Balkrishna Doshi. Photo: courtoisie de VSF

Balkrishna Doshi, lauréat du prix Pritzker en architecture

Le prix Pritzker, considéré comme le prix Nobel de l’architecture, a récemment été remis à Balkrishna Doshi. Tour d’horizon de quelques grandes réalisations de cet architecte indien.


Doshi, bien plus qu’un architecte

Né en 1927 à Pune, en Inde, Balkrishna Doshi est le premier architecte indien à recevoir le prestigieux prix Pritzker. Depuis 70 ans, le travail de ce grand homme, également urbaniste et professeur, façonne le discours de l’architecture, autant en Inde qu’à l’étranger.

Influencé par de grands maîtres tels que Le Corbusier et Louis Kahn, Doshi a su se démarquer par son style unique, inspiré de la culture orientale, ainsi que par ses travaux visant à améliorer la qualité de vie des habitants en Inde.

Lors de la remise du prix Pritzker, le jury a mentionné qu’«au fil des années, Balkrishna Doshi a toujours créé une architecture sérieuse, jamais tape-à-l’œil ou adepte des tendances. Avec un profond sens des responsabilités et un désir de contribuer à son pays et à ses habitants à travers une architecture authentique et de qualité, il a notamment créé des projets pour les administrations publiques et les services publics, les institutions éducatives et culturelles et les résidences privées. Doshi est parfaitement conscient du contexte dans lequel ses bâtiments sont situés. Ses solutions prennent en compte les dimensions sociales, environnementales et économiques, et par conséquent, son architecture est totalement engagée dans la durabilité».

Voici trois grandes réalisations de cet architecte pour qui les valeurs environnementales, sociales et culturelles étaient primordiales.

L’Institut indien de management de Bangalore

Érigé dans une région où le climat humide permet à la végétation de pousser abondamment tout au long de l’année, l’Institut indien de management de Bangalore fait la belle part à la nature. Achevé en 1983, cet édifice universitaire propose des classes extérieures et intérieures reliées entre elles par différentes galeries.

Institut indien de management, Bangalore. Photo: Wikimedia, Sanyam Bahga 
Institut indien de management, Bangalore. Photo: Wikimedia, Sanyam Bahga

Le système de construction est simple: poteaux de béton, treillis, cadres, etc. À la grisaille des matériaux s’ajoute la verdure. Omniprésente et luxuriante, on pourrait dire qu’elle fait partie des matériaux utilisés pour compléter cet ensemble où les formes et la lumière forment un tout parfait.

Photo: courtoisie de VSF
La verdure est omniprésente. Photo: courtoisie de VSF

Le Centre for Environmental Planning & Technology 

En 1962, au retour d’un stage aux côtés de Le Corbusier, Balkrishna Doshi fonde une école d’architecture (aujourd’hui le Center for Environnemental Planning & Technology [CEPT]) située à Ahmedabad. L’idée derrière cette école d’architecture n’était pas d’enseigner, mais plutôt d’apprendre. Doshi voulait créer un espace où les frontières et la hiérarchie n’existeraient pas et où l’apprentissage lui-même serait mis de l’avant.

Photo: courtoisie de VSF
Photo: courtoisie de VSF

Ainsi, tout l’espace intérieur et extérieur a été utilisé. Doshi voulait sortir du cadre institutionnel rigide. L’espace proposé est donc en accord avec la philosophie de l’établissement d’enseignement, soit l’ouverture sur le monde et les idées.

Photo: courtoisie de VSF
Photo: courtoisie de VSF

Entre 1962 et 2012, plusieurs facultés et départements ont été annexés à cette école. Chaque fois, les élèves ont activement participé à l’élaboration des différents pavillons. Le campus est donc le reflet même de sa philosophie d’enseignement.

Photo: courtoisie de VSF
Photo: courtoisie de VSF

Son chef d’œuvre: Aranya, un quartier d’habitations à prix modique  

C’est le projet d’habitations à prix modique Aranya qui a donné ses lettres de noblesse à Doshi. Sur un terrain de 86 hectares, l’architecte a élaboré un quartier de 6500 maisons, permettant à 80 000 habitants de la ville d’Indore de trouver un foyer. Ce projet a permis de mettre fin à la crise immobilière qui sévissait depuis le début des années 1980 dans cette région de l’Inde.

Photo: courtoisie de VSF
Photo: courtoisie de VSF

En plus de fournir des habitations à prix modique, ce quartier a été pensé dans le but d’établir une société autonome où différentes classes sociables pourraient non seulement cohabiter, mais aussi s’entraider. Ainsi, les différentes maisons sont reliées entre elles par des cours partagées par trois ou quatre familles. Le labyrinthe des rues converge quant à lui vers le quartier central, où se trouvent le siège économique du quartier et un terrain de jeu central. Finalement, de grands espaces verts agrémentent le tout.

Photo: courtoisie de VSF
Photo: courtoisie de VSF

Complété en 1989, ce projet d’habitations a été lauréat du prix Aga-Khan d’architecture en 1996.