La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Wi-Fi en voyage : enfin de bonnes nouvelles !

Mai 2015. Je me balade de Paris à Ajaccio, puis fais escale à Nice et à Cannes. Pendant toute la durée de mon séjour, je partage photos et vidéos en direct sur les réseaux sociaux comme si j’étais à la maison. Le secret ? Une borne Wi-Fi portative ultra-simple d’utilisation prêtée par la compagnie parisienne Travel Wi-Fi. La lueur au bout du tunnel de la déconnexion imposée ?

Pendant ces quelques jours en France, je me suis remémoré toutes mes galères techno dans l’Hexagone, mais aussi dans le reste de l’Europe. Les connexions partagées, où tout est bloqué à cause du trop grand nombre d’utilisateurs à certaines heures. Les foutus systèmes où il faut entrer un numéro de téléphone local pour obtenir un code permettant de se connecter gratuitement. Les mots de passe qui font trois kilomètres et les connexions qui coupent sans arrêt. Les vieilles pierres qui ne laissent passer aucun signal. Les promesses non tenues des hôtels. Les pannes…

Remarquez, il n’y a pas qu’en Europe où j’ai parfois dû me réfugier au McDo pour parvenir à prendre mes courriels (la honte) au cours de la dernière décennie. Combien de nuits passées dans des lobbys d’hôtels en République dominicaine ou même aux États-Unis parce qu’il était impossible de capter le Wi-Fi dans ma chambre alors que j’avais des dossiers urgents à régler?

Trouvez le Wi-Fi !

Au fil des ans, je me suis amusée à chercher du Wi-Fi dans les endroits les plus incongrus aux quatre coins de la planète. C’est devenu un jeu. Ainsi, j’ai pu me brancher dans le café d’un village minuscule au Sénégal en 2012, sur des plages en Thaïlande en 2011 et même dans un hammam à Istanbul la même année. Je me souviens aussi d’une église qui avait son propre réseau et d’être parvenue à en trouver un au bord d’un lac en Turquie.

Je l’admets : l’accès aux réseaux sans fil s’est amélioré en France depuis cinq ans. Un classement effectué par le site Hotel WiFi Testqui permet de mesurer la vitesse du réseau de l’hôtel où vous vous trouvez, a même récemment démontré que les connexions sans fil seraient meilleures dans les hôtels d’Europe que dans ceux des États-Unis. Selon cette étude, 73 % des Hilton du Vieux Continent proposent du Wi-Fi de façon adéquate, contre seulement 25 % de ce côté-ci de l’Atlantique.

Très franchement, la possibilité de trimballer mon propre Wi-Fi partout et à peu de frais (à partir de 8 euros dans le cas de Travel Wi-Fi, qui n’est bien sûr pas la seule à offrir ce service), sans me casser la tête ni devoir changer la puce de mon téléphone, est pour moi une petite révolution. Nul besoin de réfléchir ni de chercher constamment où se brancher: une fois en marche, tout fonctionne comme chez soi (si, bien sûr, on oublie pas de le recharger quand les batteries sont à plat).

Des gadgets similaires existent aussi au Canada et aux États-Unis, remarquez. Mi-Fi, par exemple, est parfait pour un week-end au chalet, selon les publicités. Mais ce n’est pas aussi simple et économique qu’on le souhaiterait…

Pourquoi ne pas prendre un forfait avec son fournisseur avant de partir en voyage? Jusqu’à récemment, aucun de ceux proposés n’était assez avantageux pour les gros utilisateurs d’Internet comme moi (Instagram, anyone?). Mais les choses commencent à évoluer (il était temps!).

Rogers, qui m’a tant fait rager au fil des ans à cause de sa piètre couverture en région (et dans d’autres provinces canadiennes), mais qui me tient en otage avec ses foutus contrats (oui, je suis la fille qui change son iPhone même quand elle n’en a pas les moyens – et qui se l’est fait voler une fois en voyage…), m’a agréablement surprise cet été. Non seulement j’ai pu utiliser mon téléphone sans problème en Gaspésie, coin où l’on ne captait pas de signal auparavant, mais j’ai pu utiliser mon 3G avec la même spontanéité qu’à la maison pour 10$/jour (5$ aux USA) pendant mon escapade en Europe. Considérant qu’un hôtel Hilton m’a facturé 20 euros par jour pour avoir accès à une connexion rapide à Vienne, ce n’est pas si mal. Telus vient également de lancer un nouveau forfait d’itinérance aux États-Unis, comme le rapporte le collègue Maxime Johnson dans Métro.

Maintenant, ce serait bien que les hôteliers des quatre coins de la planète comprennent une bonne fois pour toutes qu’une bonne connexion Wi-Fi GRATUITE est aussi essentielle en 2015 que l’eau chaude ou le téléphone (il y a de l’espoir, selon Skift). 

Je ne suis pas la seule à le dire. «Les attentes du public sont passées de "C’est bien quand vous avez du Wi-Fi" à "Vous devez avoir du Wi-Fi"», a résumé Max Rayner de la compagnie Hudson Crossing, une firme de consultation en voyages, au New York Times . Parce que oui, même avec un bon forfait avec sa compagnie de cellulaire, on peut faire exploser sa limite dans un élan d’enthousiasme… ou à cause d'une urgence au boulot. Ça vous est déjà arrivé ?


Pour en savoir plus

The next generation of hotel Wi-Fi is finally coming on line

Greg Oates

19 février 2015

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