Photo: Bruce Damonte

Coup de cœur au Musée national des beaux-arts du Québec

Pour cette chronique, j'ai envie de vous parler d’un coup de cœur pour l’architecture, les expositions, les tableaux des grands maîtres québécois et le site, magnifique, qui surplombe les plaines d’Abraham… Vous l’aurez deviné, c’est un coup de cœur pour le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).



Un coup de cœur anniversaire puisque, le 22 juin, il y aura un an qu’on procédait à l’ouverture du nouveau pavillon Pierre Lassonde, dont l’architecture aérienne, moderne tranche harmonieusement avec les pierres patinées et chargées d’histoire du pavillon Charles-Baillargé qui loge dans l’ancienne prison du 19e siècle.

Il m’aura fallu près d’un an pour enfin avoir le loisir d’aller visiter ce fameux pavillon qui a carrément doublé la surface du MNBAQ et fait la manchette à son ouverture. J’avais peur d’être un peu déçue, comme c’est souvent le cas quand on nous vante trop un film ou un livre, mais non, tout au contraire...

J’ai été séduite par l’audace de l’architecture, les escaliers majestueux, le mariage entre le bâtiment et le paysage environnant que les immenses fenêtres transforment en fresques. Moi qui ne prise guère les grands espaces blancs, que je trouve généralement trop froids, j’ai vraiment été sous le charme de la luminosité et de la sobriété de cette architecture. Même l’immense couloir qui relie les deux principaux pavillons offre une fresque immense de Riopelle, L’hommage à Rosa Luxembourg qui, à elle seule, vaut le détour.

Photo: Bruce Damonte
Photo: Bruce Damonte

J’ai vu trois expositions dans le nouveau pavillon. La première: Les arts décoratifs et design du Québec, qui nous reconnecte avec des objets du quotidien et du mobilier urbain des années 50 à aujourd’hui, une thématique abordée pour la première fois au MNBAQ. La deuxième: De Ferron à BGL, 80 œuvres d’art contemporain du Québec tirées de la collection permanente du Musée, qui en compte 9000.

Si ces deux premières expositions m’ont plu, elles ont été un peu éclipsées par le vif plaisir que j’ai pris à admirer les œuvres d’art inuit de la Collection Rousseau. L’exposition Iluppinga, qui signifie «j’ai appris», présente des œuvres de 60 artistes du Nunavik, du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest.

Judas Ullulaq, Boeuf musqué au visage humain, 1994. Pyroxénite, corne de boeuf, bois de caribou et albâtre, 41,4 x 49,3 x 54,7 cm. MNBAQ, Collection d'art inuit Brousseau, achat grâce à une contribution spéciale d'Hydro-Québec (2005.2473). Droits réservés Canadian Arctic Producers. Photo : MNBAQ, Isabel Trépanier
Judas Ullulaq, Boeuf musqué au visage humain, 1994. Pyroxénite, corne de boeuf, bois de caribou et albâtre, 41,4 x 49,3 x 54,7 cm. MNBAQ, Collection d'art inuit Brousseau, achat grâce à une contribution spéciale d'Hydro-Québec (2005.2473). Droits réservés Canadian Arctic Producers. Photo : MNBAQ, Isabel Trépanier

Au total, 78 grands formats et 24 miniatures, des œuvres sculptées dans la serpentinite, la stéatite ou encore dans des os de baleine, du bois de caribou ou encore de l’ivoire. La lumière des immenses fenêtres de la salle d’exposition baigne avantageusement ces sculptures venues du froid, et émouvantes d’humanité.

Photo: Bruce Damonte
Photo: Bruce Damonte

Autre vif plaisir, les deux étages du pavillon Charles-Baillairgé consacrés aux œuvres d’Alfred Pellan, de Fernand Leduc, de Jean-Paul Riopelle et de Jean-Paul Lemieux. Je l’avoue, les deux derniers sont mes peintres québécois préférés. Je tapais des mains de plaisir! Plusieurs œuvres majeures; amateurs d’art québécois, plaisir garanti.

Jean Paul Lemieux, L’Été de 1914, 1965. Huile sur toile, 79,2 x 175,5 cm. Coll. MNBAQ, don avec charge de Jean et Françoise Faucher. Photo : MNBAQ, Patrick Altman
Jean Paul Lemieux, L’Été de 1914, 1965. Huile sur toile, 79,2 x 175,5 cm. Coll. MNBAQ, don avec charge de Jean et Françoise Faucher. Photo : MNBAQ, Patrick Altman

Confession: Pas eu le temps de tout faire malgré mes cinq heures passées au Musée, raté entre autre l’exposition Carl Trahan Parce qu’il y a la nuit.

Déception: Pas pu voir l’oeuvre de David Altmjed The Flux and the Puddle au pavillon Gérard-Morisset.

Ce qu’on aime moins: Manque de dynamisme à l’accueil; on se contente de nous remettre un dépliant plutôt terne. Pas d’explications sur l’ensemble des pavillons et des expositions. Le complexe muséal est immense. Un peu plus d’informations spontanées à l’accueil auraient été bienvenues. Une borne vidéo? Un dépliant plus alléchant et plus complet?

Autre bémol: Ça manque de bancs dans certaines salles. Il fait bon s’asseoir pour admirer certaines œuvres plus longuement ou simplement faire une petite pause pour une visite qui peut durer plusieurs heures.

À venir

Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins, une exposition d’art religieux réunissant 70 tableaux du 17e et 18e siècle qui ont eu une influence sur la peinture québécoise et qui ont été au cœur d’une saga qui s’est jouée ici et en France. Du 15 juin au 4 septembre 2017.

Philippe Halsman - Étonnez-moi!, une exposition du fameux photographe américain qui a fait les portraits des grandes personnalités du 20e siècle. L’exposition s’arrête pour la première fois en Amérique du Nord. Du 15 juin au 4 septembre 2017.