25 octobre 2017Auteure : Véronique Leduc

La saveur du jour

Institut National du Barista: démocratiser le café

Café Barista torréfie son café depuis 2004 selon la plus ancienne tradition italienne. Celui-ci est distribué à des commerçants du Québec et du Canada. Fort de son expertise dans le domaine, le microtorréfacteur montréalais a lancé l’Institut National du Barista ainsi qu’un guide du café, avec comme objectif de démocratiser le savoir lié au café.

Il suffit de discuter quelques secondes avec Alex Sereno, cofondateur de Café Barista, pour comprendre que sa passion est contagieuse. «On a vraiment une belle industrie du café au Québec, et les gens sont de plus en plus intéressés à en apprendre plus sur le sujet!», se réjouit-il d’emblée.

La salle où ont lieux les formations de l'Institut National du Barista
La salle où ont lieux les formations de l'Institut National du Barista.

Une école du café

L’idée de ce nouvel Institut National du Barista vient d’une demande du public. «Nous avons toujours offert des formations afin que nos clients soient en mesure de bien mettre notre produit en valeur, explique Alex Sereno. Mais nous recevions aussi de nombreuses demandes de particuliers qui souhaitaient en apprendre plus sur le café. "Comment faire un bon café? Quelle machine acheter? Comment choisir la bonne mouture? Comment faire une belle mousse?" Nous recevions toutes ces questions auxquelles les gens peuvent maintenant trouver réponse grâce à nos ateliers.»

À l’Institut National du Barista, ou INB pour les intimes, on propose donc des ateliers de différents niveaux. Ceux-ci s’adressent autant au grand public qui souhaite se familiariser avec les bases du café qu’aux gens de l’industrie qui veulent se perfectionner. Dans le quartier Chabanel, à Montréal, les ateliers offerts, d’une durée de deux heures, accueillent chacun six personnes. Ces dernières, pendant l’atelier, peuvent pratiquer sur d’excellentes machines à café. «On ne fait pas que regarder quelqu’un faire: on pratique aussi les techniques!», précise Alex Sereno. Ce dernier est convaincu que l’intérêt grandissant pour le café fait en sorte que les gens sont désormais prêts à se déplacer pour en apprendre plus sur le sujet.

Les machines sur lesquelles on peut s'exercer
Les machines sur lesquelles on peut s'exercer.

La bible du café

S’inscrivant aussi dans cette volonté de partager le savoir, Café Barista a lancé Le guide du barista. Il s’agit d’un livre de poche dans lequel on trouve «tout ce qu’il faut savoir sur le café»: de sa provenance jusqu’au type de machine à acheter, en passant par les techniques pour faire de la mousse. «On propose même des recettes de cocktails à faire avec du café!»

Le guide du barista
Le guide du barista

Culture du café

En affaires depuis près de 15 ans avec Café Barista, Alex Sereno note une évolution marquée du milieu. Désormais, selon lui, on peut parler d’une «culture du café», c’est-à-dire qu’on s’intéresse au produit «de l’arbre à la tasse».

L’instigateur de la Semaine québécoise du café indépendant compare cet engouement à celui que la province connaît pour le vin ou la bière. «Les gens ont découvert les nuances de ces breuvages et sont maintenant avides d’en connaître plus», croit-il.

Depuis 2004, le cofondateur a observé les trois «vagues du café». «Nos parents buvaient du café pour se réveiller, sans égard pour sa qualité. Puis il y a eu la deuxième vague de cafés spécialisés, qu’on pourrait attribuer à la chaîne Starbucks. Aujourd’hui, nous sommes plutôt dans cette troisième vague des cafés indépendants, où les gens sont intéressés à connaître la provenance du produit et sont sensibles à sa transformation et à la façon dont il est servi.» Selon lui, les habitudes à la maison ont aussi changé: «Aujourd’hui, tout le monde à une bonne machine, alors que ce n’était pas le cas il y a 10 ans.»

Alex Sereno, très actif sur les médias sociaux avec Café Barista, est un tel passionné du café qu’il ne voit pas les autres microtorréfacteurs comme des compétiteurs, au contraire. «Chaque microtorréfacteur est différent et chez nous, on encourage les clients à découvrir les autres. C’est comme pour les cépages: il faut goûter différents cafés pour trouver ce qu’on préfère. Moi, je ne veux pas juste que Café Barista grandisse; je veux que l’industrie du café grandisse.»

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