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24 février 2017Auteure : Marie-Julie Gagnon

Safari en Tanzanie, le voyage d’une vie

Un safari en Tanzanie est souvent décrit comme le voyage d'une vie. Vous comprendrez pourquoi à la lecture de ce récit.



Il suffit d’un coup d’œil pour comprendre pourquoi on le surnomme le roi des animaux. Auréolé de son abondante crinière, le lion impose le respect. Sa prestance est indéniable. Le premier que nous apercevons au mythique parc national du Serengeti a choisi le pied d’un acacia comme trône. Bien conscient de notre présence, il nous lance des regards indifférents, sans bouger d’un poil. La distance est suffisante pour ne pas craindre un changement d’humeur soudain. Il pourrait sans doute franchir les quelques mètres qui le séparent des 4 X 4 remplis de touristes qui s’arrêtent pour le mitrailler avec leurs appareils photo en un clignement de paupières, mais il ne semble pas avoir la moindre envie de quitter l’ombre de son arbre en ce torride après-midi de février.

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Le lion, véritable roi des animaux. Photo: Marie-Julie Gagnon

C’est le seul mâle que nous verrons d’aussi près. Le lendemain, une femelle sur le point de mettre bas traverse lentement la route devant notre véhicule pour grimper sur un rocher, haletante.

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La lionne sur le rocher. Photo: Marie-Julie Gagnon

Chacal, serval et autres félins

D’autres félins attirent aussi notre attention, comme le chacal doré et le serval, animal tacheté doté de longues oreilles et deux fois plus gros qu’un chat domestique. «C’est très rare qu’on peut en voir», affirme Geoffrey, notre guide. Est-ce parce qu’elles sont toujours antipathiques dans les films d’animation que les hyènes nous apparaissent moins jolies que les autres félins? Nous en verrons plusieurs pendant le séjour, notamment au cratère du Ngorongoro.

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Une des nombreuses hyènes aperçues pendant le séjour. Photo: Marie-Julie Gagnon

Les jaguars et les léopards font partie des rencontres les plus marquantes de ce voyage. Peu après avoir aperçu le lion, nous repérons un léopard en plein repas sous un tronc d’arbre. Munis de jumelles et d’appareils photo, nous l’observons jusqu’à ce que le soleil commence à descendre lentement, peu avant 18h. Le lendemain, nous surprenons un autre spécimen perché dans un arbre avec sa proie. Le spectacle de l’animal dévorant un bébé gnou s’avère aussi captivant qu’effrayant.

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Léopard juché dans un arbre. Photo: Marie-Julie Gagnon

Des circuits pour tous

Je voyage avec ma fille de 10 ans, un grand-papa accompagné de son petit-fils du même âge et de sa conjointe, ainsi qu’une maman et ses deux fils. À quelques reprises pendant l’année, Terres d’aventure, reconnue pour ses guides francophones compétents, propose des voyages familiaux dans les parcs du nord de la Tanzanie, notamment pendant la grande migration des gnous en juillet et août. La plupart du temps, les circuits sont toutefois réservés aux adultes.

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Cratère du Ngorongoro. Photo: Marie-Julie Gagnon

Considéré par plusieurs comme le voyage d’une vie, un safari en Tanzanie ne peut décevoir. Le nombre d’animaux observés, dont les fameux «Big Five» évoqués pour la première fois par Hemingway dans Les Neiges du Kilimandjaro en 1936, soit le lion d’Afrique, le léopard d’Afrique, l’éléphant d’Afrique, le rhinocéros noir et le buffle d’Afrique, dépasse tout ce qu’il est possible d’imaginer.

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Le mont Lenghai . Photo: Marie-Julie Gagnon

Pour une expérience encore plus immersive, dormir sous la tente est tout indiqué. Nous passons ainsi cinq nuits dans des campements à trois emplacements différents. Une équipe du partenaire de Terres d’aventure, Corto Safaris, s’occupe de monter et démonter les tentes. Chaque participant a son lit de camp avec matelas. Un sac de couchage - nous dormirons dessus plutôt que dedans pendant la majeure partie du voyage à cause de la chaleur - et un oreiller sont fournis par Terres d’aventure. Des cuisiniers préparent aussi tous les repas, des classiques européens comme une ratatouille, un spaghetti bolognese et de la quiche, mais aussi un repas traditionnel composé de riz pilau, de bœuf, de pommes de terre et de fèves rouges.

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Notre campement au lac Natron. Photo: Marie-Julie Gagnon

Des éléphants!

Au parc national du lac Manyara, sans doute celui pour lequel j’avais le moins d’attentes car moins souvent cité parmi les incontournables, nous tombons sous le charme des singes bleus, avec une la longue queue indigo, des singes vervets, au pelage gris, jaune et vert, et des babouins en pleine séance d’épouillage. Nos premiers éléphants, vus dans ce même parc, nous laissent également une forte impression. Juste avant de franchir la sortie, une famille traverse la route devant nous.

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Éléphants au parc national du lac Manyara. Photo: Marie-Julie Gagnon

Beaucoup plus gros que leurs homologues asiatiques, les pachydermes africains impressionnent à tout coup. Au Serengeti, un troupeau s’approche au pas de course d’un côté de la route, alors que nous observons tranquillement une famille en train de se sustenter des feuilles d’un arbre. Au cratère du Ngorongoro, un gigantesque mâle passe tellement près du véhicule que nous aurions pu le toucher en tendant la main. Notre guide nous avoue avoir eu peur un instant qu’il s’attaque à notre véhicule.

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Le gigantesque mâle! Photo: Marie-Julie Gagnon

Pendant le pique-nique, dans le 4X4 ce jour-là, car «les zèbres viennent parfois chercher à manger», un autre pachyderme à la stature imposante s’approchera des véhicules avant d’opter pour une autre route.

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Zèbres dans le Serengeti. Photo: Marie-Julie Gagnon

L’impala, bovidé tout en finesse, le damalisque, antilope à la robe roux sombre, la gazelle de Thompson, qu’on reconnaît aux fines lignes noires et blanches parfaitement dessinées sur sa croupe, et le Dik-dik de Kirk, aussi appelé damara, délicate antilope coiffée d’une touffe de poils sombres, croisent aussi notre chemin.

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Gazelles et éléphants. Photo: Marie-Julie Gagnon

Nuits magiques

Le parc Serengeti est sans doute celui qui procure le plus de sensations fortes aux campeurs. Pendant la nuit, lions, hyènes et autres singes composent une trame sonore unique en son genre. Une nuit, un buffle se poste si près de notre tente que nous entendons sa respiration. «Ne sortez pas s’il y a un buffle», ont insisté les guides, disant qu’il représente le seul danger réel au campement parce qu’ils peuvent charger. «Si vous devez aller aux toilettes, munissez-vous de lampes torches. Ils n’aiment pas la lumière.»

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Troupeau de buffles. Photo: Marie-Julie Gagnon

Ceux qui recherchent le confort privilégieront le séjour en lodge ou dans des tentes tout équipées, y compris d’une salle de bain. Notre dernière nuit au Oremiti Lodge, construit sur une terre prêtée par les Massaïs, conclut parfaitement notre semaine dans les parcs. Après cinq jours à faire l’aller-retour entre la tente et la salle de bain, nous apprécions particulièrement l’intimité de ces commodités.

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Oremiti Lodge. Photo: Marie-Julie Gagnon

En pays Massaï

Ce n’est pas dans un parc que nous apercevons nos premières girafes, mais sur la route qui mène au lac Natron, en pays Massaï. Difficile de contenir sa joie de se retrouver devant ces grandes dames!

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Les élégantes girafes. Photo: Marie-Julie Gagnon

Les rencontres avec les Massaïs, peuple fier aux traditions bien vivantes, font aussi partie des moments forts du voyage. Ce sont eux qui assurent la sécurité des voyageurs dans les différents campements, y compris au Oremiti Lodge, à environ quatre heures de l’aéroport du Kilimandjaro. Bien que la plupart ne maîtrisent pas l’anglais et que certaines vendeuses se fassent particulièrement insistantes, les échanges restent courtois, respectueux et surtout, sympathiques. Les enfants n’oublieront jamais, quant à eux, la partie de soccer improvisée avec les enfants d’un village.

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Village Massaï. Photo: Marie-Julie Gagnon

Au lac Natron, dans la région du Grand Rift, nous partons en randonnée avec Matthew, un guide Massaï parlant anglais. Après les trois heures en plein soleil, avec, à l’horizon, la silhouette du volcan Lenghai, une baignade dans les chutes Ngare Sero, à environ une heure de marche à travers rochers et rivière, permet à ceux qui le souhaitaient de se rafraîchir.

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Mont Lenghai. Photo: Marie-Julie Gagnon

La route

Il ne faut pas se leurrer, les routes du nord n’étant pas asphaltées, les voyageurs sont secoués pendant la plupart des trajets, souvent très longs. C’est le fameux «massage tanzanien», comme le rappellent à la blague les guides-chauffeurs.

Sur la route... Photo: Marie-Julie Gagnon
Des massaïs aperçus en route. Photo: Marie-Julie Gagnon

Les distances sont par ailleurs très grandes. Entre le lac Natron et le campement du Serengeti, nous roulons pendant huit heures, les trois dernières plus lentement, à observer les animaux dans le parc. Trop? Non. Malgré les moments d’inconfort et l’absence de climatisation, je savoure chaque seconde des paysages qui défilent. Entre les femmes transportant de l’eau - ce sont elles qui travaillent chez les Massaïs - et les jeunes gardiens de chèvres seuls au milieu de nulle part, je suis scotchée à la fenêtre, chaque fois renversée par la résistance des autochtones.

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Massaï. Photo: Marie-Julie Gagnon

Je repars avec des images de centaines de zèbres, de gnous, de vautours, d’hippopotames et autres oiseaux multicolores, mais aussi d’hommes, de femmes et d’enfants parés de tissus aux couleurs franches, souvent rouges, pour éloigner les bêtes sauvages. Si j’ai été enchantée par l’observation des animaux, ce sont sans doute les rencontres humaines qui m’ont réservé le plus de surprises.

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Parc national du lac Manyara. Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • Il est nécessaire d’avoir un guide-chauffeur pour découvrir les parcs nationaux.
  • Les détails du circuit famille de Terres d’aventure auquel j’ai pris part sont ici. Pour découvrir les autres, par là.
  • Dans certaines zones, la mouche tsé-tsé est très présente. Il faut se munir d’un bon chasse-moustiques et privilégier les manches et pantalons longs.
  • Il est recommandé de prendre des antipaludéens afin de se protéger de la malaria. Consultez un médecin spécialisé et assurez-vous d’avoir reçu les vaccins recommandés.
Bassin d'hippopotames. Photo: Marie-Julie Gagnon
Bassin d'hippopotames. Photo: Marie-Julie Gagnon

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