La chronique Voyage de Marie-Julie Gagnon

Auteur(e)
Photo: Mélanie Crête

Marie-Julie Gagnon

Auteure, chroniqueuse et blogueuse, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Accro aux réseaux sociaux (@mariejuliega sur X et Instagram), elle collabore à de nombreux médias depuis une vingtaine d’années et tient le blogue Taxi-brousse depuis 2008. Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le «ressentir» (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).

Voyage en Arizona, lieu de films mythiques

De retour d'un voyage de quelques jours en Arizona, notre globe-trotteuse Marie-Julie Gagnon vous fait découvrir les beautés de cet État américain, lieu de tournage de célèbres westerns.



Impossible de ne pas l’entendre. Dans ma tête, la bande sonore du film Le Bon, la brute et le truand s’enclenche automatiquement quand j’aperçois la montagne rouge, paysage vu maintes fois dans les westerns. Tant de films de cowboys ont été tournés en Arizona! IMDb dresse entre autres une liste de 10 films seulement pour le secteur de Red Mesa. Il était une fois dans l’Ouest, La prisonnière du désert, Rio Grande, La chevauchée fantastique, Geronimo… Vous avez dit titres cultes?

Je prends part à une visite guidée avec Detours of the West en compagnie de huit autres passagers originaires d’un peu partout aux États-Unis et au Canada. Le luxueux minibus permet de se la couler douce pendant les longues heures de route. Notre guide, Jonathan Gray, a grandi dans les parages. À l’emploi de la compagnie depuis seulement deux mois, on a l’impression qu’il a passé sa vie à raconter ce coin de pays qu’il connaît comme le fond de sa poche.

Première escale: Red Mountain

De Phoenix, il faut compter environ 3h40 pour se rendre jusqu’au Grand Canyon, objectif ultime de cette virée au Far West. Chemin faisant, nous faisons quelques escales, dont celle-ci, qui permet d’admirer Red Mountain de plus près. Alors que la musique d’Ennio Morricone joue en boucle dans ma tête, j’ai l’impression que John Wayne pourrait surgir n’importe quand.

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Deuxième escale: Sedona

La seconde escale nous entraîne à Sedona. Au milieu du désert, la bourgade détonne. Décor fétiche des westerns jusqu’aux années 1950 – Johnny Guitar, vous connaissez? –, la ville a vu débarquer nombre de hippies la décennie suivante. Aujourd’hui, Sedona est considérée comme la capitale du New Age. Les adeptes de randonnée, eux, seront sans doute tentés par les multiples possibilités d’excursions à pied ou à vélo. Des cours de yoga sont également offerts.

La chapelle Sainte-Croix de Sedona (Chapel of the Holy Cross) fait sans contredit partie des icônes de la ville. Juché dans les mesas, le lieu de culte catholique a été complété en 1956. Sa créatrice, l’architecte Marguerite Brunswig Staude, était une étudiante de Frank Lloyd Wright.

Mon passage éclair ne me permet de tester ni l’analyse de mon aura, ni l’un des «vortex tour» sensés rééquilibrer mon énergie, ni de visiter l’intrigante chapelle. Pour tout vous dire, je retiens surtout l’enfilade de boutiques de souvenirs... J’ai à peine le temps d’apercevoir Snoopy et Woodstock, dont on distingue les silhouettes en scrutant les montagnes, qu’on me demande déjà de me souvenir de ma visite grâce à une multitude de babioles! Le genre d’endroit où il faut sans doute passer quelques jours pour aller au-delà de la façade commerciale.

Chapel of the Holy Cross. Photo: Kara, Flickr
Chapel of the Holy Cross. Photo: Kara, Flickr

Majestueux canyon

Si, pendant mon court séjour en Arizona, j’ai adoré explorer l’Apache Trail, manger un délicieux chili au légendaire Superstition Saloon de Tortilla Flat, où des billets de banque tapissent les murs, visiter la reconstitution d’un village minier à Goldsfield ainsi que le splendide Musical Instrument Museum à Phoenix, rien n’arrive à la cheville du Grand Canyon. J’avais bien eu l’occasion de le survoler lors d’un précédent voyage à Las Vegas, mais il m’est apparu encore plus grandiose depuis la terre ferme. On peut être blasé par bien des choses dans la vie, il me semble toutefois inconcevable de ne rien ressentir devant son immensité et ses nuances. Mes pensées se tournent inévitablement vers Thelma et Louise en apercevant ce grand vide dans lequel les héroïnes terminent leur course.

Photo: Marie-Julie Gagnon
Le légendaire Superstition Saloon. Photo: Marie-Julie Gagnon

Jonathan nous fait découvrir différents points de vue. Après avoir pique-niqué non loin de l’entrée sud du parc national et avoir constaté la témérité – pour ne pas dire l’inconscience – de nombre de touristes à la recherche du cliché le plus spectaculaire possible, nous nous arrêtons au Yavapai Geology Museum puis à Lipan Point.

S'émerveiller devant le Grand Canyon
S'émerveiller devant le Grand Canyon

Quand, après avoir pris plus de 300 photos, je demande à notre guide pourquoi il a choisi ce métier, il me répond simplement: «Parce que c’est mon bureau», en pointant l’horizon. Il n’a pas eu besoin d’en dire plus.

Photo: Marie-Julie Gagnon
Pas pire bureau...! Photo: Marie-Julie Gagnon

Pratico-pratique:

  • Entre le 22 février et le 28 mai 2018, Air Canadaproposera un vol sans escale vers Phoenix au départ de Montréal. Durée: 5 heures.
  • L’Arizona est une fabuleuse destination pour toutes les générations.
  • Phoenix et les environs sont réputés pour être presque toujours ensoleillés: «Capitale de l’Arizona, Phoenix est assez représentative du sud-ouest des États-Unis et, grâce à son ensoleillement quasi perpétuel, porte bien son surnom de capitale de la Valley of the Sun», indique le Guide Ulysse Grand Canyon et Arizona.
  • Les mordus de westerns devraient mettre le cap sur Tucson, plus au sud, pour découvrir Old Tucson, décor de cinéma construit en 1939 qui a vu défiler nombre de stars, dont John Wayne et Clint Eastwood.
  • À moins de prendre part à des visites guidées, il m’apparaît nécessaire de louer une voiture pour profiter pleinement d’un séjour en Arizona.

J’étais l’invitée de Visit Arizona. Merci!


Pour en savoir plus

Sur les traces de John Wayne et Clint Eastwood

Gilles Proulx

18 novembre 2017

Journal de Montréal