Proposition de HOK. Image: Heathrow Media Centre
18 mai 2016Auteure : Emilie Laperrière

À quoi ressemblera l’aéroport du futur?

L’aéroport Heathrow de Londres a dévoilé récemment les quatre firmes d’architectes toujours en lice pour concevoir le nouveau terminal. Alors que le nombre de passagers aériens augmente, et que la technologie se perfectionne, il est opportun de s’interroger sur l’aéroport de demain.



Heathrow nous a offert la semaine dernière un premier aperçu des propositions des quatre agences retenues: Zaha Hadid Architects, Grimshaw, HOK et Benoy. Le projet appelait les architectes à proposer des «idées audacieuses pour créer un aéroport durable de classe mondiale, qui proposera des innovations dans les services aux passagers, intégrera les communautés locales et présentera le meilleur du design britannique».

Leur projet devait aussi être abordable et flexible, pour qu’il puisse s’adapter facilement aux changements rapides dans le monde de l’aviation.

Redéfinir le concept

Selon le directeur du design de l’aéroport, Barry Weekes, ces concepts ne sont que le début du dialogue servant à redéfinir ce que doit être un aéroport. La phase suivante du processus d'appel d'offres testera encore un peu plus la créativité des quatre firmes d’architectes, avant qu’un concept final soit sélectionné en juillet.

Dans un essai publié dans le New York Times le mois dernier, Chris Holbrook a justement remis en question le design des aéroports, pensé selon lui pour tout le monde sauf pour les passagers. Il critique notamment le fait que ces magnifiques édifices sont bruyants, trop ou mal éclairés et inconfortables. Il estime que le temps de passage à la sécurité est trop long, et va même jusqu’à dire qu’il se sent parfois plus comme un prisonnier que comme un client.

Si ses propos vont un peu trop loin, la réflexion est néanmoins intéressante. À quoi devrait ressembler l’aéroport du futur? Devrait-il miser sur l’efficacité, sur la technologie, sur le développement durable ou sur l’expérience des voyageurs? Idéalement, il devrait englober un peu tout ça. Voici trois exemples d’aéroports qui verront le jour dans un futur rapproché et qui répondent à quelques-unes de ces problématiques.

Singapour

Image: msafdie.com
Image: msafdie.com

La rénovation de l’aéroport Changi se poursuit. Lorsqu’il ouvrira ses portes en 2018, le terminal Jewel comptera cinq étages de haut, et le même nombre en sous-sol. Un immense parc avec plantes aborigènes et sentiers pédestres permettra quant à lui aux voyageurs de se dégourdir les jambes. Mais l’élément le plus impressionnant se trouve sans aucun doute au centre du complexe en forme de beigne. Le «rain vortex» sera la plus grande chute d’eau intérieure du monde, avec effets de lumière et sons en prime. L’édifice est signé Moshe Safdie, à qui l’on doit, entre autres, Habitat 67.

L’aéroport Changi, où passent 46,6 millions de voyageurs chaque année, a déjà reçu de nombreux prix pour son esthétique, mais aussi pour ses services.

Istanbul

Image: MIR; courtoisie de Grimshaw
Image: MIR; courtoisie de Grimshaw

Le troisième aéroport d’Istanbul est ambitieux. Il comprendra sous un même toit la plus grande aérogare et la plus grande boutique hors taxe du monde. Il sera muni de six pistes et s’étendra sur environ 11 millions de pieds carrés. La première phase, prévue pour 2018, permettra d’augmenter la capacité d’accueil à 90 millions de passagers. À terme, 150 millions de voyageurs pourront y transiter. Le terminal au plafond voûté sera agrémenté de motifs géométriques et de puits de lumière filtrant la lumière du jour. Les architectes, menés par Grimshaw, espèrent simplifier le flux des passagers en réduisant les distances de marche et en misant sur la technologie.

Situé sur la côte de la mer Noire, à 35 km d’Istanbul, ce projet a toutefois été décrié par les écologistes, qui dénoncent un «massacre environnemental».

Mexico

Image: fosterandpartners.com
Image: fosterandpartners.com

Le nouvel aéroport international, qui sera l’un des plus grands du monde avec ses 470 000 mètres carrés, sera conçu par le Britannique Norman Foster, en collaboration avec Fernando Romeo. Les architectes espèrent en faire le terminal le plus durable du monde, en utilisant le moins d’énergie possible. Ils visent également à minimiser les distances de marche afin d’améliorer l’expérience des voyageurs.

L’accroissement des voyageurs jusqu’en 2028 a également été pris en compte dans la conception.