Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne
18 septembre 2018Auteure : Marie-Julie Gagnon

15 choses que vous ne savez (peut-être) pas à propos du mont Royal

À l’occasion du lancement du livre Randonnées de rêve – 50 itinéraires autour du monde, rédigé par l’équipe de Terres d’aventure Canada et publié aux Éditions Ulysse, j’ai eu l’occasion de prendre part à une randonnée urbaine qui s’est terminée sur le mont Royal avec l’excellente guide Amélie Rolland-Lamothe. Quelques infos qui ont retenu mon attention ainsi que d’autres, découvertes au fil de mes lectures.


1- Le mont Royal, un ancien volcan?

Faux! «Il s'agit plutôt d'"intrusions magmatiques", c'est-à-dire de magma qui n'a jamais atteint la surface et qui s'est solidifié à l'intérieur de la croûte terrestre», résume Le Devoir.

Baptisé par Jacques Cartier en 1535, le mont servait déjà de lieu de rassemblement. On raconte que Cartier a fait la connaissance des Iroquoiens en 1535 près de ses flancs.

2- Le mont Royal compte trois sommets

On a tendance à l’oublier, mais le mont Royal n’a pas un sommet, mais bien trois: au nord, Outremont, à l’ouest, Westmount, et à l’est, le Mont-Royal, le plus haut, à 233 m. On peut accéder à la montagne par différents quartiers, notamment par le centre-ville, à partir de la rue Peel, et le Plateau Mont-Royal, à partir de la rue Rachel. D’importants travaux ont amélioré le secteur d’Outremont. Avis aux intéressés, les Amis de la montagne organisent parfois des randonnées guidées, notamment une de 14 km permettant de se rendre aux trois sommets.

3- Le mont Royal fait partie des Montérégiennes 

Le mont Royal est l’une des neuf collines des Montérégiennes, avec les monts Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic. D’ailleurs, on aperçoit les collines de différents points de vue du mont Royal, en plus du fleuve et de la ville.

4- On trouve quatre cimetières sur le mont Royal

Ce sont les cimetières qui ont sauvé le mont Royal de l’envahissement urbain. On en trouve quatre: Notre-Dame-des-Neiges (catholique), Mont-Royal (protestant), ainsi que deux petits cimetières juifs, sur le chemin de la Forêt, à Outremont.

«Avant l’aménagement du parc du Mont-Royal, en 1876, nos cimetières se voulaient le rendez-vous dominical d’une partie importante de la population, résume le site de la Ville de Montréal. C’est pourquoi on y trouve des monuments d’une si grande beauté. En fait, les familles rivalisaient entre elles pour élever le plus beau monument. Les cimetières étant très fréquentés, il s’avérait important pour elles d’être vues et d’afficher leur statut social dans ces lieux. Que l’on pense au mausolée de la famille Molson dans le cimetière Mont-Royal ou au monument aux Patriotes dans le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, des ressources importantes étaient consacrées à la commémoration des morts. Et certaines familles, dont des membres illustres se trouvaient inhumés dans d’autres cimetières de la province, n’hésitaient pas, malgré cela, à y faire ériger des monuments.»

Photo: Alex Drainville, Flickr
Ce sont les cimetières qui ont sauvé le mont Royal de l’envahissement urbain. Photo: Alex Drainville, Flickr

5- L’architecte de Central Park 

La conception du parc du Mont-Royal, réalisé entre 1874 et 1877, a été confiée à l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, qui a aussi imaginé Central Park, à New York. Un parc de Boston porte aussi son nom. Pour lui, le parc public permet aux différentes classes sociales de se côtoyer. Il a dessiné les plans de sorte à mettre en valeur les charmes naturels du secteur.

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La conception du mont Royal revient à l’architecte paysagiste Frederick Law Olmsted, qui a aussi imaginé Central Park. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne

6- L’évolution du parc 

Le parc du Mont-Royal est inauguré en 1876 et le belvédère, qui permet d’avoir une vue panoramique de la ville, en 1906. Deux ans plus tard, un bassin pour enfants est créé et en 1913, des aires de jeux supervisés attirent les familles. C’est en 1978 que la tradition des tam-tams a été instaurée. Tous les dimanches entre avril et octobre, ces rassemblements spontanés se déroulent près du monument érigé pour sir Georges-Étienne Cartier en 1919.

Jour de tam-tam sur le mont Royal. Photo: abdallahh, Flickr
Jour de tam-tams sur le mont Royal. Photo: abdallahh, Flickr

7- Des sentiers secondaires nous font oublier qu’on se trouve au centre-ville

Il suffit de s’écarter un peu des sentiers principaux pour se retrouver en pleine nature. En quelques pas, on se retrouve propulsé loin du tumulte de la ville. Les randonneurs se font plus rares. Une sensation de bien-être nous envahit illico. Il n’est pas toujours nécessaire d’aller loin de Montréal pour se ressourcer!

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Le petit sentier qui mène vers le chemin de ceinture à partir du Pavillon du Lac-aux-Castors est un tunnel de végétation qui fait oublier qu'on est en pleine ville. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne

8- Un fantôme sur le mont Royal

Est-ce parce que la montagne est considérée comme le plus vaste lieu de sépulture encore intact en Amérique du Nord que les histoires de fantômes pullulent, au point que des visites guidées sur cette thématique sont offertes? Certains racontent avoir aperçu le spectre d’un guerrier algonquin rôder dans les parages. D’autres soutiennent que celui de Simon McTavish, dont on peut voir la pierre tombale en accédant à la montagne par la rue Peel, erre toujours aux environs du terrain où il a jadis fait construire sa maison, qu’il n’a jamais pu habiter de son vivant. Le baron écossais qui a fait fortune grâce à la traite des fourrures a rendu l’âme en 1804, alors qu’il surveillait l’avancée des travaux de ladite demeure, aujourd’hui démolie.

9- Des cercueils-toboggans?

La rumeur voulant que le fantôme de Simon McTavish ait dévalé le mont Royal à bord de son cercueil terrifiait les Montréalais à une certaine époque. Et si des cercueils avaient bel et bien glissé vers le pied du mont la nuit venue? C’est, du moins, ce que croient certaines sources… On raconte qu’un professeur d’anatomie faisait déterrer des cadavres des cimetières et les faisait descendre en les glissant en bas de la montagne afin de pouvoir les étudier. Houuu!

10- La croix du mont Royal a été plantée à la suite d’une promesse

En 1643, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, a eu très peur que la crue des eaux détruise le fort de Ville-Marie. Dans ses prières, il a promis d’aller planter une croix sur la cime de la montagne si le site était épargné, ce qu’il fit solennellement une fois son vœu exaucé. L’actuelle croix a été érigée par la Société Saint-Jean-Baptiste pour commémorer cette promesse.

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La croix a été érigée suite à une promesse de Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve. Photo: abdallahh, Flickr

11- Les origines de la maison Smith

Dans les années 1930, les promeneurs pouvaient emprunter l’avenue du Parc en tramway et descendre près de son sommet, à la maison Smith, construite en 1858. Cette bâtisse appartenait à l’un des 16 propriétaires fonciers du parc avant son acquisition par la Ville. Le premier chemin à avoir été aménagé sur la montagne y conduisait.

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La maison Smith appartenait à l’un des 16 propriétaires fonciers du parc avant son acquisition par la Ville. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne

12- Un tunnel sous la montagne

Un tunnel passe sous la montagne. «Inauguré en 1918, ce tunnel, qui appartient aujourd’hui au Canadien National, a été un gigantesque chantier pour l’époque, rappelle Radio-Canada. Trois géants des rails se partagent alors Montréal: le Canadien Pacifique, le Grand Tronc et le Canadien Northern Railway, le plus petit des trois. Cette compagnie n’est pas très solide, mais elle a beaucoup d’ambition. Elle décide de percer le mont Royal pour construire une gare dans le centre-ville, et ainsi, avoir accès au chemin de fer du Port de Montréal. Elle acquiert donc un terrain, qui sera connu, à partir de 1942, comme la gare Centrale.» Depuis le milieu des années 1990, le tunnel est utilisé seulement par les trains de banlieue de l’Agence métropolitaine de transport.

13- Célébrités enterrées sur le mont Royal

Parmi les personnalités les plus connues à avoir leur sépulture sur le mont Royal, mentionnons Charles Melville Hays, président de Grand Trunk Railway, mort noyé à la suite du naufrage du Titanic. Il a été enterré dans le cimetière Mont-Royal près d’un mois après la tragédie. En 2016, Leonard Cohen a quant à lui été inhumé au cimetière juif Shaar Hashomayim, sur les versants du mont Royal.

14- Une capsule de temps près de la croix

Près de la croix du mont Royal, on peut apercevoir une plaque à l’endroit où une capsule-témoin du 350e anniversaire de la fondation de Montréal a été enterrée, en 1992. L’objectif est de donner un aperçu de la vie à cette époque aux Montréalais qui la déterreront 500 ans plus tard. «Douze mille enfants âgés de six à douze ans ont participé au projet Les Ambassadeurs du 350e organisé par les clubs de vacances de la ville, dans le cadre des célébrations du 350e anniversaire de Montréal, résume le site de la Ville de Montréal. Ils ont réalisé des messages sous forme de dessins, de textes ou de bricolages pour exprimer leur vision de Montréal aux jeunes qui auront leur âge en 2142. Pour accréditer les ambassadeurs, 350 messages ont été choisis et insérés dans la capsule-témoin enfouie sous cette stèle.» Date prévue de l’ouverture de la capsule: le 17 mai 2142.

15- De nombreuses scènes de films ont été tournées sur le mont Royal

Le mont Royal a servi de décor à de nombreux longs-métrages québécois et internationaux, dont Jésus de Montréal et X-Men: Dark Phoenix.

Un magnifique point de vue qu'offre le belvédère. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne
Une magnifique vue sur Montréal à partir du mont Royal. Photo: Facebook J'aime le mont Royal | Les amis de la montagne