La terrasse du Bistro Olivieri. Photo: Sophie Imbeault, Facebook Librairie Olivieri

Café-librairie, resto-boutique, épicerie-bistro… Des endroits à découvrir

Café-librairie, resto-boutique, épicerie-bistro… Depuis quelques années, plusieurs commerçants tendent à mélanger les genres. Question de survie pour certains, juxtaposition des passions pour d’autres. Survol d’une tendance qui est là pour rester.



Le café-librairie Chez l’Éditeur, sur la Plaza Saint-Hubert, à Montréal, est fréquenté par des travailleurs autonomes, des passants qui commandent un café, des auteurs qui viennent rencontrer leur éditeur ou des clients à la recherche du nouveau bouquin qui leur plaira. Les éditeurs Québec Amérique et Cardinal, qui sont derrière l’initiative, ont eu une excellente idée: Chez l’Éditeur, ils peuvent faire découvrir leur collection de livres à ceux qui viennent prendre un café et peuvent donner envie aux clients à la recherche d’un livre de s’arrêter pour un café. C’est sans compter que les équipes des deux maisons d’édition peuvent tenir leurs rencontres sur la grande table installée dans l’espace café. Ainsi, on double, ou même on triple dans ce cas, les fonctions d’un seul local.

Chez l'Éditeur. Photo: Facebook Chez l'Éditeur - café littéraire
Chez l'Éditeur. Photo: Facebook Chez l'Éditeur - café littéraire

Livres et petits plats

Chez l’Éditeur fait beaucoup parler parce que le mariage des genres y est fort réussi. Pourtant, le concept n’est pas nouveau. Déjà, à Montréal et à Québec, des librairies-bistros existent et plaisent depuis des années. C’est le cas de la librairie Olivieri, dans Côte-des-Neiges, où le bistro fait une belle place aux produits locaux. L’été, la terrasse arrière est sublime.

À Québec, la librairie Saint-Jean-Baptiste dans le faubourg Saint-Jean se situe entre le café, le bar, la salle de spectacle et la librairie. En effet, on peut à la fois y prendre un café, un verre ou une bouchée, acheter des livres, et assister à des activités artistiques, comme des présentations musicales.

Parfois, ce mélange des genres permet de sauver les librairies indépendantes pour lesquelles les temps sont durs. Il faut dans certains milieux se réinventer pour survivre.

La terrasse du Bistro Olivieri. Photo: Sophie Imbeault, Facebook Librairie Olivieri
La terrasse du Bistro Olivieri. Photo: Sophie Imbeault, Facebook Librairie Olivieri

Menus et marchés

D’autres fois, au lieu des livres, ce sont des produits fins qui remplissent les murs des restaurants. C’est le cas au Richmond Marché italien, dans Griffintown, à Montréal. Dans un vaste espace près du canal de Lachine, on peut bruncher, dîner ou souper et ensuite faire le plein de produits fins ou de plats préparés.

Chez Ô deux sœurs, dans Rosemont, on peut déguster des plats sur place matin, midi et soir, pour ensuite visiter le coin épicerie ou repartir avec des plats préparés. Même idée au Olives et Café Noir, aussi dans Rosemont, où on sert des repas simples que l’on peut manger aux tables à l’avant du commerce pendant que d’autres font provision de produits fins dans la boutique arrière.

Dans le quartier Mile-Ex, au Dépanneur le Pick-Up, ouvert en 2008, on trouve tout ce qu’on trouverait dans un dépanneur: jus, lait, œufs, soupes en conserve, croustilles, macaroni en boîte, ketchup… mais aussi des produits québécois comme le miel Alvéole, des liqueurs faites à Montréal, du cidre, des confitures locales ou les épices de Joe Beef. Puis, au menu du comptoir casse-croûte, des déjeuners, des salades et des sandwiches parmi les meilleurs en ville. Essayez celui au porc effiloché!

Le Richmond. Photo: Facebook Le Richmond
Le Richmond. Photo: Facebook Le Richmond

Art et café

À Montréal, le Brooklyn Café offre son excellent menu méditerranéen au milieu d’objets et de meubles rétro à vendre. L’été, la belle terrasse arrière vaut le détour.

Le Saint-Laurent Café Boutique, à Boucherville, a beaucoup fait parler à son ouverture. Le café est installé dans une ancienne maison pleine de charme, la déco est inspirée du monde nautique et les grilled-cheese, jus, cafés et desserts qu’on y sert sont dans les tendances du moment. Côté boutique, on trouve plusieurs items faits à la main par des artistes d’ici.

À Sainte-Thècle, en Mauricie, le café-boutique Aux cinq sœurs fait revivre l’histoire du coin. Le jeune couple propriétaire a redonné à l’endroit ses anciennes allures de magasin général. On y sert donc cafés, bonbons d’antan, pâtisseries et sandwiches au milieu d’étagères remplies d’articles et de produits artisanaux.

Dans la petite ville de Hudson, en Montérégie, on trouve le café-boutique Mikko. Dans une maison centenaire, on s’inspire des pays scandinaves pour proposer des objets décoratifs et des accessoires faits par de petits créateurs de partout. Au comptoir, on sert d’excellents cafés, des pâtisseries, des jus et des sandwiches.

Aux Cinq Soeurs. Photo: Facebook Aux Cinq Soeurs
Aux Cinq Soeurs. Photo: Facebook Aux Cinq Soeurs

Mode et espresso

À Montréal, il y a même moyen de s’habiller en buvant son café. C’est le cas chez Frank + Oak, qui vend beaucoup en ligne, mais qui propose aussi une boutique dans le Mile-End où on trouve des vêtements pour hommes, un comptoir à café et à viennoiseries, et même, au fond de la boutique, un barbier!

À travers le Québec, bien d’autres exemples pourraient être nommés. Bistros, cafés et casse-croûte peuvent désormais rimer avec boutiques de meubles, d’accessoires, de produits fins, de vêtements ou de livres. Les possibilités semblent infinies. Et des mariages qui auraient semblé mal assortis il y a quelques années ont maintenant l’air de vouloir traverser les années. C’est la force de l’union!