Photo: Sedphoto Simon Emond-Doyle. Facebook Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean
1 mars 2021Auteure : Marie-Julie Gagnon

10 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur le lac Saint-Jean

Le lac qui a donné son nom à la région recèle d’histoires en tous genres. Entre les exploits sportifs, les initiatives touristiques inusitées et la fascination qu’elle exerce sur tous ceux qui la découvrent, cette «mer intérieure» est beaucoup plus qu’une étendue d’eau douce.


1- Le lac Saint-Jean fait deux fois la taille de l’île de Montréal!

D’une superficie de 1000 km2, le lac s’étend sur plus de 45 km de long par 25 km de large. Il atteint une profondeur de 63 mètres par endroits.

Le lac Saint-Jean s’étend sur plus de 45 km de long par 25 km de large. Photo: Charles-David Robitaille, Facebook Tourisme Saguenay-Lac-Saint-Jean

2- Les Innus appelaient le lac «Piékouagami »

«De l’époque de Jacques Cartier (1534) jusqu’à la découverte du lac Saint-Jean (1647), les Français étaient maintenus à l’extérieur du territoire, raconte Bertrand Bergeron, professeur de littérature au Collège d’Alma, dans Québec français, à propos de la région. Ils ne l’appréhendaient que du dehors, au gré des dits des Autochtones, dont les récits donnés dans une langue de traduction apparaissaient vagues quant à la topographie et fantastique quant à ses habitants.» Le premier Européen à venir dans le secteur est le père jésuite Jean de Quen en 1647. C’est ce dernier qui a renommé le lac en l’honneur de son saint patron. «Piékouagami» signifie «lac peu profond» ou «lac plat» en langue innue.

3- Les barrages et les centrales hydroélectriques l’ont transformé

Entre 1920 et 1970, l’industrie de l’aluminium et l’industrie forestière ont connu un essor fulgurant dans la région. En 1926, les terres de nombreuses familles d’agriculteurs ont été complètement inondées pour créer un réservoir. Le documentaire de l’Office national du film Le combat d’Onésime Tremblay raconte cette période. «À le regarder comme ça, on ne dirait pas, mais le lac Saint-Jean a changé, dit le narrateur alors que des images du bleu profond de l’étendue d’eau défilent. C’est arrivé en juin 1926. Quand on a fermé les vannes des barrages, l’eau a monté et inondé les terres basses autour du lac. C’étaient surtout des terres agricoles. Le lac était devenu un immense réservoir d’eau pour faire de l’électricité…» À Saint-Gédéon et les environs, des îles portent le nom des familles qui résidaient dans le secteur.

4- Des nageurs le traversent (presque) tous les étés

Depuis 1955, la Traversée internationale du lac Saint-Jean attire les athlètes des quatre coins du monde. Le départ se fait à Péribonka et l’arrivée, à Roberval, pour une traversée de 32 km. De 1974 à 1979, l’Américain John Kinsella a remporté l’épreuve six années de suite. Son temps record de 7 h 01 m 15 s en 1979 est battu en 2000 par le Français Stéphane Lecat, qui la complète en 6 h 22 m 48 s. Parmi les faits marquants de son histoire, mentionnons l’exploit de Christine Cossette, une nageuse de 22 ans de Chicoutimi qui a fait la traversée… aller-retour! L’année suivante, en 1985, et jusqu’en 1989, la traversée se fait dans les deux sens. Aujourd’hui, le parcours initial de 32 km est de nouveau à l’honneur. Si la participation des athlètes internationaux a dû être annulée en 2020 à cause de la pandémie, la 67e édition est prévue du 23 au 31 juillet 2021. Des festivités ont lieu avant et après la compétition sportive.

Depuis 1955, la Traversée internationale du lac Saint-Jean attire les athlètes des quatre coins du monde. Photo: Facebook Traversée internationale du lac St-Jean

5- Le lac compte plusieurs plages, mais la plupart sont privées

Mieux vaut se renseigner auprès des habitants du coin pour savoir où il est permis d’aller faire trempette en été, car la plupart des plages sont privées. Celle du parc national de la Pointe-Taillon fait sans contredit partie des plus populaires. À la fin de mai 2021, un nouveau camping de la SÉPAQ de 80 emplacements accueillera les visiteurs du côté de Saint-Gédéon, où se trouvent aussi de petites plages.

On trouve également des plages publiques (et gratuites) au Rigolet, à Métabetchouan–Lac-à-la-Croix, à Saint-Prime et à Vauvert-sur-le-lac-Saint-Jean, près de Dolbeau-Mistassini, au nord du lac. Le seul établissement hôtelier avec accès à une plage autour du lac, l’Auberge des Îles, se trouve à Saint-Gédéon.

La plage du parc national de la Pointe-Taillon fait partie des plus populaires de la région. Photo: Facebook Parc national de la Pointe-Taillon

6- Le lac Saint-Jean a aussi son monstre!

Un monstre marin serait tapi dans les eaux sombres du lac Saint-Jean. Son nom: Ashuaps. Son repaire se trouve-t-il du côté de l’île aux Couleuvres, comme le croyaient les Innus? Chose certaine, bien peu d’observations semblent avoir été rapportées depuis les années 1970. Des histoires continuent toutefois de circuler. Selon l’auteur (anonyme) de GrandQuébec.com, «dans son roman L’Isle au dragon, Jacques Godbout prétend que l’association sportive du lac Saint-Jean fait signer aux nageurs de la traversée annuelle une déclaration selon laquelle les athlètes reconnaissent qu’en cas d’accident imputable au dragon du lac Saint-Jean, il n’y aura aucune plainte de déposée». Toujours selon l’auteur, les curés des quatorze paroisses environnantes auraient aussi eu l’habitude de verser un peu d’eau bénite dans le lac tous les matins…

7- La Véloroute des bleuets offre plusieurs beaux points de vue sur le lac

La véloroute qui ceinture le lac sur 256 km permet de l’admirer sous différents points de vue. Les plus sportifs comme les familles peuvent aisément se lancer dans l’aventure en adaptant l’itinéraire à leurs intérêts et à leur niveau de forme physique. Équinox Aventure propose différents circuits d’une à six journées, ainsi qu’un service de transport de bagages.

La véloroute qui ceinture le lac sur 256 km permet de l’admirer sous différents points de vue. Photo: Facebook Véloroute des Bleuets

8- La traversée du lac en hiver gagne aussi en popularité

Depuis 2013, il est possible de traverser le lac gelé en vélo à pneus surdimensionnés dans le cadre d’un événement sportif. Si le tourisme d’aventure est mis de l’avant, des versions adaptées aux familles ont aussi été proposées lors de certaines éditions. L’événement n’a pas lieu en 2021, mais une «traversée historique et symbolique du lac Saint-Jean» est prévue entre la municipalité de Saint-Gédéon et la ville de Roberval, avec quelques personnes. D’autres mordus de sports d’hiver opteront plutôt pour la raquette, le ski de fond, la course ou le ski cerf-volant et camperont sur le lac le soir venu.

Depuis 2013, il est possible de traverser le lac gelé en vélo à pneus surdimensionnés dans le cadre d’un événement sportif. Photo: Chantale Langlais, Facebook Traversée du lac Saint-Jean a vélo

9- Des villages sur glace

Différentes municipalités de la région érigent des villages sur l’eau gelée. Le plus connu est sans doute le village sur glace de Roberval, qui attire de nombreux résidents des environs de janvier à mars depuis sa première édition, tenue en 2005 à l’occasion du 150e anniversaire de la ville. Plus de 150 maisonnettes colorées se dressent autour d’un anneau de glace et d’un sentier pédestre. Alma a également son village sur glace.

Le village sur glace de Roberval. Photo: Marie-Julie Gagnon

10- Un musée de la glace est accessible depuis cet hiver

Imaginé par Stéphane Tremblay, en collaboration avec la coop Désert de glace, le Musée de la glace a été inauguré en janvier 2021 à Saint-Gédéon, non loin des iglofts, minichalets quatre saisons posés sur le lac Saint-Jean. Éphémère, le musée propose un circuit de 2 km qu’on peut effectuer à pied, en skis de fond ou en raquettes avec sa bulle familiale. L’exposition Sous zéro aborde 55 thématiques déclinées sur des panneaux d’interprétation disposés tout au long du parcours, et traitant tout autant de la formation d’un flocon que de l’histoire des marchands de glace de jadis, qui vendaient d’immenses blocs destinés à la conservation des aliments.

«Le Musée de la glace était déjà prévu, raconte le concepteur, que plusieurs connaissent grâce à son implication en politique, mais plus tard. Avec la COVID, nous nous sommes dit qu’il pouvait y avoir une opportunité de sorties culturelles et scientifiques pour les familles, notamment.»