La chronique Vins et alcools avec Jessica Harnois

Auteur(e)

Jessica Harnois

Sommelière et animatrice, Jessica Harnois a travaillé pour les plus grands établissements au monde, a occupé le poste de sommelière en chef à titre d’acheteuse de vins pour les Services SAQ Signature, a été responsable du Courrier vinicole et de la prestigieuse Cave de garde de la SAQ, en plus d’avoir été présidente de l’Association Canadienne des Sommeliers Professionnels et Vice-Présidente de l’APAS (Alliance Pan-Américaine des Sommeliers). Avec l’agence d’animation Vins au Féminin, elle a conceptualisé le jeu Dégustation Vegas qui démocratise le vin. Vous pouvez la voir à la télé, l’entendre à la radio et la lire dans plusieurs magazines.

Goûter aux changements climatiques

Le 31 octobre dernier, la sommelière Michelle Bouffard organisait la première conférence internationale sur l’impact des changements climatiques dans le monde du vin. Pour nous informer de la situation, elle a fait appel à un panel d’experts provenant des quatre coins du monde. Voici quelques grandes lignes qui sont ressorties de leurs discours.


Les impacts

Avec le réchauffement climatique, la température moyenne a grimpé de près de 4,5 degrés à divers endroits. Cette hausse de température a un effet sur la production vinicole puisque certaines régions cultivent des cépages nécessitant un climat plus frais. Les vignerons doivent donc envisager de planter d’autres variétés, plus résistantes à la chaleur.

L’actualité nous a également dressé un bon portrait de la situation en octobre dernier en nous montrant les images des feux de forêt en Californie. Les ravages sur la vigne sont considérables et la Californie n’est pas le seul endroit atteint par ces feux. Ceux qui ont déjà été touchés de près par un feu vous le diront: l’odeur reste longtemps. Au moment de la vinification, des arômes de cendre ou de fumée peuvent se retrouver dans le vin.

Enfin, la sécheresse menace des pays tels que l’Afrique du Sud et l’Australie. L’eau n’étant pas une ressource «à volonté», l’irrigation de la vigne entraîne des coûts importants pour les vignerons.

Les solutions

Les produits chimiques ont un impact direct sur les sols, les racines et affaiblissent les vignes. Une approche écologique est donc à prioriser. De nouvelles méthodes de production sont mises sur pied et de nouvelles régions ont été ciblées pour exploiter la vigne.

Finalement, des recommandations sont faites afin de miser sur des «vins de terroir» plutôt que de tenir à faire des vins comme partout ailleurs pour répondre à une demande. Cette philosophie entraînera les vignerons à cultiver davantage les cépages autochtones, plus susceptibles de résister aux conditions climatiques, plutôt que de mettre l’accent sur les variétés universelles.

Pour encourager les producteurs, il faut continuer de consommer leurs vins! En soutien au vignoble californien, je vous propose un vin de la maison Bonterra. Son nom signifie «bonne terre» et elle est l’une des premières à avoir adopté une approche d’agriculture biologique dans sa région. Plusieurs produits de cette maison sont disponibles à la SAQ. Parmi eux, le cabernet sauvignonest disponible en quantité suffisante et accompagnera à merveille un plateau de côtes levées. Il présente des arômes de mûres, de cerises et des notes légèrement boisées. La bouche est charnue et les tannins sont bien enrobés. On y retrouve somme toute une belle fraîcheur dans l’ensemble, ainsi qu’un bel équilibre.

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Bonterra Mendocino County Cabernet-Sauvignon. Vin rouge, 750 ml. 18,60$.

Santé!