la-Ristigouche, à Pointe-à-la-Croix

Les fins douces, Samuel Graveline (Montréal). Belvédère des Deux-Rivières, Matapédia

Les Rencontres de la photographie en Gaspésie, un incontournable estival

Connaissez-vous les Rencontres de la photographie en Gaspésie? Cet événement annuel, qui en est à sa 12e édition, ne cesse de gagner en popularité et en prestige. Avec raison!

Bonaventure, Carleton-sur-Mer, Petite-Vallée, parc national Forillon… Chaque année, une quinzaine de municipalité et parcs nationaux de la Gaspésie accueillent une exposition – extérieure ou intérieure – de photographies contemporaines. Le long de la côte, sur plus de 800 kilomètres, une multitude d’images constellent ainsi le paysage gaspésien. Elles sont l’œuvre d’une vingtaine d’artistes du Québec et d’ailleurs, venus dans la région pour exposer, oui, mais aussi pour échanger avec le public et prendre part à différentes conférences et présentations.

Chaque édition promet son lot de surprises. En effet, l’équipe des Rencontres de la photographie en Gaspésie se surpasse toujours pour offrir des façons originales d’exposer les œuvres. On en trouve tantôt au sol, tantôt en forêt, parfois sur des supports traditionnels, parfois sur des supports tridimensionnels. Toujours, artistes et public sont confrontés à des installations hors du commun qui offrent un nouveau point de vue sur l’image.

Les œuvres sont toujours exposées de façon originale. Édition 2020. Photo: Facebook Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie

Enrichissantes rencontres

En plus des expositions, les Rencontres de la photographie en Gaspésie offrent des journées d’activités en présence des artistes. C’est là que le mot «Rencontres» prend tout son sens. Comme le souligne le journaliste Éric Clément dans La Presse, «nulle part ailleurs au Québec un tel événement photographique n’aura autant développé l’âme, le tourisme et la culture d’une région comme l’ont fait les Rencontres dans les cinq municipalités régionales de comté (MRC) de la Gaspésie depuis 2010».

Exposition sur le livre photographique

Une autre particularité des Rencontres de la photographie en Gaspésie: l’exposition consacrée au livre photographique. Chaque année, depuis 2015, une quarantaine de volumes d’artistes internationaux sont exposés. «Nous avons été les premiers au Canada à faire ça. Ça donne une vitrine aux photographes d’ici à l’étranger, et ça donne une occasion aux photographes étrangers de rayonner ici», explique Claude Goulet, directeur de l’événement.

Chaque année depuis 2015, l'exposition de livres permet de découvrir des photographes d'ici et d'ailleurs. Édition 2019. Photo: Facebook Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie

Une édition 2021 qui promet

Cette année encore, les Rencontres se déroulent du 15 juillet au 30 septembre. La programmation complète de l’événement n’a pas encore été dévoilée, mais on sait déjà que les expositions seront construites sur le thème de la conversation.

Aux expositions et rencontres s’ajoute cette année la baladodiffusion, qui vise à faire connaître davantage les artistes et leurs démarches.

Un ouvrage pour souligner 10 ans de Rencontres

En 2020, les Rencontres de la photographie en Gaspésie fêtaient leur dixième anniversaire. Pour l’occasion, un ouvrage abondamment illustré a été publié chez Escuminac, maison d’édition créée par les Rencontres en 2016. Empreintes… 10 ans de Rencontres laisse la parole à une vingtaine de photographes et auteurs spécialisés afin de mettre de l’avant le lien étroit que tisse l’événement annuel entre les artistes, le public et les œuvres.

Photo: Facebook Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie

Empreintes… 10 ans de Rencontres. Éditions Escuminac, 2020, 144 pages.

Trésors d’hiver sur La Pointe de la Gaspésie

La Gaspésie est bien vivante en hiver et c’est l’une des plus belles régions du Québec où pratiquer des activités de plein air durant la saison froide, particulièrement entre Percé et Gaspé. La bonne nouvelle? L’hiver s’étire au moins jusqu’à la fin avril! 

La Pointe de la Gaspésie est souvent qualifiée de «bout du monde». Le golfe du Saint-Laurent et ses baies sont omniprésents dans le paysage. On peut les admirer en montagne lorsqu’on s’adonne au ski de fond, à la raquette, au ski hok, au ski hors-piste ou au fatbike. Bienvenue au paradis hivernal!

Direction Percé

Célèbre à cause de son rocher, Percé, le village qui déborde de touristes en été, est plutôt endormi en hiver. Quant au rocher, il est au moins aussi beau, sinon plus beau l’hiver, au milieu des glaces qui recouvrent le secteur.

Pour l’apprécier davantage, il faut monter sur les hauteurs, découvrir ce fameux Géoparc de Percé, labellisé par l’UNESCO en raison notamment de sa géologie particulière. Ouvert à l’année, il offre plusieurs sentiers hivernaux et est le point de ralliement pour la raquette ou le ski hok (hybride ski-raquette). On peut ainsi se rendre à la célèbre plateforme vitrée suspendue dans les airs via le sentier des Arpenteurs, puis celui des Belvédères. Le panorama s’étend du village au rocher Percé, à l’île Bonaventure, puis au grand golfe à la surface changeante au gré des marées, des vents et de la température.

Ouvert à l’année, le Géoparc de Percé offre plusieurs sentiers hivernaux et est le point de ralliement pour la raquette ou le ski hok (hybride ski-raquette). Photo: Anne Pélouas

Un peu plus au nord, un secteur moins connu du Géoparc est accessible à partir d’un stationnement sur la route 132, face au pic de l’Aurore. Celui-ci plonge littéralement dans la mer. On comprend que les grimpeurs l’aient adopté! C’est aussi l’une des attractions visuelles de la randonnée qui débute de l’autre côté de la route. Le chemin d’accès au sommet du mont Blanc, sur lequel trône une tour de télécommunication, sert de point de départ. On vire ensuite à droite sur le sentier de la Grande Coupe.

Au premier belvédère du sentier de la Grande Coupe, dans le Géoparc de Percé, on est ébloui par la vue sur le pic de l’Aurore et le golfe du Saint-Laurent. Photo: Anne Pélouas

Un joli parcours en forêt vous hisse au-dessus d’impressionnantes falaises aperçues plus tôt depuis la route. Des cascades gelées s’y accrochent, offrant un terrain de jeu de prédilection aux amateurs d’escalade de glace. À pied, on parvient plutôt à un premier belvédère qui surplombe le pic de l’Aurore, avec les trois butons des Demoiselles à droite et le majestueux rocher Percé posé sur les glaces.

Un peu plus loin, on rejoint un autre belvédère – celui du Barachois – offrant un nouveau point de vue plein nord, avec la magnifique anse de Coin-du-Banc à nos pieds, la pointe Saint-Pierre et, en fond de décor, au loin, celle du parc national Forillon. Tout près de nous, une énorme crevasse coupe la montagne en deux, et mieux vaut l’admirer de la passerelle prévue à cet effet pour ne pas avoir le vertige. C’est un des sites majeurs du Géoparc.

Au retour, on peut monter au sommet du mont Blanc pour profiter cette fois d’une vue sur les montagnes de l’arrière-pays, dont le mont Puddingstone, l’un des plus hauts sommets de la Gaspésie. Même la baie des Chaleurs se dévoile au loin!

Direction Coin-du-Banc

Coin-du-Banc, au nord de Percé, est un hameau situé en bordure d’une plage qui s’étire en longueur, avec une immense lagune intérieure, très appréciée des ornithologues en dehors de l’hiver.

Le Camp de base de Coin-du-Banc, une vieille auberge de charme qui appartient à un jeune couple de passionnés de plein air. Photo: Anne Pélouas

Le Camp de base de Coin-du-Banc porte bien son nom. Cette vieille auberge de charme appartient à un jeune couple de passionnés de plein air qui ne demandent qu’à partager leurs connaissances.

Imaginez-vous glisser sur la neige au coucher du soleil! Photo: Anne Pélouas

Vélo de montagne, course en sentier, planche à pagaie font partie de leur quotidien les trois quarts de l’année et l’hiver, ils tracent une piste de ski de fond «éphémère» sur la plage et dans la lagune. Imaginez-vous glisser sur la neige au coucher du soleil! Jean-François accompagne aussi des clients en raquettes et ski hok au Géoparc, ou les initie à l’escalade de glace. Près de l’auberge, une piste cyclable est aussi praticable en fatbike, quand la neige est assez dure.

Le lever du soleil sur la baie à Coin du Banc. Magnifique! Photo: Anne Pélouas

Le plein d’activités à Gaspé 

En remontant vers Gaspé, passez par la route Haldimand, du nom de l’une des plus belles plages de la Gaspésie: cinq kilomètres de long et, la plupart du temps, en hiver, on peut facilement y marcher ou faire de la raquette.

La plage Haldimand, belle en été et en hiver! Photo: Anne Pélouas

Bobby Cotton adore pour sa part s’y balader en fatbike ou en ski de fond. Il a construit en bordure de la baie de la rivière Saint-Jean huit Chalets du bout du monde à partir desquels la marche à pied ou en raquettes au bord de l’eau ou sur les glaces est un vrai bonheur quand le soleil brille. Vélos, kayaks et raquettes sont disponibles gratuitement avec la location.

Vélos, kayaks et raquettes sont disponibles gratuitement avec la location d'un chalet du bout du monde. Photo: Anne Pélouas

Aussi adepte de vélo de montagne, Bobby a créé avec un petit groupe de passionnés les Sentiers du bout du monde, un organisme qui développe des pistes de vélo de montagne également accessibles en raquettes ou en fatbike.

L'endroit est magnifique pour faire de la raquette. Photo: Anne Pélouas

Pour la première fois cet hiver, ils ont ouvert un circuit de 30 km de fatbike à deux pas du centre-ville de Gaspé, au pied de la station de ski alpin locale, celle du Mont-Béchervaise. Le parcours en forêt – baptisé piste «Zen» – n’est pas très difficile, mais apporte son lot d’adrénaline quand il faut «négocier», en dérapages plus ou moins contrôlés, les nombreux virages en lacet!

Photo: Anne Pélouas

Ski hors-piste ou raquette au mont Pesaq 

Un autre site développé par des passionnés de ski hors-piste comme Bobby: le mont Pesaq, situé à quelques kilomètres à peine de Gaspé.

L’OBNL Ski Hors-Piste Gaspé a bien travaillé pour négocier l’utilisation de la montagne avec la municipalité et un propriétaire privé, puis pour aménager minimalement des corridors de descente. L’hiver dernier, quelque 1200 passages y ont été enregistrés. Au programme: un dénivelé de 250 mètres avec 30 à 50 degrés de pente et des «sauts» de roche au sommet pour les experts. Onze couloirs de ski hors-piste en sous-bois comblent les amateurs de sensations fortes.

À défaut d’être un bon skieur, on peut toujours monter au sommet en raquettes, se réchauffer et profiter de la vue depuis un chalet construit récemment, avant de redescendre par un joli sentier aménagé à flanc de montagne.

Le mont Pesaq est un formidable nouveau terrain de jeu pour amateurs de ski hors piste aux portes de Gaspé. Photo: Francis Valiquet.

Direction Forillon 

Du centre-ville de Gaspé, il faut traverser sa baie profonde côté nord pour rejoindre la «vraie» Pointe de la Gaspésie, longer un peu la baie vers l’est, puis couper à travers la péninsule pour aborder sa face nordique. Tout près du village de L’Anse-au-Griffon se trouve l’entrée des sentiers de ski de fond, raquette et fatbike de la vallée de L’Anse-au-Griffon. Nous sommes dans le parc national Forillon, malheureusement fermé en hiver depuis 2012, pour cause de compressions budgétaires à Ottawa.

Ce charmant chalet de bois baptisé Le Répi Nord offre une halte sur la première boucle de 9 km. Photo: Anne Pélouas

En Gaspésie comme ailleurs, on espère bien que le 50e anniversaire du parc, cette année, sera l’occasion d’une réouverture prochaine en hiver. En attendant, c’est un groupe de bénévoles (sous la houlette aujourd’hui du Centre culturel Le Griffon) qui gère ce beau sentier du parc depuis 2013. Sans grande difficulté (sauf pour une boucle de 3 km pour experts), la piste de ski de fond propose un circuit nord-sud de 35 km en trois autres boucles débouchant quasiment sur la baie de Gaspé. En chemin, il longe peu ou prou une rivière joliment gelée, presque toujours en forêt, et un charmant chalet de bois baptisé Le Répi Nord, qui offre une halte sur la première boucle de 9 km. Qu’il fasse froid ou qu’il vente dans la région de Gaspé, ce sentier est quant à lui toujours bien à l’abri, y compris pour la raquette et le fatbike, deux activités proposées pour la première fois cet hiver sur des pistes aménagées à cet effet. Une preuve de plus que ça bouge en Gaspésie l’hiver!

Vincent Malouin profite de sa retraite pour faire œuvre utile: gérer et entretenir 35 km de pistes de ski de fond dans la vallée de l’Anse au Griffon. Le parc de Forillon n’est pas si fermé que ça en hiver! Photo: Anne Pélouas

Mes bonnes adresses sur La Pointe:

  • Camp de base de Coin-du-Banc: une auberge familiale vouée au plein air qui offrira des dortoirs dès cet été, en plus de ses quelques chambres.
  • Auberge sous les arbres: un cocon pour poser ses deux oreilles sur l’oreiller; une oasis de chaleur humaine.
  • Chalets du bout du monde: des hébergements de choix face à la mer.
  • Le Brise-Bise: une institution à Gaspé! Dans ce resto-bar-lieu culturel, on mange le meilleur de la Gaspésie.
  • Microdistillerie O’Dwyer: rien de tel qu’un gin à l’accent gaspésien comme le Radoune pour se réchauffer les entrailles après une bonne journée en plein air.

Roadtrip gourmand en Gaspésie

Ça sent bon la mer et le poisson dès qu’on entre dans la belle région de la Gaspésie. Et il n’est pas faux de penser que cet océan inspire les menus gaspésiens. En faisant le tour de la Gaspésie, il est même surprenant de constater à quel point la région recèle des spécialités bien à elle. Roadtrip gourmand en bordure de mer.

Ça fait des lunes que le poisson fait partie de l’histoire de la Gaspésie. Déjà, au tournant du 17e siècle, cinq postes de pêche estivale occupaient les côtes gaspésiennes. La densité des bancs de morues attirait alors les pêcheurs européens, qui y voyaient une façon de s’enrichir. On séchait et on salait alors la morue afin de la conserver plus longtemps pour s’en faire des provisions, mais surtout pour pouvoir l’envoyer en masse en Europe. Aujourd’hui, elle ne constitue plus une part aussi importante de l’alimentation, mais elle reste bien ancrée dans les habitudes de certains. Suzanne, une guide-naturaliste de la SEPAQ sur l’Île Bonaventure, assure à son groupe de visiteurs que la morue séchée et salée «est délicieuse» telle quelle avec une bière froide.

«C’est pas du sang que j’ai dans les veines, c’est de l’eau salée», résumera plus tard la guide pour expliquer son amour pour la mer et ses spécialités.

Et elle n’est pas la seule. Partout en Gaspésie, des affiches devant les maisons annoncent la vente de moules fraîches, des pêcheurs attendent les locaux qui viendront choisir leur homard aux ports après la sortie de la journée, et les usines de transformation de la crevette vendent, à l’accueil, des sacs de crevettes nordiques fraîches qui font fureur auprès des habitants des villages.

Puis, le poisson et les fruits de mer sont partout sur les menus des restaurants, ce qui ravit autant les locaux que les visiteurs.

Premier arrêt: les Jardins de Métis

C'est ici, à Grand-Métis, que le chef Pierre-Olivier Ferry s’amuse de grandiose façon avec les fleurs et les herbes des jardins, et avec les aliments du terroir. Au restaurant de la Villa Estevan, en plein cœur des jardins, on déguste de la grande gastronomie aussi belle pour les yeux que bonne pour les papilles. Cuillère de floraisons, lichen frit avec truite fumée et feuille de basilic, crème de betterave blanche, yogourt et crevettes, ou turbot poêlé, pomme de terre aux algues, mayonnaise au géranium et plantes de bord de mer. Bien sûr, ici, on ne sert que les pêches venant du Saint-Laurent. La table est mise de la plus gastronomique des façons.

Terrine et fleurs du jardin aux Jardins de Métis. Photo: Véronique Leduc
Terrine et fleurs du jardin aux Jardins de Métis. Photo: Véronique Leduc

Deuxième arrêt: le restaurant Cargo de l’hôtel Riôtel Matane

Sur la splendide terrasse avec vue sur le soleil qui se couche sur la mer, on peut déguster les classiques de la Gaspésie qu’on trouvera ensuite un peu partout sur la route 132, qui fait le tour de la région. Au menu: chaudrée de fruits de mer, saumon fumé, pizza aux fruits de mer et poissons, fish and chips de morue et club sandwich au homard.

Photo: Facebook Restaurant Cargo
Photo: Facebook Restaurant Cargo

Troisième arrêt: le bistro Brise-Bise

Dans ce bistro de Gaspé, on sert la fameuse bouillabaisse, servie dans pratiquement tous les restaurants, mais toujours à la sauce de l’endroit. La bouillabaisse est une soupe-repas (contenant beaucoup) de poissons et de fruits de mer, accompagnée de croûtons, de fromage et de rouille (une mayonnaise épicée) qu’on laisse tremper dans la soupe consistante avant de déguster.

La fameuse bouillabaisse. Photo: Facebook Bistro-Bar le Brise-Bise
La fameuse bouillabaisse. Photo: Facebook Bistro-Bar le Brise-Bise

Attention, si cette soupe avec rouille est appelée «bouillabaisse» dans certaines régions de la Gaspésie, elle est, ailleurs, simplement désignée comme une «soupe de poissons» pendant que la bouillabaisse est servie sans croûtons ou rouille.

Qu’on l’appelle «bouillabaisse», «soupe du pêcheur» ou «soupe de poissons», le repas est partout en Gaspésie… jusqu’au Parc National de l’Ile-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé. Au restaurant de la SEPAQ, sur l’ile Bonaventure, accessible seulement par bateau, on sert une soupe aux poissons à 25$ qui vaut le coût. Le bouillon regorge de pétoncles, de crevettes nordiques et de poissons et est servi avec deux pinces complètes de homard.

Quatrième arrêt: la Maison du Pêcheur

De retour sur la terre ferme, à Percé, la Maison du Pêcheur propose deux menus: un plus gastronomique, à l’étage, et un de type bistro, en bas, près de l’eau. Ce dernier est le repaire des locaux qui y commandent du beurre de morue, de la chaudrée de fruits de mer, de la soupe de fruits de mer, des langues de morues frites, des croquettes de morue avec sauce tartare ou de la poutine au homard. À l’étage, c’est la crème d’oursins qu’il ne faut pas manquer. «Ici, on mange beaucoup de poissons et de fruits de mer frais d’avril à octobre. Après, on s’adapte et on mange autre chose. Mais quand le crabe frais revient au printemps, on est vraiment contents!», avoue Nadine Méthot, originaire de Percé, devant une poutine au homard.

Poutine au homard. Photo: Véronique Leduc
Poutine au homard. Photo: Véronique Leduc

Aussi au menu: les bières!

Pas de doute, sur la route, les casse-croûte sont eux aussi bel et bien gaspésiens. Partout dans les cantines, même les plus simples, on sert les guédilles et les clubs au homard, au crabe ou aux crevettes, les fish and chips et les croquettes de morue.

Photo: Facebook Microbrasserie Pit Caribou
Photo: Facebook Microbrasserie Pit Caribou

Avant, pendant, ou après ces dégustations, il y a aussi de bien bonnes bières qui sont brassées en Gaspésie. Pendant une tournée de la région, il faut s’arrêter chez Pit Caribou, à L’Anse-à-Beaufils ou à Percé, à l’Auval, petite dernière microbrasserie de la Gaspésie à Val-d’Espoir, ou au Naufrageur, à Carleton-sur-Mer. Toutes des microbrasseries qui connaissent un franc succès et où on peut prendre un verre ou faire des provisions pour la maison… jusqu’à la prochaine fois.